Le « cadeau » de Gordon Brown au monde


Imprévisible“


Un ancien directeur du quotidien "Le Monde", Jean-Marie Colombani est de ceux qui ont le plus contribué à l'aplanissement de la voie à l'invasion de la langue anglaise en France. Il a reçu, en 2002 le prix de dérision "d'indignité civique" de l'Académie de la Carpette anglaise (1) pour avoir publié, en langue anglaise, un supplément du samedi du "Monde" consistant en articles du "New York Times". Après les attentats du 11 septembre 2001, aux États-Unis, il avait écrit un éditorial sous le titre "Nous sommes tous Américains !" ! Rare étaient alors, et en fait encore maintenant, pas seulement en France, les gens qui se considéraient comme tels... Être seulement homo sapiens (homme pensant), pas une copie, une imitation ou un clone, c'est déjà un beau programme, pas facile à réaliser !

À l'occasion de l'émission "Ripostes", de Serge Moati, sur France 5, le 15 février 2009, il a affirmé avec aplomb que la présente crise économique était imprévisible (2). Et ceci alors que des spécialistes anglophones, parmi lesquels Nouriel Roubini (déjà à la fin de 2006 !), David Rosenberg, John Paulson, Jeremy Grantham, Howard Marks (3) et même, encore plus tôt (en 1994), le spéculateur George Soros, avaient averti du danger de crise, de récession et de chaos (4). La plupart des maîtresses de maison, même sans diplôme de l'enseignement supérieur ni connaissance de l'anglais, sont capables de gérer un budget familial, mais Colombani, malgré des sources d'information privilégiées et la connaissance de la langue de Davos et de Wall Street, qui domine en économie, n'a pas été capable de prévoir un grave danger économique mondial.

En réponse à une invitation de l'Institution Hoover, dont elle est membre d'honneur, Margaret Thatcher a présenté une conférence, le 19 juillet 2000, à l'Université de Stanford sur le thème "A Time for Leadership" (Un temps pour la direction). Elle y a dit : “En ce XXIème siècle, le pouvoir dominant est l’Amérique, le langage dominant est l’anglais, le modèle économique dominant est le capitalisme anglo-saxon. (5)

Dans ce siècle et millénaire encore nouveaux, que l'on souhaitait plus sage il y a moins de dix ans, le monde, y compris les États-Unis et la Grande-Bretagne, ont reçu une idée plus juste de ce “modèle“. L'humanité a commencé à récolter, récolte et récoltera encore longtemps ses produits vénéneux. Des menaces planent aussi sur deq entreprises étasuniennes, même des banques auparavant très puissantes. Aux États-Unis, les journaux les plus fameux, parmi lesquels le "Chicago Tribune", le prestigieux "Los Angeles Times" et plus de trente autres sont au bord de la faillite. Le 8 décembre 2008, le très influent quotidien "New York Times" a été obligé d'hypothéquer son nouveau siège de 52 étage de Manhattan pour garantir un emprunt de 225 millions de dollars... (6) Prévue depuis déjà quelques mois, la faillite de l'État de Californie, le plus riche d'un pays immensément riche, a été officiellement annoncée le 19 mai 2009.

Nombreux sont maintenant, dans les divers gouvernements du monde et à des postes de décision, des gens qui ont longtemps étudié, travaillé ou vécu aux États-Unis ou en Angleterre. Là, dans leur cerveau se sont gravés des influences, des idées, des principes, des modèles, des conduites, des habitudes et des moeurs parmi lesquels beaucoup ne conviennent pas pour toute l'humanité et que les peuples ne sont pas prêts à accepter (7). Ancien ministre français de l'Éducation nationale, Claude Allègre, qui a fini ses études aux États-Unis, a dit à La Rochelle, le 30 août 1997 : “Les Français doivent cesser de considérer l’anglais comme une langue étrangères.“ Il a été désigné pour cela comme lauréat pour le prix de d'“indignité civique“ 1997 de l'Académie de la Carpette anglaise. Mais, deux années seulement après, il s'est naïvement étonné, avec le député Pierre Moscovici, de la situation hégémonique des États-Unis, c'est-à-dire d'un pays dans lequel l'anglais est une langue native, pour lequel il n'exige pas d'efforts et de sacrifices supplémentaires, donc effectivement pas du tout étrangère : "Les motifs d'inquiétude et d'angoisse ne manquent pas quant à l'avenir et au rayonnement de notre culture face à ce que MM Claude Allègre et Pierre Moscovici ont appelé cette extraordinaire machine d'invasion intellectuelle que constituent désormais les États-Unis " (8). La somme considérable d'efforts, de temps et d'argent sacrifiés en France et dans les autres pays non-anglophones, pour atteindre le plus souvent un niveau insatisfaisant en anglais, est utilisée, aux États-Unis, pour la recherche scientifique, l'exploitation de connaissances accumulées, le perfectionnement professionnel, l'activité créative et productive, l'entraînement sportif, l'amélioration dans des spécialités et activités définies. Selon l'hebdomadaire "Le Point" (17 avril 1999), en France : “Les langues représentent sans doute entre 10 et 20 % de l’effort de formation global des entreprises, estimé à 32 milliards de francs au total [c'est-à-dire, maintenant : 4 878 368 551,59 €]. Beaucoup de patrons disent vouloir des gens bilingues alors que, dans la plupart des cas, ils n’ont pas besoin de l’anglais au quotidien. Or ils vont en même temps jusqu’à faire perdre leur compétence à leurs cadres par manque de pratique !“

Rien n'a été négligé pour influencer aussi l'“élite“ des pays non anglophones par des conférences, des publications, des subventions. En 2009, au pays de Sarkozy, diverses réformes planifiées ou réalisées ont une origine dans le "modèle" anglo-étasunien, qu'il admire et s'efforce d'imiter, et même de singer. Sa faveur au tout-anglais s'assortit bien à l'attirail bling-bling d'un président vaniteux aimant se montrer avec avec des montres-bracelets et lunettes de luxe de grandes marques, se pavaner avec des riches, et dont la politique inspire et réjouit les humoristes (9) mais pas le peuple français. Il se passe le contraire de ce qu'il a promis dans le présent discours du 9 mars 2007, à Caen, quelques semaines après qu'il soit devenu président (16 mai) : L’obsession d’une langue unique au prétexte de l’efficacité est un leurre qui masque les effets de domination de la pensée unique dont la langue unique est l’antichambre. Mais l’efficacité n’est même pas prouvée : la Renaissance où tout le monde s’est mis à penser et à écrire dans sa langue nationale fut plus féconde pour la pensée humaine que les longs siècles de domination exclusive du latin, comme si la créativité était bel et bien inséparable de la diversité.

Si je suis élu, je mettrai la francophonie au rang des priorités diplomatiques de la France. Je renforcerai tout à la fois le dispositif de l’action culturelle de la France à l’étranger et l’aide à la création, parce que c’est par la création que le Français rayonne.

Je veillerai à ce que dans les entreprises installées sur le territoire français la langue de travail soit le Français dès lors qu’il n’y a aucune nécessité économique ou commerciale qui oblige à s’exprimer dans une autre langue.

Je me battrai pour que dans les instances européennes et à l’ONU le Français continue d’être employé. Ce sera naturellement une obligation absolue pour tout représentant de la France dans des organisations internationales.

Surtout je me battrai pour que soit généralisé partout en Europe l’enseignement de deux langues étrangères parce que c’est la seule façon efficace pour que l’hégémonie de l’anglais soit battue en brèche.

En fait, en deux années seulement de son règne, l'anglais s'est de plus en plus imposé dans la vie des citoyens et dans le système d'enseignement français. Le président Sarkozy passe sous silence le fait que, maintenant, et depuis longtemps avant qu'il ne gère les affaires de la France, il y avait de fortes pressions pour obliger les chercheurs à rédiger leurs travaux dans une langue unique : l'anglais. Et ça ne le gêne pas que ses ministres poussent à l'utilisation de l'anglais, accentuent et accélèrent cette évolution vers une langue unique, vers la pensée unique.

Dans le gouvernement qu'il a établi, son ministre de l'Éducation nationale, Xavier Darcos, privilégie sans limite l'enseignement de l'anglais; sa ministre de l'Économie, Christine Lagarde, qui a longtemps vécu aux États-Unis, a eu des responsabilités au sein du Centre d'Études Stratégiques et Internationales (Center for Strategic and International Studies — CSIS, évidemment au service du gouvernement étasunien) et des relations avec, entre autres, Zbigniew Brzezinski et Dick Cheney, communique avec ses services, dans son ministère, en anglais (un incident a eu lieu à ce sujet à l'Assemblé nationale le 16 octobre 2007 lorsque le députés Brard lui a posé une question à ce sujet — vidéo); sa ministre de la Recherche, Valérie Pécresse, qui pense comme Claude Allègre, que l'anglais ne doit plus être considéré comme une langue étrangère, veut que l'enseignement de diverses matières ait lieu directement en anglais dans les universités et que les chercheurs publient leurs travaux anglais; sa ministre de la Culture et de la Communication, Christine Albanel, a exprimé au magazine TV "Télé 7 Jours“ son goût des séries TV étasuniennes mais, de préférence... directement en anglais; son ancien ministre du Travail, des Relations sociales et de la Solidarité, Xavier Bertrand, un proche très fidèle, se targue de lire quotidiennement “The International Herald Tribune“; son ministre des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, qui a soutenu la guerre de G. W. Bush en Irak, en 2003, montre un grand penchant à parler de préférence en anglais plutôt qu'en français même lorsque rien ne l'oblige à cela. À propos d'un petit incident résultant d'une erreur linguistique de Bernard Kouchner en anglais, à Jérusalem, Lucile Davier, de l'Association des Étudiants en Traduction et Interprétation a écrit : “À une époque où l’on vante les mérites de l’anglais comme lingua franca dans les sciences, en business et en politique, les péripéties de M. Kouchner nous prouvent que tout le monde n’est pas égal face à la politique du « tout anglais ».“ Dans un livre publié sous le titre “Deux ou trois choses que je sais de nous“ (Paris : Robert Laffont. 2006), Kouchner a écrit : “(...) nouveau venu dans le gouvernement de la République, j’avais été étonné, en 1988, que l’on insistât sur l’usage obligatoire du français pour les ministres.(p. 147). “Après tout, même riche d’incomparables potentiels, la langue française n’est pas indispensable : le monde a bien vécu avant elle. Si elle devait céder la place, ce serait précisément à des langues mieux adaptées aux besoins réels et immédiats de ceux qui la délaisseraient.(p. 151)


Le « cadeau » de Gordon Brown au monde


En 1961, à Cambridge, à l'occasion d'une conférence, la Grande-Bretagne et les États-Unis se sont mis d'accord en cachette pour une sorte de Yalta linguistique, c'est-à-dire pour un partage linguistique du monde, une nouvelle forme de colonisation par la langue anglaise. Dans le rapport publié alors, la Grande-Bretagne, les États-Unis et d'autres pays, appartenant maintenant au réseau d'espionnage “Echelon“, furent considérés comme “le Centre“, et le reste du monde, y compris les anciennes colonies britanniques, entre autres l'Inde, comme la “Périphérie“. Auteur du livre "Linguistic Imperialism" (10), le professeur Robert Phillipson a ainsi rendu compte du contenu et du but de ce rapport, non accessible au public, et l'a ainsi commenté : “L’enseignement de l’anglais à des locuteurs non natifs peut transformer de façon permanente toute la perception du monde de ceux qui l’étudient. Si et quand une nouvelle langue devient vraiment opérationnelle dans un pays sous-développé, le monde des étudiants s’en trouve restructuré. Un Ministère de l’Education — sous la pression nationaliste — peut ne pas être bon juge des intérêts d’un pays... Un esprit nationaliste pourrait ruiner tout espoir de l’anglais comme seconde langue. L’anglais est devenu non seulement le représentant de la pensée et des sentiments contemporains du monde anglophone mais encore un vecteur de toute la tradition humaine en voie de développement : du meilleur (et du pire) qui ait été pensé et ressenti par l’homme depuis que l’on écrit l’histoire.

