Appel d’Hector Hodler

Publié le jeudi 5 août 2004 par admin_sat , mis a jour le vendredi 10 mars 2006

Au début de la Première Guerre Mondiale, Hector Hodler, fils du fameux peintre suisse Ferdinand Hodler, lança un appel qui continue d’être valide dans les circonstances actuelles. Il mérite une traduction dans toutes les langues et une diffusion aussi vaste que possible dans les médias et les établissements d’enseignement. Il parut sous le titre “Super” (Au-dessus de...) dans “Esperanto” du 5 janvier 1915 dans la Langue Internationale qu’il avait apprise comme lycéen à l’âge de 16 ans et dont il fut l’un des pionniers en Suisse :
Nous avons le devoir de ne pas oublier... À côté de nos sympathies, nous avons des devoirs que nous impose notre qualité de locuteurs de l’espéranto... Le devoir de croire qu’aucun peuple n’a le monopole de la civilisation, de la culture ou de l’humanité... Le devoir de croire qu’aucun peuple n’a totalement le monopole de la barbarie, de la perfidie ou de la stupidité... Le devoir de conserver la prudence même au milieu des influences oppressantes des masses populaires... La parole est maintenant au canon, mais son tonnerre ne durera pas éternellement. Lorsque des centaines de milliers d’hommes coucheront dans les tombes militaires et lorsque les ruines chez les vaincus et les vainqueurs attesteront plus des progrès techniques que moraux de notre civilisation, alors on parviendra à une solution, et alors, malgré tout, les relations internationales s’établiront à nouveau, car au-dessus des nations, il y a cependant quelque chose. Si sur les ruines actuelles nous voulons construire une nouvelle maison, nous aurons besoin de ces travailleurs que n’effraieront pas les difficultés de la reconstruction. Nous, espérantistes, soyons l’embryon de ces élites. Pour accomplir dignement notre devoir, conservons notre idéal et ne nous laissons pas abattre par le désespoir ou le regret.

Il est à noter que, durant la Première Guerre Mondiale, à l’initiative d’Hector Hodler, l’Universala Esperanto-Asocio accomplit 200 000 services dans l’établissement de relations entre des victimes de la guerre par la transmission du courrier et parfois sa traduction, sans compter d’autres actions d’entraide.