L’avenir.net - 26 mai 2010 - Quand l’« Espéranto » fait escale

L’avenir.net du 26 mai publie un article intitulé Quand l’« Espéranto » fait escale.

Quand l’« Espéranto » fait escale

JAMBES - Si leur bateau s’appelle « Espéranto », ce n’est pas par hasard. Ces deux Allemands ont choisi un bel outil de communication pour parcourir le monde.

Ils ont accosté, au port de Jambes, non loin de la Capitainerie . Gabriella et Roland Schnell sont des adeptes du tourisme fluvial. Avec leur bateau, ils partent fréquemment à l’aventure. Ce couple de Berlinois adore ça ! Cette fois, ils s’offrent une croisière de cinq mois : direction Narbonne et le sud de la France, après avoir traversé l’Allemagne, les Pays-Bas et la Belgique.

« Nous partageons la même passion : les voyages », expliquent-ils... en espéranto. Heureusement pour nous, Denis Flochon interprète ! Et c’est là que s’opère le miracle espérantiste ou espérantophone. Le Namurois enseigne la langue universelle. Il figure également dans l’annuaire mis à disposition des pratiquants.

Donc, quand Gabriella et Roland ont débarqué, à quelques encablures du Grognon, ils ont aussitôt pris contact avec un interlocuteur privilégié ! « Nous avons déjà pas mal voyagé, de par le monde, et, partout où nous nous sommes arrêtés, nous avons toujours été très bien accueillis. » La clé du succès ? « L’espéranto ! Moi, je n’ai jamais été doué pour les cours de langue, avoue Roland. Mon truc, c’était plus les sciences naturelles, l’étude des différentes cultures existant sur notre planète. Je me suis également rendu compte, par la suite, que l’anglais n’est pas aussi universel et pratiqué que certains le proclament. Dans les pays de l’est, par exemple, on a souvent beaucoup de peine à se faire comprendre... »

« Edzo »

Il est journaliste (spécialisé en matière de développement durable et de protection de l’environnement). Informaticienne, elle est analyste programmeur... et c’est en créant un site internet espérantophone qu’elle a dialogué avec lui et fait sa connaissance. Depuis ce beau jour, ils ne se sont plus quittés.

Avant d’embarquer sur leur bateau, ils ont déjà pas mal pris l’air : les États-Unis, l’ancienne URSS, la Grande-Bretagne, l’Écosse, la Bulgarie, la Pologne... Une belle et longue histoire d’amour. Denis Flochon intervient. « Il ne s’agit nullement d’un cas isolé. De nombreux couples se sont formés par le biais de l’Espéranto. Ma femme et moi faisons, nous-mêmes, partie de ces gens-là. Rosetta et moi, avons fait connaissance, lors d’un stage organisé dans les Pyrénées. À ce sujet, il y a un petit jeu de mot qui circule parmi nous ! Edzo signifie époux. Peranto signifie intermédiaire. » Edzperanto : là, on réunit tout ! Les espérantistes forment, somme toute, une immense famille. « Nous avons toujours trouvé des contacts, sur place, partout où nous nous sommes rendus, constatent les deux voyageurs berlinois. Lors des congrès ou séminaires auxquels nous participons régulièrement, nous avons toujours l’occasion d’échanger des adresses. Et cela s’avère souvent bien utile. » Les souvenirs et anecdotes ne manquent pas. « En plein Paris, j’ai rencontré, tout à fait par hasard, dans le métro, un espérantiste français dont j’avais fait la connaissance, un peu plus tôt. Nous nous sommes immédiatement reconnus ! »

Jean-Paul COPAY

Source : http://www.lavenir.net/article/detail.aspx?articleid=38818441&postcode=5000