C’est là une raison d’être de l’impérialisme linguistique de l’anglais, pour tous, et tout le temps. Celui-ci prétend que l’anglais est la seule langue dont le monde moderne ait besoin. Il affirme que des pays nouvellement indépendants peuvent, pour des raisons nationalistes, manquer de jugement au point de résister à l’anglais, et qu’en de tels cas, on doit passer outre leur volonté. Ceci dans l’intérêt politique et commercial des pays anglophones." (11)

Le terrain avait déjà été préparé en 1934 à New York, à l'occasion d'une conférence sur le thème “The use of English as a world language“ (L'utilisation de l'anglais comme langue mondiale), patronnée par la Fondation Carnegie. Des spécialistes de langues reçurent pour mission de créer une langue au détriment des autres pour faciliter ainsi la pénétration de l'anglais. En 1934 aussi, Charles Kay Ogden, sémanticien de Cambridge, proposa une forme simplifiée de l'anglais sous le nom "Basic English" (British American Scientific International and Commercial). Il a écrit : “Plus utile serait au monde un millier de plus de langues mortes — et une vivante de plus(12). Il fut encouragé et soutenu par Winston Churchill et le président Franklin Roosevelt. À propos de Basic English, Churchill écrivit en juillet 1943 à la BBC : “Je suis très intéressé par la question de la langue anglaise basique. L'utilisation propagée de ceci serait un gain bien plus durable et profitable que l'annexion degrandes provinces“ (13). Le Conseil britannique (British Council) fut fondé en 1935 pour faire avancer, au moyen de l'anglais, derrière un masque culturel, les inter^ts de la Grande-Bretagne.

Le rapport de la conference anglo-étasunienne de 1961 esquissait déjà les lignes principales d'un projet d'asservissement du monde par l'anglais : transformer par son moyen les structures mentales et rendre la résistance impossible contre cela :Le rapport proclame que le centre a un monopole de langue, de culture et d'expertise, et ne devrait pas tolérer la résistance à la règle de l'anglais." (...) Si des Ministres de l’Éducation nationale, aveuglés par le nationalisme refusent.... c’est le devoir du noyau des représentants anglophones de passer outre. (14)

La véritable visée, la réelle ambition du Conseil britannique s'est confirmée dans son rapport annuel 1968-1969 (p. 12)
: "( ) Il y a un élément de commercialité dissimulé dans chaque professeur, livre, revue, film, programme télévisé, de langue anglaise envoyés au delà des mers Si alors nous sommes en train de tirer un avantage politique, commercial et culturel de l’usage mondial de l’anglais, que faisons-nous pour maintenir cette position ?". Il s'agit donc bien d'une chose tout autre que de faire seulement connaître partout la culture britannique.

En 1971-72, avant d'entrer dans le Marché Commun d'alors, le 1er janvier 1973, le gouvernement britannique a attribué un soutien financier supplémentairea de 16% au Conseil britannique, évidemment pas seulement pour tirer “un avantage politique, commercial et culturel de l'utilisation mondiale de l'anglaiset “maintenir cette position“, mais surtout pour installer la langue anglaise dans le rôle de langue principale alors que la Grande-Bretagne a toujours été en-dehors de l'effort pour construire une Europe indépendante, autonome, unifiée et pacifique.

Le 12 octobre 1978, sous le titre "English is a Profitable Export", le quotidien "The International Herald Tribune" annonçait triomphalement l'anglais comm une exportation profitable.

Un directeur de chaîne mondiale d'écoles d'anglais écrivit à la même époque : “Il fut un temps où nous avions l'habitude d'envoyer à l'étranger des canonnières et des diplomates; maintenant nous envoyons des professeurs d'anglais." (15)

« L'avis suivant, du directeur du Conseil britannique, apparaît dans le rapport annuel pour les années 1987-1988 (p. 48), : "Le véritable or noir de la Grande-Bretagne n'est pas le pétrole de la Mer du Nord, mais la langue anglaise. Le défi que nous affrontons, c'est de l'exploiter à fond" (16)

En 1991, le quotidien “Daily Mailanoncis : “Notre langue est tout près d’être universelle. Voici quelques années, elle a été acceptée avec le français comme l’une des deux principales langues de la CEE. Maintenant elle doit devenir l’unique langue officielle de la Communauté.

En 1992, dans son numéro du 7 juillet, l'International Herald Tribune” a confirmé de la façon la plus claire le but de cette politique linguistique : “L’emploi de l’anglais accroît l’influence politique des pays anglophones beaucoup plus puissamment qu’une forte économie ou une grande puissance de feu..

Professeur de langue anglaise à l'Université de Technologie de Sidney, Australie, Alastair Pennycook l'a enseigné à Hong-Kong en en Chine quand il était étudiant. Il a pris conscience à ce moment que l'anglais restait lourdement lié à un passé colonial. Il a rendu compte de ses expériences et réflexions dans deux livres : en 1994 dans“The cultural politics of English as an international language(17) et, en 1998,  English and the Discourses of Colonialism (18). Parmi ses contributions à ce sujet il y a aussi “The myth of English as an International Language“ (Le mythe de l'anglais comme Langue Internationale) dans le livre "Disinventing and Reconstituting Languages" (2006) et “ELT and colonialism“ (2007. ELT = English Language Teaching / Enseignement de la langue anglaise).

Quatre-vingt-dix ans avant que n'apparaisseEnglish and the Discourses of Colonialism, en 1908, Gandhi, qui avait eu de l'anglais une expérience tout autre qu'un locuteur natif, avait répondu à la question de la nécessité de l'apprendre : “Donner à des millions une connaissance de l'anglais, c'est les rendre esclaves.“ (...) “Il est à noter que, en recevant l'enseignement en anglais, nous avons asservi la nation.(19). Il a en outre répondu à ce sujet : “Le recours à une langue étrangère en Inde pour réaliser l'enseignement supérieur a causé un dommage intellectuel et moral incalculable à la nation.(20) 

Le 25 février 1995, sous la signature de S. Jenkins ,"
The Times", de Londres, a publié un article intitulé "The triumph of English" : “Lorsque le Pacte de Varsovie se dénoua, cela se fit en anglais. Lorsque le G7 se réunit, il le fait en anglais. L'anglais est la langue universelle de l'informatique, des agences de presse. Le seul organisme international qui continue à utiliser une langue "étrangère" est la Commission européenne de Bruxelles. Avec un peu de chance, nous y mettrons un point final !" (21)


Dans un dossier de presse publié en mars 1995 pour lancr la campagne "English 2000", le Conseil britannique a écrit que la langue anglaise étit appuyée dans le but d'“d'exploiter la position de l'anglais pour les intérêts britanniques comme l'un des aspects du maintien et l'élargissement du rôle de l'anglais comme langue mondiale au cours du prochain siècle"(22). Rares sont ceux, chez les intellectuels et la prétendue “élite“ des pays snon anglophones, qui ont compris que les intérêts de la Grande-Bretagne et du reste du monde divergent totalement. Au contraire, il existe une convergence incontestable, entre la Grande-Bretagne et les États-Unis, et aux États-Unis eux-mêmes entre républicains et démocrates, pour exploiter et continuer d'assurer, dans leur propre intérêt, cette hégémonie, cette domination, cette satellitisation, cette colonisation du monde sous un nouvel aspect par moins de 5% de la population mondiale.

En 1996, le gouvernemnt français protesta contre une décision de l'Otan d'écarter le français du rôle de langue officielle, cecidurant la conférence de la Francophonie,
(Monaco, 25-29 mars) (23). D'après "Le Journal des Finances" (22-28 mars 1997) : "A Davos, lors du fameux World Economic Forum, le français a été mis au ban des langues admises. Il faut y parler anglais, et nos représentants les plus illustres acceptent ce diktat au nom d’un mondialisme anglo-saxon."

Secrétaire-adjoint du Commerce pour le commerce international sous l'administration Clinton, David Rothkopf a écrit dans le numéro d'été de 1997 de “
Foreign Policy, magazine trimestriel étasunien de géopolitique et de commerce international : “Il y va de l’intérêt économique et politique des États-Unis de veiller à ce que, si le monde adopte une langue commune, ce soit l’anglais ; que, s’il s’oriente vers des normes communes en matière de télécommunications, de sécurité et de qualité, ces normes soient américaines ; que, si ses différentes parties sont reliées par la télévision, la radio et la musique, les programmes soient américains ; et que, si s’élaborent des valeurs communes, ce soient des valeurs dans lesquelles les Étasusiens se sentent à l'aise.(24)


À propos de normes étasuniennes, pas seulement en télécommunications, afin que les “Étasuniens se sentent à l'aisedans le monde entier, le système de mesure archaïque, illogique et incommode anglo-saxon continue d'être utilisé, par exemple pour les dimensions d'écrans de télévision ou d'ordinateurs, de conteneurs, de pneumatiques, pour les distances focales d'objectifs d'appareils photo et de caméras, pour les formats de papier ou les caractères d'imprimerie, pour la capacité du réservoir de matériel de pulvérisation pour l'agriculture et le jardinage, etc....

Ancien conseiller de Jimmy Carter pour les relations internationales et la sécurité intérieure, conseiller de Barack Obama durant les élections présidentielles de 2008, Zbigniew Brzezinski a fortement influencé la politique extérieure des États-Unis. En 1997, il a publié un livre sous le titre “The Grand Chessboard. American Primacy and its Geostrategic imperatives(Le Grand Échiquier. La supériorité étasunienne et ses impératifs géostratégiques) dans lequel il a ouvertement écrit que ”l’Europe de l’ouest reste dans une large mesure un protectorat américain et ses Etats rappellent ce qu’étaient jadis les vassaux et les tributaires des anciens empires. . Il a ajouté que l'alliance entre les EUA et l'Europe est inégale, mais qu'il est vrai que la dissymétrie de pouvoir entre les deux devrait probablement se renforcer aux profit des EUA. (25)

Jplus tôt, déjà, dans un rapport publié en 1992, Paul D. Wolfovicz, une tête très influente au Pentagone et dans le gouvernement des États-Unis à l'époque de Nixon, principalement dans celui de G. W. Bush, a écrit aussi clairement que es EUA doivent consrver leur statut de uper-puissance unique, qu'il sera nécessaire d'empêcher l'Europe et le Japon de les dépasser, que l'Otan véhicule des intérêts étasuniens en Europe, doivent rester le principal garant de la sécurité sur 'lancien continent
(26). Sous administion, soit démocrate, soit républicaine, ceci resseemble à la “sécurité“ et à la “protection“, que garantit le maquereau à une prostituée, ou une mère maquerelle qui “défend“ les intérêts de ses “protégées“.

Le 20 février 1997, Madeleine Albright, alors secrétaire d'État tiam du président démocrate Bill Clinton, avait déclaré : “L’un des objectifs majeurs de notre gouvernement est de s’assurer que les intérêts économiques des États-Unis pourront être étendus à l’échelle planétaire.

Dans son numéro du 13 mai 1997, “Le Figaro“ a donné ainsi écho au projet de Robin Cook, alors nouveau secrétaire à l'Office des Affaires étrangères (Foreign Office) de la Grande-Bretagne dans le gouvernement de Tony Blair : “Il veut non seulement rendre à la diplomatie britannique un lustre que l’administration tory avait, selon lui, terni, mais il souhaite aussi que, demain, la Grande-Bretagne mène le monde. Pacifiquement, cela va de soi. Par la seule force de son économie, de son génie créateur, de sa culture et de sa langue.

Le génie créateur existe partout dans le monde, pas exclusivement en Grande-Bretagne. Le “génie créatif“ se reflète-t-il vraiment dans une langue, que les enfants anglais eux-mêmes, d'après une étude de 2004, sont les derniers à être capables de lire par rapport aux autres enfants européens dans leur propre langue ? Une langue à propos de laquelle Reuters a rapporté, le 17 avril 2007, que “les enfants d’autres pays européens apprennent à lire et à écrire beaucoup plus vite que les petits Britanniques. Il ne faut que deux ans aux Italiens tandis que les Britanniques peuvent y consacrer jusqu’à 12 ans. Dans une langue qui est à l'origine du taux le plus élevé de dyslexie (27) ? Une langue pour laquelle a été ressenti le besoin de créer un caractère spécial pour faciliter sa lecture ? (28). Une langue au sujet de laquelle Gandhi s'est ainsi plaint : “Plus de la moitié de notre temps a été accordée à l'apprentissage de l'anglais et la maîtrise de l'arbitraire d'orthographe et de prononciation. Ce fut une expérience pénible de devoir apprndre une langue qui ne se prononce pas telle qu'elle s'écrit. Étrange fut l'expérience d'apprendre la prononciation par coeur(29). Une langue si difficile à prononcer pour les enfants coréens, ue leurs parents se tournet à des chirurgiens pour une opération du frein de la langue (30) ? Une langue à propos de laquelle Kin Hiongun, un chercheur coréen, a écrit en juin 1998, en réponse à une enquête de la BBC : "En Corée, nous avons dépensé des sommes énormes d’argent pour apprendre l’anglais. En calculant d’après mon expérience personnelle, j’aurais pu obtenir cinq doctorats si je n’avais pas été obligé d’apprendre l’anglais." (Enrique Ellemberg : “ Around the World with Esperanto“). Divers témoignages sur la difficulté de l'anglais pour les Asiatiques apparaissent dans des articles de Claude Piron en français, entre autres surAsie : anglais ou espéranto ?“. Une langue à propos de laquelle le grand écrivain anglais Charles Dickens a reconnu, dans une lattre du 7 juillet 1850 à son ami et biographe John Forster : “La difficulté d’écrire l’anglais m’est extrêmement ennuyeuse. Ah, mon Dieu ! si l’on pouvait toujours écrire cette belle langue de France !. Une langue dont Winston Churchill a dit avec humour : “l'anglais est la langue la plus facile à parler mal? Une langue à propos de laquelle lePeoples Journal“ a rapporté, le 7 septembre 2006, sous le titre “Bad English, bad education” (Mauvais anglais, mauvaise éducation) : “La majeure partie des étudiants ne maîtrise pas du tout les mathématiques et les sciences du fait qu'ils ne peuvent pas comprendre l'anglais“ ? Une langue à ce point si peu claire en aviation qu'il est nécessaire de limiter les échanges oraux à des expressions toutes prêtes, codées, conventionnelles (31) ? Une langue pour laquelle a été fondée, en 1908, une association pour sa simplification en raison de la difficulté de bien la lire et la comprendre, et du coût qui en résulte pour le budget de l'éducation : Spelling Society ?... En Grande-Bretagne, un programme très coûteux de 730 milionoj d'euros en dix ans pour enseigner la lecture de l'anglais n'a eu que peu d'effet (32). L'idée de simplification de l'anglais fut pourtant soutenue entre autres par Theodore Roosevelt, Mark Twain, Benjamin Franklin, Andrew Carnegie...

