Sud Ouest - 12 avril 2009 - L’espéranto veut faire école

PAU. L’association SAT-Amikaro, en congrès national à Pau depuis hier, milite pour que l’Éducation nationale rouvre les portes des écoles à la langue internationale, créée en 1887.

Il y a des écoles avec des classes bilingues. En plus du français, on y apprend également l’anglais, le basque ou l’occitan... Mais aucune où les enfants, dès le primaire, puissent se familiariser avec l’espéranto. C’est l’un des combats de l’association SAT-Amikaro, la branche politique du mouvement espérantiste, qui tient son 64e congrès national, à Pau, depuis hier et jusqu’à mardi.

« L’espéranto, c’est une langue qui a valeur de passerelle entre les langues nationales », explique Dominique Simeone, président national de SAT-Amikaro.

Le président Simeone (à gauche), aux côtés du Belge Jakvo Schram, président mondial. (photo l. l)

Le président Simeone (à gauche), aux côtés du Belge Jakvo Schram, président mondial. (photo l. l)

Tentatives de réhabilitation

Au début du XXe siècle, la France accueille cette nouvelle langue dite « construite », élaborée dès 1887, par le Polonais Ludwik Zamenhof, dans le but de faciliter le dialogue entre les peuples. « L’espéranto est alors enseignée à l’école ! »

Puis arrive la première guerre mondiale, et les choses se gâtent. L’espéranto « est bouté hors de l’Éducation nationale » et, depuis, toutes les tentatives de réhabilitation ont été vaines. « C’est pourtant une langue bien vivante, qui a une culture, une histoire... » Le nombre des locuteurs pourrait approcher les 2 millions. Ils ont en commun de croire au projet humaniste du Dr Zamenhof, d’un monde sans barrières de la langue. SAT-Amikaro bataille, notamment, pour que les structures de l’Europe adoptent l’espéranto comme langue officielle.

L’association se veut clairement « de gauche progressiste », et milite pour les logiciels libres, la liberté sexuelle ou la libre-pensée. À Pau, ses travaux sont ponctués de spectacles ouverts au grand public (lire ci-contre). Hier après-midi, une conférence était ainsi proposé sur les liens qui existaient entre Jules Verne et l’espéranto.

Auteur : alain babaud