Sud Ouest - 17 avril 2009 - L’Espéranto sans peine

TRÉLISSAC. Rien de tel que des travaux pratiques avec un maître japonais pour réviser ses bases !

L’espéranto sans peine

Mercredi, à Trélissac, l’atelier de pliage de papier s’est déroulé dans la langue universelle. (Photo c. r.)

Mercredi, à Trélissac, l’atelier de pliage de papier s’est déroulé dans la langue universelle. (Photo c. r.)

C’est une langue universelle, créée il y a 120 ans, qui compte des adeptes dans le monde entier. Y compris en Dordogne, où le Groupe espérantiste périgourdin (GEP) fête cette année ses 25 ans (1). Mercredi, à Trélissac, l’heure était aux travaux pratiques, grâce à deux invités de marque : Hori Yasuo, professeur d’anglais à l’université de Tokyo, aujourd’hui retraité, et Arai Tosinobu, imprimeur. Au programme : une séance très internationale d’origami.

Après des chants traditionnels japonais pour mettre la vingtaine de participants dans l’ambiance, les deux hommes ont enseigné les rudiments de cet art fascinant du pliage du papier. À grands renforts de gestes et de quelques mots japonais, traduits en espéranto par le secrétaire de l’association José Manuel Soria, Arai Tosinobu a distribué des feuilles de papiers journal à chacun. Objectif : réaliser un bateau.

Une langue neutre

Passée cette mise en jambe, l’ambiance commence à se détendre. Très pédagogue, Yasuo explique les rudiments de la calligraphie. Mais l’assemblée a du mal à suivre, malgré la traduction en espéranto. Pinceau à la main, Claire, 13 ans, fait ce qu’elle peut.

La plus jeune espérantiste de Dordogne étudie cette langue depuis huit mois. « J’ai choisi l’espéranto car on peut le parler dans tous les pays du monde. C’est beaucoup plus facile que l’anglais. Mais je n’en parle pas au collège car mes copines risqueraient de se moquer de moi. C’est mon jardin secret. »

« L’espéranto fonctionne comme un lego, explique Joseph 62 ans, de Trélissac. On forme plein de mots à partir d’une même racine. Au bout d’un an, j’ai pu lire un journal chinois qui est traduit en espéranto. J’écoute aussi la radio du Vatican qui a des programmes dans cette langue. C’est vraiment une ouverture sur le monde. »

Jacques Ravary, président honoraire du GEP, souligne la neutralité politique, historique et philosophique de cet idiome.

« Chacun fait un pas vers l’autre lorsque l’on communique en espéranto. Aucun des locuteurs n’impose sa langue maternelle à l’autre. Le problème politique et économique de la prédominance de l’anglais pourrait être résolu par l’utilisation de l’espéranto car il appartient à tout le monde. »

L’Unesco le recommande d’ailleurs à tous ses pays membres. L’espéranto est une langue construite, mise au point et proposée en 1887 par un médecin polonais, Ludwik Lejzer Zamenhof, dont on fête le 150e anniversaire de la naissance cette année.

(1) Pour contacter le GEP, appelez le 05 53 54 49 71 ou le 05 53 09 02 09.

Auteur : Catherine Roussin