Les manoeuvres et les pressions ne manquent pas pour préparer l'opinion publique à la résignation de possibilité et de droit d'expression dans sa propre langue, à la résignation d'utiliser sa propre langue, c'est-à-dire celle dans que tout homme maîtrise le mieux, et ceci au profit de l'anglais dans laquelle les Étasuniens, selon l'expression de David Rothkopf, se "se sentent à l'aise. L'enquête de la BBC à laquelle il a été fait allusion plus haut, en juin 1998, visait à connaître l'opinion de ses auditeurs sur l'anglais comme langue unique de l'Union européenne : 37% étaient contre et 63% pour. Il est à noter qu'une question été faite dans la même direction par "Euronews" en avril 2009 : "Le Parlement européen doit-il abandonner le multilinguisme pour une ou deux langues de travail ?", visiblement pour influencer l'opinion (Résultats — Oui : 27%, Non : 71%, ne sait pas : 2%).

En 1999, dans le magazine hebdomadaire français “Valeurs actuelles(2-8 octobre), la journaliste Catherine Nay faisait remarquer, à propos de la Commission européenne, sue “Dans les cabinets des vingt commissaires, l'Angleterre se taille la part du lion avec huit postes de direction, trois chefs de cabinets (l'équivalent de nos directeurs de cabinets ministériels) et cinq postes d'adjoints. La France, elle, n'en a obtenu que trois. Les Allemands quatre. ( ...) L'anglais est devenu de fait la langue officielle, ce n'est plus le français, en réalité ça l'était de moins en moins, il y a eu accélération. Ricardo Levi, le porte-parole de Romano Prodi, ne s'exprime plus qu'en anglais alors qu'il parle très bien notre langue. Et Neil Kinnock, qui ne le parle pas, s'est opposé à la nomination d'un Français au poste de porte-parole adjoint.“ En plus du poste de vice-président de la Comission européenne, Neil Kinnock a joué un rôle de premier plan dans la Réforme de la Commission. Ainsi se sont concrétisées les intentions du gouvernement britannique par le biais du British Council dont le président actuel est... Neil Kinnock, si bien qu'il peut lui faire profiter de l'expérience acquise dans les instances de l'Union européenne pour faciliter d'autres manoeuvres d'élimination des autres langues.

Le “Guardian“ du 29 novembre 2001 a publié un article exprimant un avis selon lequel “la solution la plus simple et la plus économique consisterait à n'utiliser que l'anglais. Tout à fait certain pour la Grande-Bretagne et seulement la Grande-Bretagne. Il ne s'agit même pas seulement d'une solution simple et économique pour elle, qui se troubverait en situation de monopole linguistique, c'est-à-dire un but déjà atteint en grande partie et lucratif. D'après le Rapport Grin  :

1) le Royaume-Uni gagne, à titre net, au minimum 10 milliards d’Euros par année du fait de la dominance actuelle de l’anglais;

2) si l’on tient compte de l’effet multiplicateur de certaines composantes de cette somme, ainsi que du rendement des fonds que les pays anglophones peuvent, du fait de la position privilégiée de leur langue, investir ailleurs, ce total est de 17 à 18 milliards d’Euros par année;

3) ce chiffre serait certainement plus élevé si l’hégémonie de cette langue venait à être renforcée par une priorité que lui concéderaient d’autres États, notamment dans le cadre de leurs politiques éducatives respectives;

4) ce chiffre ne tient pas compte de différents effets symboliques (comme l’avantage dont jouissent les locuteurs natifs de la langue hégémonique dans toute situation de négociation ou de conflit se déroulant dans leur langue); cependant, ces effets symboliques ont sans doute aussi des répercussions matérielles et financières;
 (pp  6-7).

Il en résulte :

1) une position de quasi-monopole sur les marchés de la traduction et de l’interprétation vers l’anglais, de la rédaction de textes en anglais, de la production de matériel pédagogique pour l’enseignement de l’anglais et de l’enseignement de cette langue;

2) l’économie de temps et d’argent dans la communication internationale, les locuteurs non-natifs faisant tous l’effort de s’exprimer en anglais et acceptant des messages émis dans cette langue;

3) l’économie de temps et d’argent pour les anglophones, grâce au fait qu’ils ne font plus guère l’effort d’apprendre d’autres langues;

4) le rendement de l’investissement, dans d’autres formes de capital humain, des ressources que les anglophones n’ont plus besoin d’investir dans l’apprentissage des langues étrangères;

5) la position dominante des anglophones dans toute situation de négociation, de concurrence ou de conflit se déroulant en anglais.
(pp 65-66)

De même que Margaret Thatcher a glorifié le “modèleéconomique anglo-étasunien, le premier ministre britannique Gordon Brown a encensé, le 17 janvier 2008, l'anglais dans le rôle de langue mondiale et annoncé son intention de la propager dans le monde entier : “English - The World’s language“ (L'anglais — la langue du monde) (33).

Gordon Brown veut en fait vendre son modèle linguistique au monde : “Mon plan consiste à ce que, dans les dix prochaines années, au moins 1 milliard de personnes dans les villages et les villes de chaque continent aient accès aux ressources, au matériel et aux qualifications du Royaume-Uni.“ Il a affirmé que 200 000 Pékinois adultes apprennent maintenant l'anglais en-dehors des écoles, et il a exprimé l'intention de soutenir une décision du gouvernement chinois pour que l'anglais soit obligatoire dans les écoles chinoises à partir de l'âge de six ans, avec, au début, 20 millions d'enfants. Il croit que, à partir de 2025, le nombre de chinois parlant l'anglais sera plus grand que celui de ses locuteurs dans le reste eu monde. Un nouveau programme du Conseil britannique planifie le recrutement as varbadon de “maîtres formateurs“, qui enseigneront à leur tour 750 000 enseignants d'anglais en Inde durant les cinq prochaines années.

La langue anglaise dans le rôle de langue internationale est un élément évident de domination au profit des deux principaux pays ayant une forte tradition colonialiste, impéraliste et pillarde, de pays où il est la langue NATIONALE. Pour Gordon Brown, récement impliqué dans un scandale de remboursement des frais personnels (donc, par les contribuables britanniques), le monde natif non anglophone, c'est-à-dire plus de 95% de l'humanité (34), est un gigantesque pluits de pétrole. Ce “cadeau“, il le fait non point au monde, mais à la Grande-Bretagne elle-même, et même plus à l'Angleterre qu'à l'Écosse ou au Pays de Galles, où les habitants autochtones n'aiment pas entendre dire qu'ils sont Anglais. Avec l'anglais, il crée une relation de dépendance, il fait de l'Angleterre une partie importante du “Centre“ à qui les natifs allophones de la “Periphérie“ doivent se tourner, d'abord pour essayer, pas toujours avec succès, à maîtriser l'anglais, et ensuite pour acquérir desconnaissances. Ainsi, les pays du “Centre“, qui s'efforcent d'imposer l'anglais comme langue unique dans les sciences, ont la possibiité d'attirer et de s'accaparer les hommes les plus doués et les plus talentueux de diverses spécialités dans divers pays et privent ces derniers de forces essentielles à leur développement.

Dans la conclusion de son intervention, Gordon Brown a ainsi défini l'anglais : “La langue qui aide le monde à parler, rire et commuique ensemble.“ Ne peuvent rire, en effet, que des natifs anglophones lorsqu'ils s'évitent une charge supplémentaire lourde et dispendieuse et constatent que les peuples allophones acceptent à la manière de moutons et docilement d'utiliser du temps libre, des forces et de l'argent pour apprendre une langue qui met ses élèves en état d'infériorite et de dépendance par rapporrt au “Centre“. Ils peuvent rire lorsqu'ils peuvent à leur gré faire ce qu'ils veulent, ce qui leur plait le plus, ce qui leur apparaît plus utile et profitable. Le profit et la motication pour rire aux éclats est pour le “Centre“, et le supplément d'efforts, de peine, de soucis et de sacrifices est pour la “Périphérie“, c'est-à-dire plus de 95% de l'humanité. Une analyse détaillée du processus “riant“ de domination du monde est livrée par le professeur Robert Phillipson dans “The linguistic imperialism of neoliberal empire.

Les perroquets de Gordon Brown


Évidemment, n'importe où dans le monde, des gens rabâchent et répètent, comme des perroquets, ce qu'a dit Gordon Brown à propos de l'anglais, par exemple que plus d'un milliard d'hommes le parlent, qu'il est la langue de l'aéronautique internationale, du commerce, de l'Internet, des sciences, etc., etc.. Ce refrain est déjà connu dans le monde entier. Mais Brown passe évidemment sous silence un fait très important, c'est-à-dire que l'anglais fait de l'Angleterre un centre linguistique privilégié; qu'il est un vecteur linguistique d'idées et d'influence duquel l'Angleterre, et les États-Unis, profitent le plus et tirent des avantages stratégiques et économiques; qu'il crée un monopole linguistique tout à fait conforme à la ligne fixée dans le Rapport de la Conférence anglo-étasunienne de Cambridge en 1961 :Le rapport proclame que le centre a un monopole de langue, de culture et d'expertise, et ne devrait pas tolérer la résistance à la règle de l'anglais. (35). Pour Brown, l'anglais est un moyen essentiel de domination. Anglais, Étasuniens et autres peuples anglophones n'ont pas envie d'apprendre deux langues alors qu'une seule leur suffit : la leur, qui n'exisge pas d'travail supplémentaire, deilia propra, kiu ne postulas de ili kroman laboron, une perte de temps, des dépenses, la résignation à d'autres activités intéressantes du fait que, come des moutons, tant de gens sont prêts, dans la totalité du monde non-anglophone, à sacrifier ceci avec résignation et fatalisme.

Les puissances coloniales et impérialistes ont autrefois fait apprendre leur langue aux “élites“ des territoires qu'elles voulaient coloniser ou aux pays qu'elles ont voulu transformer en satellites. Ancien professeur d'anglais et de culture occitane, l'essayiste français Claude Duneton a dit à propos de pllitique linguistique, lors d'un entretien avec le magazine de vulgarisation scientifique "
Ça m'intéresse“ (f évrier 2000) : "Comme toujours, ce sont les élites qui font le jeu de l'anglicisation de la France. Gandhi a exprimé un même avis à propos de cette attitude : Plus encore que les Anglais, ce sont nos anglophones qui ont réduit l’Inde en esclavage(36). Ceci s'est confirmé, entre autres en 2001, à l'occasion du sommet de l'OMC à Seattle. Dans un article duMonde(4 décembre), son envoyé spécial a écrit que cette organisation mondiale avait trois langues de travail, mais que, en fait, l'une d'elles était “plus égale que les autres: l'anglais, qu'a utilisé le commissaire européen Pascal Lamy (Français, lauréat 2003 de l'Académie de la Carpette Anglaise) durant cette réunion dans un discours pour lequel il n'existait pas de version française.

