Chanson sans frontières

Publié le dimanche 4 décembre 2005 , mis a jour le lundi 4 décembre 2006


Rencontre de danses traditionnelles d’Europe et de la valse associée à une rythmique afro-malgache, le séga trouve ses racines dans la musique des esclaves de l’Île Maurice. Le séga apporte ainsi à son tour ses richesses au répertoire de l’espéranto déjà enrichi par de la chanson originale et traduite de pays ou régions très divers comme la Catalogne, l’Espagne, l’Italie, la Belgique, les Pays-Bas, le Danemark, la Suède, la Finlande, l’Allemagne, la Pologne, la Hongrie, la Slovaquie, l’Ukraine, le Tadjikistan, la Russie, la Chine, l’Australie, la Nouvelle Zélande, le Brésil, l’Argentine, les États-Unis, plus récemment rejoints par le Togo, la République Démocratique du Congo, la Corée du Sud, le Japon, le Vietnam. Même le trompettiste de jazz Rick Braun (États-Unis) a intitulé "Esperanto" un album qui a été un grand succès au "Top 10" (4ème ).

Écrite par Jean-Claude Gaspard, la chanson "Nur Amiko" est interprétée par sa fille Mary-Jane Gaspard, la jeune star mauricienne du séga chanté et dansé. Mary-Jane Gaspard est la première chanteuse de l’île Maurice à chanter dans cette langue qui intéresse aussi son père. L’ambiance qu’ils mettent dans les salles est comme une grande fête ; elle est telle que les spectateurs se lancent très vite dans la danse. Des extraits de "Nur Amiko" peuvent être écoutés sur le site de Madir-Music :

La famille Gaspard (Jean-Claude et Mary-Jane, accompagnés, dans la mesure du possible, par 2 ou trois danseuses) devraient être en tournée en Europe en décembre 2005 (Suisse au début de décembre, puis Londres et Belgique). Contact.

La musique en espéranto, c’est déjà toute une histoire. Le chant le plus célèbre dans cette langue est certes "La Espero" (L’Espoir), poème de Zamenhof qui est devenu l’hymne de l’espéranto et dont la musique retenue fut celle composée par le baron Félicien Menu-de-Ménil, né à Boulogne-sur-Mer. Depuis la parution du premier manuel d’espéranto (Varsovie, 1887) jusqu’à 1911, environ 300 publications diverses de chansons avaient déjà vu le jour. Le premier recueil international de chants de W. de Fries parut en seconde édition en 1913.

Aujourd’hui, le nombre de chanteurs, de groupes, et aussi de chorales (notamment en Ariège et dans les Côtes d’Armor) qui ont choisi cette langue en plus de la leur, de l’anglais ou d’une autre, ou comme seule langue pour la chanson, est en nette augmentation. L’association Eurokka et les éditions musicales Vinilkosmo (FR-31450 Donneville ), fondées près de Toulouse par Floréal Martorell, ont donné une forte impulsion à l’usage de la langue internationale dans ce domaine. Vinilkosmo a produit, par exemple, une collection de dix CD à l’occasion de l’année 2000 et participé la même année à l’organisation d’un festival culturel et artistique en espéranto à Toulouse. De tels événements sont de plus en plus fréquents.

Interprété par Jacques Yvart, Georges Brassens figure parmi les chanteurs traduits en espéranto. Morice Benin aussi, qui voit dans cette langue "une passerelle entre des hommes de cultures si différentes à travers le monde...". Avis partagé par Guy Béart pour qui elle est "la langue de ceux qui espèrent en une citoyenneté planétaire".

Au chapitre des records se trouve Jean-Marc Leclercq (jOmO) qui chante en 22 langues dont l’espéranto, record inscrit au "Livre Guinness des Records 2000". Il prépare à l’heure actuelle, avec son groupe "Libertarios", un 3ème album entièrement espéranto qui sortira au début de l’année 2006.