Les perroquets de Brown affirmentque personne ne contraint qui que ce soit d'apprendre l'anglais par la menace, par la force, avec un révolver dirigé sur la temps.
Mais il existe, de la même façon, des pays où le vote n'est possible que pour un seul candidat à la présidence. Les citoyens sont semblables à des troupeaux que l'on chasse dans des rets en forme d'entonnoir pour les capturer, parfois dans un but de boucherie. Il existe des moyens plus subtiles pour contraindre des gens à laisser de côté les inclinations et préférences, à faire ce dont ils n'ont pas envie.

Un avis selon lequel nul n'est obligé d'apprendre et d'utiliser l'anglais, selon lequel il n'existe pas de contrainte dans cette direction, peut souvent être lu ou entendu. Mais, d'un autre côté, élèves et parents sentent que ceci est à ce point nécessaire que c'est finalement obligé; un bon scientifique ou chercheur ne maîtrisant pas l'anglais jouit d'une attention et d'une considération moindres qu'une nullité qui le maîtrise. Le but de la Conférence de 1961 est en grande partie atteint : il a imposé de nouvelles structures mentales et a mis ainsi la plus grande partie de l'humanité devant une situation de fait accompli.


La contraite, pour les scientifiques non-anglophones, de rédiger leurs travaux en anglais, permet leur pillage, leur piratage. Une analyse détaillée des aspects négatifs de la politique linguistique du tout-anglais peut être trouvée dans des ouvrages de Charles-Xavier Durand, auteur de “La mise en place des monopoles du savoir(éd. L'Harmattan, Paris. 2002, réédition en prévision), “La nouvelle guerre contre l'intelligence(éd. François Xavier de Guibert. Paris. Trois volumes, 2002-2003) et de documents réticulaires comme “Les absurdités des politiques linguistiques européennes“.

Ce fait est bien illustré par un article intitulé "La défense de la science en français" publié dans "
Le Monde" du 25 mars 1992. Le journaliste Jean-Pierre Péroncel-Hugoz (JPPH) a mentionné l'existence, entre de nombreux cas d'un grave problème dont Claude Roux, docteur en sciences, agrégé de biologie, lichénologue de renommée internationale, a fait l'expérience. En 1990 et 1991, Claude Roux s'est porté scandidat au poste de directeur de recherche de deuxième classe au CNRS (Centre National de la Recherche Scientifique). Malgré un très bon dossier et un avis favorable, il a reçu une réponse négative : "Votre dossier est très bon, mais vous n'aviez aucune chance d'être retenu carvous n'avez pas publié en anglais." Le directeur du laboratoire où travaillait alors Claude Roux, téléphona à la ministre (Catherine Tasca, maintenant deputée) de la Francophonie qui se montra incrédule sur cette affaire. D'après diverses sources, Claude Roux apprit que dans l'estimation des publications des candidats, le CNRS se base principalement sur "Citation Index" (Index des citations) et "World Translation Index" (Index des traductions dans le monde), deux banques de références étasuniennes privées “ne recensant pratiquement que des publications anglo-saxonnes"JPHH aldonis : "A l'instar d'autres experts français de diverses disciplines ayant été l'objet de la ême déconvenue que M. Roux, on peut pense que ce dernier, s'il tient à sa promotion, va publier désormais en anglais.  Ainsi, à la dévalorisation du français, langue des sciences, s'ajoute peu à peu une discrimination inavouée — et même souvent démentie par l'administration — qui pénalise de plus en plus les utilisateurs de la langue française, en France ou hors de France.“ Claude Roux n'a jamais refusé de faire usage de l'anglais lorsque c'était nécessaire, entre autres lorsqu'il a accueilli des collègues étrangers dans son laboratoire. Cependant, il a eu le courage de continuer à résister avec obstination à cette presion dictatoriale si bien qu'il a finalement réussi à être nomméal directeur de recherche sans publication en anglais grâce à des recherches dans "Citation Index", qui montraient que ses publications en français et en espéranto étaient abondamment citées, à une avalanche d'articles sur l'affaire dans des journaux de divers pays et l'intervention de l'association canadienne de défense de 'utilisation de la langue française. L'article de JPPH ne mentionnait pas qu'il avait rédigé et publié, avec Georges Clauzade, en 1985, un imposant ouvrage de référence en espéranto : “Likenoj de Okcidenta Eŭropo“ (Lichens d'Europe occidentale) (37). Il est membre de l' Internacia Akademio de Sciencoj de San Marino, dont la principale langue de travail est l'espéranto, et coordinateur des parties Mathématiques, sciences naturelles et techniques du "Plena Ilustrita Vortaro" (Dictionnaire illustré complet — PIV) 2002 et 2005.

Dans son livre
Irak in translation — De l'art de faire la guerre sans parler la langue de son adversaire, Mathieu Guidère a écrit : De toute évidence, les langues ne jouissent pas d'un grand intérêt dans une superpuissance qui a fait de l'anglais la principale langue à l'échelle mondiale, et il fallait s'en accommoder(p. 81) et que, selon on haut responsable de la CIA, l'apprentissage de l'arabe n'est pas si facile :Il est plus facile de former quelqu'un à piloter un avion de chasse qu'à parler l'arabe correctement !(p. 118). (38). Autrement dit : le profit pour l'anglophonie native, le surcroît d'efforts, la peine et le handicap pour les natifs non-anglophones. Les EUA et la Grande-Bretagne se désintéresent effectivement de l'apprentissage des langues. Mais Obama a cependant conscience, maintenant, que la seule connaissance de l'anglais ne suffit plus. À Dayton, Ohio, il a avoué, le 11 juillet 2008 : “Je ne parle pas de langue étrangère. C'est embarrassant.(39). Il pense que l'apprentissage d'au moins une langue étrangère devient une nécessité.

Stages "gratuits" d'anglais : combien ça coûte de se faire coloniser ?


Complexé par son niveau d'anglais qui, comme celui de Sarkozy (40), amuse certains humoristes, le ministre de l'Éducation nationale se fait complice d'une véritable colonisation de notre pays. Ces stages sont soi-disant gratuits. Certes, mais il y a bien quelqu'un qui, au bout du compte, paie ce gâchis : le contribuable (41). Et ceci pour une seule des 38 versions reconnues de l'anglais. Combien ça coûte de se faire coloniser ? Il est souhaitable que des journalistes se penchent sur cette question.

Des enseignants anglais viennent en France, certainement pas gratuitement, mais il n'y a pas réciprocité. Quand exigera-t-on que, pour un enseignant anglais en France ou dans un autre pays de l'UE, il y aura un enseignant de France, ou d'un autre pays de l'UE, en Grande-Bretagne ? Là, il sera enfin possible de parler d'une construction équitable et équilibrée de l'Union européenne. Dans le cas présent, il ne s'agit pas d'une union, mais d'une mainmise, avec des complicités au plus haut niveau, sur l'UE par l'un des États-membres dont la population ne représente qu'environ 12% de celle de l'Union. C'est ça la démocratie, quand un seul des partenaires tire parti à 100% des ressources de la langue privilégiée ? L'académicien, philosophe et historien des sciences Michel Serres a dit en diverses occasions, entre autres dans “Le Nouveau Quotidien(Lausanne, Suisse, 1.12.1992) : “Actuellement, les savants, les publicistes, les journalistes parlent anglais. On voit sur les murs de Paris beaucoup plus de mots anglais qu’on ne voyait de mots allemands pendant l’Occupation." Il n'y a pas que sur les murs de Paris : dans toutes les écoles. Durant l'Occupation, même les pires collabos n'ont pas poussé à un tel point à l'apprentissage de l'allemand.

Le ministère de l'Éducation nationale n'a pas tenu compte du rapport qu'il avait commandé au professeur François Grin, professeur à l'Université de Genève, et qui a été publié en 2005 sous le titre “L'enseignement des langues étrangères comme politique publique“L'enseignement des langues étrangères comme politique publique(42). Ce rapport, qui proposait d'autres voies, est accablant pour la politique du tout-à-l'anglais vers lequel pousse aveuglément le ministre actuel pour qui le mot “langues“, au pluriel, est très singulier : “English only".

En 2007, à l'occasion d'une visite à l'école Willy Brandt, à Éliancourt, Xavier Darcos a exprimé l'intention, selon le désir du président Sarkozy, de faire de a France "un pays bilingue". Il s'agit évidemment du bilinguisme français-anglais. Des moyens matériels, financiers et humains ont été généreusement mis à disposition dans ce but.

Nombreuses sont les annonces d'embauche pour des fonction de haute responsabilité et de décision pour lesquelles une connaissance native de l'anglais est exigée : “English mother tongue only(43, 44). Ce qui veut dire pour lesquels même un Darcos ne convient pas. Respectivement PDG de Renault et de Sanofi-Aventis, Louis Schweitzer et Jean-François Dehecq ont eu des désillusions sur la communication seulement en anglais dans des entreprises multinationales. Cependant, comme s'il était nécessaire de privilégier les privilégiés de la communication, même l'ONG Emmaüs International est entrée, par une annonce de recrutement d'un enseignant d'anglais natif anglophone, dans cette course à la discrimination et à la soumission (remarque : l'écrivaine québécoise Denise Bombardier utilise l'expression “à-plat-ventrisme“) à un ordre économique foncièrement inéquitable jetant les faibles de côté. (45).

L'anglais est tout aussi catastrophique sur le terrain proopédeutique, c'est-à-dire comme enseignant préparatoire. C'est anti-pédagogique. Contrairement à certaines affirmations, l'accès à un niveau convenable dans cette langue est dificile. Même Claude Hagège le reconnaît. Charles Dickens s'en plaignait. Le risque de dyslexie est plus grand pour les anglophones. En Europe, les petits Anglais sont les derniers à savoir lire. La Simplified Spelling Society (6) préconise sa simplification. Mais le problème d'équité n'en serait pas résolu pour autant. L'enseignement de l'anglais hors des pays anglophones consomme tant de forces humaines et de moyens financiers qu'il n'en reste pas assez pour une éducation plus équilibrée. Par exemple, presque la quart des Européens de moins de 15 ans ont une mauvaise aptitude à la lecture (“Le Figaro22.07.2008, Marie-Estelle Pesch).

L'anglais est en premier lieu, une langue NATIONALE. Il produit un effet d'apartheid linguistique : la langue est comme la couleur de peau que l'on a dès sa naissance. Souvenons-nous de l'expression méprisante “ (parlez blanc !) équivalant à traiter quelqu'un de “négro“. La discrimination linguistique existe tout autant que la discrimination raciale. Les deux sont tout aussi condamnables.

Prétention à une “Manifest Destiny


Les nations expansionnistes ont assez souvent trouvé une complicité religieuse pour s'accaparer des territoires, piller leurs richesses, soi-disant “civiliser“ leurs habitants, les exploiter comme esclaves en leur promettant le paradis après la mort. Le colonialisme a eu ses apôtres. Même s'il y a eu des exceptions, la vie sur terre de ces habitants s'est souvent transformée depuis lors en enfer. En 1803, un missionnaire britannique a écrit, dans un récit sur l'île de Ceylan (maintenant Sri-Lanka) : “un effort fervent de la part de notre gouvernement pour introduire notre apprentissage et notre religion parmi les indigènes est le moyen le plus sûr d'améliorer et d'affermir notre empire dans l'île“.

La Grande-Bretagne a été à l'origine de la première Guerre de l'Opium (de 1839 à 1842) en Chine. La Grande-Bretagne et la France se sont alliées dans la seconde (de 1856 à 1860) à laquelle les États-Unis prirent part aussi. La Russie saisit l'occasion pour envahir des territoires chinois. En 1849, entre ces deux guerres qui montraient déjà le véritable visage “civilisateur“ de puissances occidentales, la présente louange pouvait être lue à propos de l'anglais : “Notre langue est celle des sciences et des arts, du commerce, de la civilisation et de la liberté religieuse. C'est une corne d'abondance qui apporte à la nation qui l'adopte la civilisation et le christianisme. C'est déjà la langue de la Bible et nous pouvons nous attendre à ce qu'elle devienne rapidement la langue de communication internationale" (46). D'autres expéditions militaires britanniques de pillage eurent lieu après avec la France qui s'efforça de son côté à s'accaparer des territoires plus méridionaux, entre autres le Tonkin et l'Annam (faisant maintenant partie du Vietnam) .

L'expression “Manifest destinity“ (destinée manifeste) apparut pour la première foise en juillet-août 1845 dans “United States Magazine and Democratic Reviewsous la plume de son rédacteur en chef newyorkais John O'Sullivan, lorsque se renforça la pression expansionniste pour l'annexion du Texas. À des fins justificatives, il prétendit que les États-Unis avaient reçu de la providence divine un mandat de civilisation.

En 1885, sous le titre “
Manifest destiny, filozofo kaj historiisto pri Usono, John Fiske, philosophe et historien des EUA publia un livre dans lequel il soutenait l'idée que Dieu avait donné aux États-Unis la mission de civiliser le monde ! Il croyait à la supériorité raciale anglo-saxonne comme produit de sélection naturelle, soulignant qu'Étasuniens et Anglais avaient déjà conquis le tiers du globe et avaient fait avancer le progrès sous la forme du capitalisme et de a démocratie.

Le penchant à se considérer comme peuple élu de Dieu a été cultivé aux EUA par les protestants anglo-saxons blancs (“White Anglo-Saxon Protestants“  — WASP). En 1885 aussi, dans “
Our country: Its Possible Future and Its Present Crisis(Notre pays : à propos de futurs possibles et de la crise actuelle) (47), le pasteur protestant Josiah Strong écrivit : “C'est évident que les Anglo-Saxons tiennent la destinée de l'humanité dans leurs mainset queles États-Unis deviendront le siège principal de ce pouvoir“. Apologiste de l'impérialisme, il fit la propagande de la supériorité de la race anglo-saxonne et pour que les EUA civilisent et christiannisent le monde : Évidemment, c'est surtout aux peuples anglais et américain que nous devons nous tourner. Il fit cependant une erreur de calcul à propos de l'évolution démographique du monde : “Et il est possible que, d'ici la fin du prochain siècle, les Anglo-Saxons seront plus nombreux que toutes les autres races civilisées du monde. (48)

Encore de nos jours, la politique des EUA est encore fortement influencée par ces attitudes, par le principe selon lequel tout est exploitable, y compris le nom de Dieu, cette déviation du message évangélique à des fins de profit, peut être trouvé dans la devise du pays et sur ses billets de banque
: “In God We Trust“ (Nous croyons en Dieu), et son hymne God Bless America(Dieu bénisse l'Amérique, autrement dit, les États-Unis d'Amérique). Ceci pouvait être constaté lorsque G. W. Bush, après avoir délaissé l'alcoolisme au profit du christiannisme passa à une autre forme d'ébriété et réussit deux fois aux élections préidentielles d'un pays “civilisé“.

Admiranto de Jesuo Kristo sed unue mon-kredanto kaj -adoranto

Admiranto de Jesuo Kristo sed unue mon-kredanto kaj -adoranto


Durant l'investiture de Barak Obama aussi, le 20 janvier 2009, les références religieuses pouvaient être remarquées à chaque instant
, d'une façon même pesante. Cependant, les États-Unis, ou plus exactement leurs gouvernements, n'ont certes pas eu l'exclusivité ou le monopole de l'utilisation hypocrite et cynique du nom de Dieu. Bien connue est l'expression "Gott mit uns !". Jean Bacon a consacré à ce sujet tout un chapitre de "Les Saigneurs de la guerre“ sous le titre "Les dieux casqués".

En 1887, aux États-Unisn la loi Dawes Severalty Act (ou General Allottement Act) constitua une tentative d'assimiler les Indiens à la société étasunienne, mais elle fut en fait un moyen de les déposséder des terres les plus fertiles.

La même année, justement, à Varsovie, après un long travail et des recherches, le Dr Ludwik Lejzer Zamenhof parvint enfin à trouver un éditeur et des moyens financiers pour publier, le 26 juillet, un manuel de langue anationale, sans lien avec une influence étatique, politique, religieuse ou financière, donc neutre à cet égard. Il souhaitait proposer cette langue à l'humanité pour contribuer, par ce moyen, à son émancipation et à sa libération. Le manuel parut sous le titre “Langue Internationale“ et sous le pseudonyme d'auteur “Doktoro Esperanto“.

En 1895, l'historien étasunien Brooks Adams justifia la barbarie dans “
The Law of Civilization and Decay(La loi de la civilisation et le déclin) du fait qu'elle était nécessaire pour développer les empires et soumettre les colonies. Il avait prévu une alliance anglo-saxonne entre les États-Unis et la Grande-Bretagne pour dominer le monde (49). La même année, une interdiction tsariste frappa l'espéranto sur tout le territoire russe.

Président des EUA de 1892 ĝis 1901, methodiste,
William McKinley affirma qu'il avait demandé des conseils à Dieu à propos de la guerre des Philippines qui dura de 1899 à 1913. Presque un siècle plus tard, en 2003, George W. Bush, méthodiste aussi, en fera de même pour attaquer l'Irak. En 1901, durant la guerre des Philippines, le président suivant, Theodore Roosevelt, appliqua des théories racistes pour y opprimer une rébellion. Dans un livre en quatre volumes intitulé “The Winning of the West(1889-1896 — Le vainqueur de l'Occident), il justifia le massacre de centaines de femmes et d'enfants cheyennes à Sand Creek, en 1864, et l'extermination des indiens étasuniens pour faire progresser la “civilisation“. À propos des Noirs, il écrivit en 1906, dans une lettre à Owen Wister "Je suis tout à fait d'accord avec vous pour dire que, en tant que race et en tout, ils [les Noirs} sont tout-à-fait inférieurs aux Blancs“ (50). Lorsque l'Espagne vendit les Philippines aux États-Unis, la nouvelle puissance s'efforça à son tour d'imposer sa langue.

Le 9 janvier 1900, Albert Beveridge, sénateur de l'Indiana,
justifia ainsi la guerre des Philippines : “Les Philippines sont à nous pour toujours. […] Et juste au-delà des Philippines se trouvent les inépuisables marchés chinois. Nous n'abandonnerons pas cette région. […] Nous n'allons pas renoncer à jouer notre rôle dans la mission civilisatrice par rapport au monde que Dieu a lui-même confié à notre race. Le Pacifique est notre océan. […] Où devons-nous nous tourner pour trouver des consommateurs pour nos surplus ? La géographie répond à cette question. La Chine est notre client naturel. […] Les Philippines nous donnent une base aux portes de tout l'Orient.“ Dans le même discours du 9 janvier 1900, il dit à propos de Dieu : Dieu n’a pas préparé les peuples de langue anglaise depuis mille ans juste pour une vaine et futile contemplation et auto-admiration. Non ! Il a fait de nous les maîtres organisateurs du monde pour établir un système là où règne le chaos. Il a fait de nous des adeptes du gouvernement que nous devrions établir parmi les peuples sauvages et séniles. Sans une telle force, le monde retomberait dans la barbarie et la nuit. Et de toute notre race, il a désigné le peuple américain comme sa nation élue pour commencer la régénération du monde. (51) ". Le même sénateur avait déjà dit, en 1894 : “Le sol de notre pays produisant bien au-delà de nos besoins, notre destinée est de nous approprier le commerce mondial. Dans un discours du 16 septembre 1898, sous le titre “The March of the Flag“ (La marche du drapeau), dans lequel il faisait fréquemment référence à Dieu et à la Providence divine pour justifier l'impérialisme, il demanda : “Le peuple étasunien doit-il poursuivre sa marche à la domination commerciale du monde ?“. Évidemment, la réponse ne pouvait être pour lui qu'affirmative. Il prétendit que La supériorité commerciale de la République signifie que ce pays-ci sera le facteur souverain dans la paix du monde“, mais, en fait, dans toute l'histoire de l'humanité, aucune autre nation n'a semé autant de guerres à travers le monde, assez fréquemment pour soutenir des régimes corrompus et dictatoriaux.

Une telle politique sans-gêne put encore être observée, des décennies plus tard, entre autres à Thulé, en 1951, par Jean Malaurie, ethnologue, géographe, écrivain, spécialiste des Inuits. Vingt années après, en 1971, la Grande-Bretagne mit l'île de Diego Garcia, dans l'Océan indien à la disposition des EUA, pour installer une imposante base militaire stratégique commune. La Grande-Bretagne déporta toute la population indigène pour sécuriser cette base et interdit toute activité économique. Ceci illustre l'avis exprimé plus tard, en 1997, par David Rothkopf, selon lequel, où que ce soit et en quelque circonstance que ce soit, "les Étasuniens doivent se sentir à l'aise"...

En 1904, Theodore Roosevelt pensait qu'il appartenait à l‘“Amérique“ (États-Unis) “d'exercr un pouvoir de police internationale“. Le 12 octobre 1915, il avait écrit : “Nous avons un seul drapeau. Nous devons aussi apprendre une seule langue et cette langue c'est l'anglais.(52) et, le 3janvier 1919 : “Il n’y a de place ici que pour une seule langue, et c’est la langue anglaise, parce que nous entendons voir le creuset transformer la population en Américains, de nationalité américaine, et non en pensionnaires d’une auberge polyglotte.(53)

Il est cependant à noter que Theodore Roosevelt était très mauvais en orthographe de l'anglais si bien que, en août 1906, il imposa à l'Office Gouvernemental de Presse (Government Printing Office) la tâche de simplifier l'orthographe dans toutes les publications du D
épartement d'État pour “faire de notre orthographe un peu moins stupide et fantastique.(54). La presse se moqua de cette décision si bien qu'il renonça finalement à elle. La même année, bien qu'opposant à l'impérialisme, Andrew Carnegie exprima la conviction que l'anglais pourrait être une langue universelle dans le monde entier s'il était seulement plus facile de le lire et de l'écrire. Il créa un groupe d'intelectuels pour traiter de cette affaire (55). Opposant aussi à l'impérialisme, Mark Twain soutint fortement cette proposition (56).

À partir du Traité de Versailles, signé le 28 juin 1919, l'anglais devint égal en droit avec le français et peu à peu aussi valide dans le rôle de langue diplomatique jusqu'à un renversement complet de la situation. Déjà en 1899, vingt ans plus tôt, Paul Chappelier avait proposé un système qu'il avait nommé “Bilingua. Adversaire de l'espéranto, il suggérait l'anglais et le français dans le rôle de langue internationale (au singulier !) et imagina un traité linguistique entre les États-Unis, la Grande-Bretagne et la France selon lequel l'anglais et le français deviendront des langues internationales dans ces pays, et les citoyens des autres pays seront ainsi obligés, dans leur propre intérêt, d'apprendre les deux “
langues civilisatrices“ ou au moins l'une des deux ! Il était de ces Français naïfs, qui imaginaient une réciprocité dans l'effort d'apprendre la langue de l'autre : les anglophones apprendront le français, les anglophones le français. Il croyait que le monde acceptera ce "bilinguisme" sans penser qu'il serait en fait, au minimum, un trilinguisme pour les autres peuples.

En 1921 déjà, aux États-Unis, le Conseil des Affaires étrangères
(Council on Foreign Relations — CFR) était très favorable à la mondialisation, à un gouvernement mondial. Vingt ans après, Hitler avait dit, au début de 1941, que l'allemand serait la langue de l'Europe au bout de cent ans. En mai 1942, il avait exprimé l'espoir de repousser la langue tchèque au rang de dialecte en vingt ans (Ulrich Lins : “La danĝera lingvo“ — La langue dangereuse — p. 127). Il allait de soi, pour le gouvernement étasunien, que ce gouvernement mondial ne pouvait être que l'affaire des États-Unis eux-mêmes. Les langues nationales et régionales étaient considérées, en raison de liens avec les nationalismes, comme indésirables, dangereuses et archaïques (57). Dans un pays où le nationalisme est si fortement soigné — il suffit de lire ou d'écouter les discours de dirigeants pour s'en convaincre — qu'il ne peut être de meilleur nationalisme que... l'étasunien : USA über alles !

À partir de la fin de 1921, au siège de la Société des Nations (SDN), à Genève, onze nations — Belgique, Brésil, Tchécoslovaquie, Chili, Chine, Haïti, Inde, Italie, Colombie, Perse et Afrique du Sud — appuyèrent un projet de résolution qui attirait, déjà à cette époque, l'attention sur les difficultés linguistiques qui constituaient “
une entrave aux relations directes entre les peuples, et exprimait le voeu que “les enfants de tous les pays connaîtraient dès maintenant au moins deux langues, leur langue maternelle et un moyen facile pour la communication internationale. La plus forte opposition à cette proposition fut celle du gouvernement français. Il vit dans l'espéranto un danger de plus contre la position du français alors qu'il venait de l'anglais. Tcette crainte n'écarta pas la vraiez menace. Le 3 juin 1922, le ministre de l'instruction publique, Léon Bérard, interdit l'autilisation des locaux scolaires pour l'enseignement de l'espéranto. La ministre nazi de l'éducation en fit de même dans la décennie suivante en Allemagne. Durant l'Occupation, ce même Bérard fut ambassadeur ddu gouvernement de Pétain qui collabora avec le nazis, au Vatican. Paradoxalement, celui qui défendit l'espéranto avec le plus d'éloquence fut... le délégué britannique, Lord Robert Cecil, qui exhorta la Commission de coopération intellectuelle de la SDN à “se souvenir qu'une langue mondiale n'est pas nécessaire seulement pour les intellectuels, mais d'abord pour les peuples eux-mêmes.

En 1951, Jean-Marie Bressand fonda l'association “Le monde bilingue“. De nombreux homes politiques français lui apportèrent leur soutien. Elle n'empêcha aucunement la dérive vers la politique du tout-anglais. Le Monde bilingue était très défavorable à l'espéranto. L'anglais continua à pousser le français de côté du rôle de langue diplomatique et l'“élite“ servile française joua elle-même en cela un rôle important. Bressand s'est lié dans sa jeunesse à l'organisation d'extrême-droite des “Jeunesses Patriotes“. Il participa à la guerre d'Espagne pour soutenir le régime de Franco. Après son retour en France, il fut chauffeur d'officiers allemands. Il existe un désaccord et de la contestation sur son passé de résistant contre l'Occupation nazie (
58).

À propos du rôle “civilisateur“ des EUA et de la “providence divine“ qui guide cette nation, il existe des témoignages plus conformes à la réalité, entre autres lezs livres “
War is a racket(La guerre est un racket) du général étasunien Smedley Butler (59), ou “Killing Hope : U.S. Military and CIA Interventions Since World War II“  (L'armée étasunienne et lezs interventions de la CIA après la Seconde Guerre mondiale) et "Rogue States(l'État voyou) de William Blum (60) et beaucoup d'autres. Il s'agit effectivement d'une voyoucratie. Albert Einstein, qui avait fui la barbarie nazie, a écrit : “Les États-Unis d'Amérique forment un pays qui est passé directement de la barbarie à la décadence sans jamais avoir connu la civilisation.Les mots suivants de l'historien et homme politique anglais Lord Acton (1834-1902) se sont bel et bien confirmés :Souvenez-vous que lorsque vous avez une concentration de pouvoir entre peu de mains, trop fréquemment des hommes à la mentalité de gangsters en prennent le contrôle.(61)

Des décennies après, le 17 janvier 1961, dans son discours de fin de mandat, quelques mois avant que les gouvernements des EUA et de la Grande-Bretagne s'étaient mis d'accord pour l'imposition de l'anglais au monde, le prési
dent Eisenhower attira l'attention sur la menace réelle à propos de laquelle Lord Acton s'était exprimé : “Dans les organes politiques, nous devons veiller à empêcher le complexe militaro-industriel d’acquérir une influence injustifiée, qu’il l’ait ou non consciemment cherchée. Nous nous trouvons devant un risque réel, qui se maintiendra à l’avenir : qu’une concentration désastreuse de pouvoir en des mains dangereuses aille en s’affermissant.

Des puissantes firmes étasuniennes (Boeing, Lockheed-Martin, Halliburton et autres) ont joué un plus grand rôle dans la décision de la guerre de 2003 en Irak que les prétendus conseils de Dieu à G. W. Bush, qui a cependant réusi à mystifier les citoyens des États-Unis.
Cette arrogance et cette forme de dictature, économique, sont illustrées d'une autre façon par le film documentaire et le livre "Le monde selon Monsanto" de Marie-Monique Robin (62), la catastrophe de Bopal et des nombreux faits. D'après une information de la radio Europe 1, quelques mois seulement après l'investiture de Barack Obama comme président des États-Unis, sa courageuse épouse Michelle a reçu des protestations pressantes de la MACA, une association de fameuses entreprises et firmes agrochimiques, parmi lesquelles Monsanto, du fait que, par la création d'un jardin biologique, sans produits chimiques, aux alentours de la Maison Blanche, elle donne une image négative de l'agriculture “conventionnelle“. Aparte interesa kaj instrua estas unu el la motivoj por influi ŝin : “Si les Américains devaient encore cultiver eux-mêmes des produits de première nécessité pour subvenir aux besoins de leur famille, les Etats-Unis seraient-ils les leaders dans les domaines scientifiques, de la communication, de l’éducation (sic), de la médecine, des transports et de l’art ?"

Durant un meeting du groupe Bilderberg, qui a eu lieu du 6 au 9 juin 1991 à Baden-Baden (Allemagne),
auquel ont participé entre autres Bill Clinton (baptiste, président à partir de 1993, liste des participants), David Rockefeller a dit : “Nous sommes reconnaissants au Washington Post, au New York Times, au Time Magazine et autres grandes publications, dont les directeurs ont assisté à nos réunions et respecté les promesses de discrétion pendant près de quarante ans. Il nous aurait été bien impossible de développer notre projet pour le monde si nous avions été soumis aux pleins feux de l'actualité pendant ces années. Mais le monde est maintenant plus sophistiqué et disposé à marcher vers un gouvernement mondial... La souveraineté supranationale d'une élite intellectuelle et des banquiers mondiaux est sûrement préférable à l'autodétermination nationale que l'on pratiquait les siècles passés...”...(63)

Des médias influents en langue anglaise, officiels ou privés, ont ainsi pratiqué durant des décennies — et continuent de pratiquer — une poitique de mensonges et de manipulation de l'information et ont ainsi participé au conditionnement. Il ne s'agit pas de quelqu chose de nouveau. Naturellement, pour un tel projet de domination et d'imposition d'une façon unique de voir et de penser, l'imposition d'une langue unique, qui évitait un effort supplémentaire considérable aux profiteurs directs, et qui le laissait aux autres, était essentielle. Bien que varient les informations sur la journaliste étasunien John Swinton (1829-1901) et l'année durant laquele il aurait exprimé un avis sévère sur la liberté de la presee aux États-Unis (1853, 1880 et mêm 1953, donc après sa mort !), il n'en reste pas moins valide : “Il n’existe pas, à ce jour, en Amérique, de presse libre et indépendante. Vous le savez aussi bien que moi. Pas un seul parmi vous n’ose écrire ses opinions honnêtes et vous savez très bien que si vous le faites, elles ne seront pas publiées. On me paye un salaire pour que je ne publie pas mes opinions et nous savons tous que si nous nous aventurions à le faire, nous nous retrouverions à la rue illico. Le travail du journaliste est la destruction de la vérité, le mensonge patent, la perversion des faits et la manipulation de l’opinion au service des Puissances de l’Argent. Nous sommes les outils obéissants des Puissants et des Riches qui tirent les ficelles dans les coulisses. Nos talents, nos facultés et nos vies appartiennent à ces hommes. Nous sommes des prostituées de l’intellect. Tout cela, vous le savez aussi bien que moi !. De ce fait, principalement après l'apparition de l'Internet, des média indépendants ont été fondés, entre autres Washington Free Press et Z Communications, à l'inititive de William Blum.

Le plus amer, pour les espérantophones, est le fait que, déjà en 1922, à Münich, Hitler avait publiquement condamné l'espéranto et lui avait attribué, dans "Mein Kampf“, un but totalement étranger à la pensée du Dr Zamenhof mais certes tout-à-fait conforme à la mentalité sans scrupule et cynique de “banksters“ (combinaison des racines “bank“ et “gangster“) : "aussi longtemps que le Juif ne sera pas devenu maître des autres peuples, il devra, bon gré, mal gré, parler leur langue, mais aussitôt qu'ils lui auront été asservis, il devront tous apprendre une langue universelle (par exemple l'espéranto !), de telle façon que, par ce moyen aussi, la juiverie pourra les maîtriser plus facilement“ (64). La langue pour laquelle il a existé et il existe encore des interdictions, des entraves, des chicanes, même sous des régimes prétenduement “démocratiques“ , et l'esppéranto. La langue pour laquelle il existe une contrainte dictatoriale de l'aprendre et de l'utiliser, et de entraves pour apprendre les autres est certes l'anglais. Le refus de l'apprendre et de le pratiquer marginalise les citoyens de la société de la même façon que la non-appartenance à une religion dominante ou un parti unique sous les régimes totalitaire sous lesquels un seul homme peut se présenter comme candidat à la présidence.

La mission de civiliser le monde n'est certainement pas méritée par un pays qui a depuis longtemps participé à une politique de pillage et de gaspilage des ressources renouvelables ou nonj renovigeblaj aŭ ne; en lando kiu ne solvis siajn proprajn problemojn; en lando kiu tenas en la "libera" mondo rekordon pri enprizonigo; en lando tiel malsekura, ke granda parto el la loĝantaro sentas bezonon posedi armilojn; en lando, kie sciencaj esploristoj laboras por sencerbigo kaj mensmanipulado de la civitanoj
(65); en lando, kiu tiris la mondon al la nuna maljusta kaj ĥaosa ordo; en lando, kies vera dio estas la mono. La lando, kiu povas doni al la tuta homaro lecionojn pri bonkonduto ne ekzistas.

Les peuples du monde entier doivent se souvenir de ces paroles du chef indien
Tecumseh (hiver 1811-1812) : “Frères, nous appartenons tous à une même famille. Nous sommes tous les enfants du Grand Esprit. Nous suivons le même sentier. Nous étanchons notre soif à la même source. Et maintenant, des affaires de la plus haute importance nous amènent à fumer le calumet autour du même feu de camp.

Frères, nous sommes amis. Nous devons nous aider les uns les autres à porter notre fardeau Le sang de tant de nos pères et de nos frères a coulé comme l'eau sur le sol pour satisfaire la cupidité des hommes pâles. Nous-mêmes, nous sommes menacés d'un grand malheur : rien ne les apaisera si ce n'est la disparition de tous les hommes rouges.

Frères, lorsque les premiers hommes pâles ont mis les pieds sur nos terres, ils avaient faim; ils ne savaient en quel lieu étendre leurs couvertures ni allumer leus feux; ils étaient faibles; ils n'étaient capables de rien faire par eux-mêmes. Nos pères ont eu pitié de leur détresse, et ils ont partagé volontiers avec eux tout ce que le Grnd Esprit avait donné à ses enfants rouges. Ils leur ont donné à manger pour apaiser leur faim, des remèdes pour guérir leurs maladies; ils ont étendu des fourrures sur le sol pour les faire dormir et ils leur ont donné des terres pour leur permettre de chasser et de cultiver le maïs. Frères, les hommes pâles sont comme les serpents venimeux : quand ils ont froid, ils sont faibles et sans danger; mais réchauffez-les, et ils reprennent vigueur pour mordre de piquer mortellement leurs bienfaiteurs (...)(66)




Bad (Broken) English ou espéranto ?

Les premiers mots du Dr Zamenhof, lorsqu'il fit son discours d'ouverture du 9ème Congrès Universel d'Espéranto (Washington,1909), rendent évident le fait qu'il n'avait vu de ce pays, plus imaginé que vu, qu'une façade trompe-à-l'oeil : “Terre de liberté, terre de l'avenir, je te salue ! Terre dont tant de peuples souffrants et d’innocentes victimes de persécutions ont rêvé et rêvent encore, je te salue ! Terre des hommes, qui n’appartient à aucune race, à aucune religion, mais à tous ses fils, je m’incline devant toi, et je suis heureux que le destin m’ait permis de te connaître et de respirer, ne fût-ce que brièvement, un air de liberté dont personne n’a la propriété exclusive.(67)

Zamenhof n'imaginait évidemment pas, que la fondation, la montée en force et en puissance des États-Unis s'était réalisée par le pilage et par le massacre des Indiens, par l'“exportation“ de guerres et d'abominations semblables à celles qui existaient dans son pays (entre autres le pogroms) sous occupation des puissances européennes d'alors. Il n'imaginait pas que des gouvernements de ce pays qu'il admirait ferait pression avec la Grande-Bretagnepour obiger, à son profit, le monde à n'utiliser que l'anglais, pour monopoliser par ce moyen tout ce qui était possible. Zamenhof n'imaginait pas que, par un utilisation diabolique du nom de Dieu — en fait de sa caricature créée à l'image de l'homme — pour des buts politiques, évidemment aux États-Unis aussi, son contemporain français Sébastien Faure avait trouvé, dès 1897, l'inspiration pour des conférences, un journal et une brochurersous le titre "Les crimes de Dieu" (68).

Jamais et nulle part au monde il n'a existé une manipulation mentale aussi systématique et profonde, cependant beaucoup plus subtile que celle des régimes nazi et stalinien. Il ne manque pas d'articles et études sur ce thème :  “Décervelage à l’américaine“ (Herbert Schiller, “Le Monde Diplomatique“), “Ces enfants malades de la pub“ (Paul Moreira, "Manière de voir“, n° 31, août 1996), “Propagandes silencieuses“ et “La tyrannie de la communication“ (Ignacio Ramonet, Paris : ed. Galilée), etc.. Il ne s'agit pas, à l'échelle mondiale, d'une situation ou relation dans laquelle il y a "des homme avec des hommes", selon l'expression de Zamenhof lors de l'ouverture du premier congrès Universel d'Espéranto qui se tint à Boulogne-sur-Mer en 1905, mais d'une relation dans laquelle des dirigeants d'une nation veulent, avec l'aide ce ceux d'une autre nation, dominer toute l'humanité, d'une relation de "Grand Frère" ("Big Brother"). Gandhi pensait déjà à la même époque qu'une telle relation était inacceptableL'anglais n'a pas de place dans l'autonomie.(69)

En raison de la dissimulation ou de la présentation déformée d'un autre voie linguistique possible, l'humanité continue de croire qu'il n'existe pas d'alternative à l'anglais et n'imagine pas l'éventualité d'un choix démocratique. Il suffit, pour une grande partie de celle-ci que cette langue soit utiisable à des fins commerciale : English as the Global Language : Good for Business, Bad for Literature (L'anglais comme langue mondiale : Bonne pour le commerce, mauvaise pour la littérature). George Soros, dontle père, Teodoro Ŝvarc fut un brillant usager de l'espéranto, fondateur de la revue "Literatura Mondo“ en 1922, avait répondu à "CBS News", qu'il avait utilisé l'anglais dans sa jeunesse mais reconnu que c'est maintenant l'nglais qui est parlé, un mauvais anglais :It used to be Esperanto, but now it's English. Bad English(70).

Cette pression pour l'anglais comme langue mondiale, réduisant le autres au niveau de choses folkhloriques, ne vise pas à permettre des débats, bien qu'il soit, certes, utilisable et utilisé dans ce but, masi essentiellement dans des couches ociales privilégiées. En tant que langue maternelle, pour la majeure partie de la population terrestre, il empêche et freine la communication fluide, le dialogue constructif, le débat et l'échange d'idées sur des problèmes, entre autres sociaux, de développement, économiques, écologiques, politiques, culturels et sur leurs solutions possibles. En cela, il est un moyen de rendre plus difficile, et même impossible l'expression libre et précise, de réduire au silence des gens qui ont des raisons de se défendre contre des injustices où de protester contre une situation définie. Il joue ainsi à la perfection le rôle de Novlangue (Newspeak), c'est-à-dire d'une nouvelle langue mutilée pour limiter la liberté de pensée et la précision de l'expression. Le Basic English a justement inspiré George Orwell en cela lorsqu'il a écrit son roman "1984".

En novembre 2000, justement l'année où Margaret Thatcher avait dit que "la langue dominante est l'anglais une journaliste du magazine étasunien “The Atlantic Monthly, Barbara Wallraff, suggéra, sous le titre “What Global Language“, de ne pas parier sur le triomphe de l'anglais (“Don't bet on the triumph of English“).

Atlantic Monthly



Yes we can!“ (Oui, nous pouvons !)

Barack Obama pourrait-il répondre de la même façon à une question sur la nécessité de faire évoluer la politique mondiale vers plus d'équité ? La qualité de communication, de compréhension; la possibilité de dialogue importent beaucoup dans tout grand projet. La plus enseignée des langues au monde n'est pas la meilleure et la plus facile à maîtriser, même pour les natifs. Ancien traducteur de l'Onu et de l'OMS pour l'anglais, l'espagnol, le russe et le chinois, Claude Piron en a fait état en de maintes occasions. Le monde a besoin d'une langue de référence avec une neutralité comparable avec celle du latin, mais sans ses défauts et difficultés.

En 2006, Barack Obama a publié un livre sous le titre "The Audacity of Hope" (71) . Le Dr Zambienne avaitit eu cette audace de pionnierr dès 1887, lorsqu'il avait publié son premier manuel de la "Langue Internationale" sous le pseudonyme "Doktoro Esperanto"...

The audacity of hope   L'audace d'espérer


Durant la campagne électorale de 2008, presque cent ans après le Congrès Universel d'Espéranto de Washington, Barack Obama a exprimé sa volonté à propos de changements importants et annoncé : “J'ouvrirai les portes du gouvernement et vous demande de participer à nouveau à votre propre démocratie(72). À propos de ses aptitudes linguistiques, il a déclaré à Dayton : “Je ne parle pas de langue étrangère. C'est embarassant !(73). Il a ajouté que “Alors que l'anglais est certainement la langue dominante dans de nombreuses situations à travers le monde, une bonne connaissance d'une seconde langue (pas seulement pour commander un café à Paris) est un immense avantage à plusieurs niveaux“.

Naturellement, d'après le discours de fin de mandat du présiddent Eisenhower, il n'est pas difficile d'imaginer que, quelle que soient la bonne volonté, la sincérité et les capacités de Barack Obama, des obstacles importants, des entraves et des chicanes apparaîtront sur sa voie. Des forces obscures exploitent le fait incontestable qu'Obama inspire à l'échelle mondiale, à de nombreux hommes, la confiance, l'espoir, même l'admiration et la sympathie. Le désillusion risque d'être d'autant plus douloureuse... Déjà en 1931, Aldous Huxley avant attiré l'attention sur le présent danger : "A une époque de technologie avancée, le plus grand danger pour les idées, la culture et l’esprit risque davantage de venir d’un ennemi au visage souriant que d’un adversaire inspirant la terreur et la haine."

Banquier et homme politique étasunien, Louis McFadden (1876-1936) a dit, le 10 juin 1936 :
Nous possédons dans ce pays l’une des institutions les plus corrompues que le monde ait jamais connu. Je veux parler de la Banque centrale américaine. Cette institution a appauvri les citoyens des Etats-Unis et a presque mené notre gouvernement à la faillite. Tout ceci est dû aux pratiques frauduleuses des vautours qui contrôlent cette situation.Il avait ainsi défini les EUA : “Un super état dirigé par les banquiers et les industrialistes internationaux qui s’associent avec plaisir pour asservir le monde .“ (74)

Des présidents des États-Unis, parmi lesquels George W. Bush, et des centaines de personnalité fameuses très richze et influentes des EUA ont appartenu à la très douteuse “Skull and Bones“ (Esperanto, français, anglais), c'est à-dire la société secrète élitiste “ The Brotherhood of Death“ (La Confrérie de la Mort). Alexandra Robbins dans son livre “Secrets of the Tomb’“ et dansAtlantic Monthly“, et l'écrivain Ron Rosenbaum, journaliste au "New York Observer“ ont enquêté et rapporté à son sujet.

L majorité des citoyen étasuniens a exprimé, en 2008, la volonté de sortir de cette politique mafieuse, principale source de mépris, d'inimitié, de haine contre les États-Unis à travers le monde. À propos de la politique de G.W. Bush se sont aisi exprimés entre autres Porter Goss, ancien directeur de la CIA, selon lequel “la guerre en Irak avait donné une cause aux extrémistes islamiques“ et George Soros : ”Avec la guerre en Irak, nous créons plus de terroristes que nous ne réussirons à en tuer.

L'événement suivant qui date depuis déjà plus d'un siècle, mérite d'être médité. Lors d'un accueil officiel du Dr Zambienne avec des congressistes de l'espéranto, au Guildhall, en 1908, Sir Thomas Vezey Strong, maire de Londres dit : “Lorsqu’on m’a parlé de l’espéranto comme langue internationale, j’ai souri avec hésitation, car je suis Anglais, et j’étais convaincu que, si une seule langue mondiale était possible, cette langue ne pouvait être que l’anglais. Cependant, par la suite, j’ai médité là dessus et je me suis convaincu qu’aucun peuple n’accepterait l’hégémonie que s’assurerait ainsi le royaume britannique, tout comme moi, je ne tolérerais jamais pareille hégémonie de la part d’un autre peuple. Il devint alors clair pour moi que la langue neutre Espéranto pouvait être prise en considération.

Quelques mois après le début de la première Guerre Mondiale, en conclusion à un Appel aux diplomates, en 1915, le Dr Zamenhof avait écrit : “Mais souvenez-vous, souvenez-vous, souvenez-vous que le seul moyen d’atteindre une telle paix est déliminer pour toujours la cause des guerres, séquelle barbare du temps le plus antique ayant précédé la civilisation : la domination de certains peuples sur d’autres peuples.

Le 16 avril 1953, quelques mois après son investiture comme président des États-Unis (20 janvier), quelques jours après la mort de Staline (5 mars), lors d'un discours sur le thème “The Chance for Peace” (La chance pour la Paix) Dwight Eisenhower avait dit : “Chaque fusil fabriqué, chaque bateau de guerre lancé à la mer, chaque missile tiré, est au bout du compte un vol commis à l'encontre de ceux qui ont faim et n'ont rien à manger, de ceux qui ont froid et n'ont rien à se mettre.(75) Il avait attiré l'attention sur ce qui pourrait être fait avec le sacrifice colossal de moyens financiers et humains alors consacrés dans le mond entier à l'armement et à la préparation à la guerre. Mais ceci est resté à l'état de belles paroles. Aucun peuple au monde n'échappe totalement au conditionnement par des dirigeants, eux-mêmes influencés et manipulés par des puissances financières, politiques de partis et religieuses. Dans le monde entier, en raison de l'éducation sous l'influence croissante et la pression de modèles étasuniens, selon l'expression de Gandhi à propos de l'éducation anglaise en Inde, “l'habitude aidant, l'anomalie fait figure de norme(76).

La bonne volonté d'Obama s'est déjà exprimée dans le cadre de la campagne des élections présidentielles de 2008 par la création du site “change.org“ qui a permis de fair des propositions pour changer les États-Unis et faire progresser la démocratie : "Ideas for change in America(77). Ceci peut apparaître à première vue comme un progrès sur la voie d'une vraie démocratie.

Parmi ces propositions, il y en avait justement une sur un moyen linguistique dont la valeur propédeutique fut reconnue par l'éminent linguiste étasunien Mario Pei (78) : “Introduce Esperanto as a foreign language subject in schools to help American kids succeed“ (Introduisez l'espéranto comme langue étrangère dans els écoles pour aider les enfants étasuniens à réussir). La proposition pour l'espéranto réussit au premie rvote parmi 7875 propositions; dans la seconde, elle se trouvait parmi les 25 à prendre en considération parmi les 88 restantes. Il en est résulté un blog intitulé Esperanto as a Foreign Language Choice (L'espéranto comme choix de langue étrangère).

De la même façon que Gandhi avait dit, en 1909 : "si nous consacrions à l’étude des langues indiennes ne serait-ce que la moitié des efforts que nous faisons pour apprendre l’anglais, cela contribuerait à créer une nouvelle atmosphère dans le pays et il s’ensuivrait un progrès considérable(79), il est possible de dire, un siècle après, qu'il en serait de même si les peuples du monde entier consacreraient à l'espéranto même la moitié de la peine qu'ils sacrifient à l'anglais.

Fondateur de la terminologie, Eugen Wüster a écrit dans “Konturoj de la lingvonormigo en la tekniko(80) : "Pour un Anglais (ou Étasunien) intéressé, il existe au moins trois non-Anglais. L'énergie laborieuse nécessaire pour appreendre à parler l'anglais est au minimum six fois plus grande que l'énergie nécessaire pour parler l'espéranto. De plus, nous devons estimer que les énergies nécessaires pour apprendre à lire une langue, comprendre à l'oreille ni iun lingvon legi, ont un rapport l'une à l'autre dcomme 1 1/2 : 3. (...)  Chaque classe annuelle 'délèves économisera donc aussitôt après l'introduction de l'espéranto environ 50% de travail, en ne perdant pas l'accès à la littérature anglaise." (p. 122-123)

Wüster avait très bien prévu la situation actuelle d'hégémonie de la langue anglaise et ses conséquences :
"La création d'expression spécialisées en espéranto plastique coûterait elle aussi moins de travail que la standardisation par les alngues nationales. Mais, en outre, l'espéranto est non seulement une exigence de l'économie, mais aussi, au moins au même titre,, de la justice. Élever l'anglais au rôle de langue auxiliaire internationale apporterait des désavantages si importants aux autres nations, qu'on a déjà directement caractérisé cette forme de solution comme une “trahison linguistique“ contre la langue maternelle. Une nation consciente de son honneur ne peut participer à la coopération internationale que sur la base de l'égalité des droits“. (p. 123)  

Jam antaŭ pli ol duonjarcento, mondkonata usona lingvisto, Edward Sapir, skribis : “La nécessité logique d’une langue internationale dans les temps modernes présente un étrange contraste avec l’indifférence et même l’opposition avec laquelle la majorité des hommes regarde son éventualité.(81) Entre-temps, des anglophone natifs ont fait l'expérience de l'utilisation et de l'anglais et de l'espéranto, parmi eux Joel Brozovski. Il en a rendu compte dans un article intitulé Kial usonano uzas Esperanton ? Dont les traductions kies tradukoj peuvent être lues en anglais : Why does an American Use Esperanto?, et en français : Pourquoi un Américain utilise-t-il l’Espéranto ?

Cette pensée de Goethe est valide pour le anglophones unilingue : “Qui ne connaît pas de langues étrangères ne connaît pas la sienne. De toutes les langues vivantes, l'espéranto est pour eux le plus rapide, le mois coûteux et le plus facile à maîtriser, et il facilite en outre l'apprentissage d'autres langues. Transformer à son aide des Étasuniens, ou des citoyens des autres pays anglophones, en bilingues, ça n'exige pas un grand sacrifice financier et une tension intellectuelle. Un tel pas permet aux citoyens, par la réception directe d'informations du monde entier, de voir le monde d'une autre façon que par le filtre de médias asservis aux véritables maîtres cachés du système économique, non élus par le peuple. En cela, il constitue un investissement intéressant et très utile. Et c'est valide pour quelque Terrien que ce soit.

Henri Masson
Coauteur de “
L'homme qui a défié Babel(82)


  1. Académie de la Carpette anglaise sur “Wikipedia
    2. Jean-Claude Guillebaud: Quantité d’analystes annonçaient depuis beau temps la crise à venir. Encore fallait-il se donner la peine de les entendre.
    3. Jocelyn Jovène : “Les (rares) visionnaires de la crise".
    4. George Soros. Discours, 13 avril 1994 .
    5. http://www.hoover.org/publications/digest/3492481.html : “A Time for Leadership" / "Decision Time for Britain" (Temps de la décision pour la Grande-Bretagne) : "
    In this twenty-first century, the dominant power is America; the global language is English; the pervasive economic model is Anglo-Saxon capitalism."
    6.
    Radio France Internationale (RFI) : "États-Unis — La presse écrite traverse la plus grave crise de son histoire".
    7. Comment Sarkozy impose le «tout à l'anglais»
    8. Conclusion de l'avis n° 1863 (14.10.1999) de la Commission des Affaires étrangères sur le projet de loi de finance pour 2000.
    9. :
                  - anne roumanoff sarkozy bling bling carla bruni
                  - Clip de Nicolas Sarkozy Rap U.S (version longue) Bling Bling
                  - Nicolas Sarkozy et le Stylo Bling Bling / Hilarant !.
    10. "
    Linguistic Imperialism", Robert Phillipson. Londres : The Oxford University Press. 1992. ISBN 978-0-19-437146-9
    11. "La SAGO" n° 13, février 2005 :
          (EO) "La angla por transformi la studentaran tutan mondon".
           (EN) English to transform the students’ whole world’,
           (FR) "L’anglais pour transformer l’univers des étudiants".
    12.
    "What the World needs most is about 1000 more dead languages – and one more alive". Ogden 1934, cité dans “Bailey“, 1991, p. 210, et dans le Time, 12 mars 1934.
    13
    . Voir The Churchill Centre : "I am very much interested in the question of basic English. The widespread use of this would be a gain to us far more durable and fruitful than the annexation of great provinces".
    14. "
    Linguistic Imperialism", Robert Phillipson. Il y a en cela une explication possible du refus systématique, par les ministres successifs de l'Éducation nationale, particulièrement en France, quelle que soit l'orientation politique du gouvernement, pour des motifs faux et fantaisistes, d'introduire l'espéranto dans l'enseignement comme langue optionnelle, non obligatoire, à divers niveaux du système d'enseignement. En 1976 et en 1979, le Le Parti Socialiste avait présenté deux propositions de loi pour l'introduction de l'espéranto aux niveau secondaire et supérieur, mais, à partir de 1981 ces belles promesse, y compris celle du candidat François Mitterrand devenu président, furent totalement oubliées.
    15. (EN) "
    International House bochure, 1979" : "Once we used to send gunboats and diplomats abroad; now we are sending English teachers".  Cité dan "Linguistic Imperialism", Robert Phillipson. (p.8).
    16. (EN) Cité dans "
    Linguistic Imperialism"  par Robert Phillipson du rapport 1987-1988 du Directeur général du Conseil britannique (p. 48) : “The real black gold from Britain was not the oil from the North Sea, but the English language. The challenge we face is to exploit fully.
    17. “
    English and the Discourses of Colonialism“  (L'anglais et le discours colonialiste). Londres : Routlegde. 1998. 256 p.
    18. “
    The cultural politics of English as an international language“ (La politique culturelle de l'anglais comme langue internationale). Reading (EUA, MA) : Longman (1994). 376 p.
    19. “
    Hind Swaraj“, chap. 18) : “To give millions a knowledge of English is to enslave them."  (...) “It is worth noting that, by receiving English education, we have enslaved the nation.“
    20. Selections From Gandhi : “
    The medium of a foreign language through which higher education has been imparted in India has caused incalculable intellectual and moral injury to the nation.
    21. Cité par Charles Durand dans "L'espéranglais de la communication universelle".
    22. Robert Phillipson dans “
    The linguistic imperialism of neoliberal empire“. Londres : Routledge. Janvier 2008. (p. 5)
    23. "
    La France a protesté, mercredi, contre la mise à l'écart du français à l'Otan où il est pourtant la deuxième langue officielle. En pleine semaine de la francophonie, la France a réagi devant la plus haute instance politique qui réunit en temps ordinaire les ambassadeurs des seize pays membres. L'Otan utilise quasi exclusivement l'anglais pour transmettre ses informations sur le réseau Internet et lors des discussions au sein de la cellule du "Partenariat pour la paix" avec des pays de l'Europe de l'Est." ("Ouest-France" , 21 mars 1996)
    24. David Rothkopf : "In Praise of Cultural Imperialism?",
    Foreign Policy, Numéro 107, Été 1997, pp. 38-53 : "It is in the general interest of the United States to encourage the development of a world in which the fault lines separating nations are bridged by shared interests. And it is in the economic and political interests of the United States to ensure that if the world is moving toward a common language, it be English; that if the world is moving toward common telecommunications, safety, and quality standards, they be American; that if the world is becoming linked by television, radio, and music, the programming be American; and that if common values are being developed, they be values with which Americans are comfortable."
    25. "
    The grand chessboard : American primacy and its geostrategic imperatives". Zbigniew Brzezinski. New York : Basic Books, 1997, 223 p.. Traduction en français : "Le Grand Échiquier, l'Amérique et le reste du monde". Paris : Bayard éditions. 1997, p. 88-90. Extraits traduits en français : Les États-Unis à la conquête de l'Eurasie et du mondeVidéo en anglais avec sous-titrage en français.
    26. “
    Le rapport Wolfowitz affirme la volonté des Etats-Unis de garder leur statut de superpuissance unique. Il souligne le rôle privilégié, à cette fin, de la puissance militaire. Celle-ci devra éventuellement être utilisée de façon unilatérale par les Etats-Unis car l’ordre international est, en définitive, garanti par eux. L’Europe et le Japon devront être empêchés de porter ombrage à la domination américaine. L’OTAN, véhicule des intérêts américains en Europe, doit rester le premier garant de la sécurité sur le vieux continent“ ("Concepts américains pour l'après guerre froide", Bruno Colson, sur la base d'un article de Paul-Marie de la Gorce, “Washington et la maîtrise du monde”, "Le Monde diplomatique", avril 1992, pp. 1 et 14-15.
    27.  http://www.spellingsociety.org/news/media/dyslexia/reports.php . La dyslexie a été décrite pour la première fois par un scinetifique d'un pays où elle est le plus fréquente, le Dr Pingle Morgan,  en 1896, dans "
    British Medical Journal". La revue étasunienne "Science" a publié, le 16 mars 2001, une étude en rapport avec la langue parlée pour l'anglais, le français et l'italien. Un chercheur français, Jean-François Démonet (Inserm), a participé à l'équipe. Document en Français : “La dyslexie dans trois pays européens — Des mécanismes cérébraux communs malgré la diversité des langues“ (PDF) HTML.
    28. “
    The Guardian“ 18 avril 2005 : “New typeface to help with dyslexia“ (Nouvelle police de caractère pour aider à la dyslexie).
    29. Gandhi (Education) : “
    Therefore more than half of our time was given to learning English and mastering its arbitrary spelling and pronunciation. It was a painful discovery to have to learn a language that was not pronounced as it was written. It was a strange experience to have to learn the spelling by heart. But that is by the way, and irrelevant to my argument. However, for the first three years, it was comparatively plain sailing.“‘
    30. “
    Los Angeles Times“, article de Barbara Demick, 31 mars 2002 : “Parents are turning to specialty preschool and even surgery to give their children a linguistic advantage“ (Des parents se tournent vers une étude préscolaire et spéciale, même à une opréation chirugicale, pour donner un avantage linguistique à leurs enfants). Des parents coréens paient des chirurgiens pour opérer leurs enfants à la langue, d'autres obligent leurs enfants de six mois à rester durant des heures devant des téléviseurs pour voir des vidéocassettes pour l'apprentissage de l'anglais. D'après le quotidien coréen "Dong-A" : "L'anglais est en train de faire de l'enfance un enfer". Selon Jonathan Hills, qui enseigne l'anglais à la télévision nationale d'éducation : "Apprendre l'anglasi est devenu la religion nationale". Dans un article intitulé “English fever' in South Korea :  its history and symptoms“ (Fièvre anglaise en Corée : son histoire et ses symptômes) paru dans "English Today“, le professeur Jun-Kyu Park utilise les mots "linguistic surgery“ (lingva kirurgio) (PDF).
    31. Misfunctional FAA phraseology. Il règne un silence quasi total, principalement en Occident, sur les accidents d'aviation et les très nombreux incidents ayant lieu à cause de la difficulté de bien parler et de bien comprendre l'anglais. Le 28 mars 2009, le quotidien japonais “
    The Asahi Simbun“ a donné écho à un tel incident : “Chinese pilots' English questioned“ en fait double à cause de l'ajout d'une contestation ultérieure. D'après l'agence de presse chinoise “Xinhua News Agency“ le 23 juin 2007, l'organisation du Test of English for Aviation (TEA) a posé un problème. De nombreux pilotes chinois n'ont pas un niveau satisfaisant (China.org). Le quotidien anglais“Telegraph“ a rendu compte, le 12 juin 2008, d'un même problème à propos de pilotes polonais : “Polish jet almost crashed after pilot failed to understand English instructions“ (Un avion polonais a failli s'écraser après que le pilote n'ait pas réussi à comprendre les instructions en anglais). Voir aussi “Mail on Line“, “Guardian“... Laŭ “Times on Line“ : “A document seen by The Times suggests that only 15 out of 800 Polish pilots flying internationally have passed the test for the required standard of English“ (Un document vu par le Times suggère que 15 seulement des 800 pilotes polonais volant sur des lignes internationales ont passé le test pour la norme exigée d'anglais).
    32. Marie-Estelle Pesch, "
    Le Figaro", 22.07.2008 http://appy.ecole.free.fr/articles/20080722a.htm
    33. Brown  English - The World’s language (17 Jan 08). Une vidéo peut être vue et écoutée sur Youtube http://www.youtube.com/watch?v=6gxaN-hagTY. Traduction en français sur
    http://www.esperanto-sat.info/article1402.html

    34. (EN) "CIA — The World Facbook" https://www.cia.gov/library/publications/the-world-factbook/fields/2098.html : 4,68% de natifs anglophones.
    35.
    "The report proclaims that the Center has a monopoly of language, culture and expertise, and should not tolerate resistance to the rule of English." . "Linguistic Imperialism", Robert Phillipson. De Robert Phillipson, voir aussi :

    Robert Phillipson about European Union language policy
    http://www.linguistic-rights.org/robert-phillipson/
    http://www.droits-linguistiques.org/robert-phillipson/
    http://www.lingvaj-rajtoj.org/robert-phillipson/
    36. Cité par Annie Montaut dans “L’anglais en Inde et la place de l’élite dans le projet national“, dans la revue “
    Hérodote“ 2004-4 : “If we spend only half the effort we do in learning English in the learning of Indian languages, there will be born a new atmosphere in the country and a good measure of progress will be achieved.“ (Gandhi, 1909, cité dans "Language in India“, M. S. Thirumalai — “English has no place in home rule“ (L'anglais n'a pas de place dans l'autonomie).
    37. "
    Likenoj de Okcidenta Eŭropo. Ilustrita Determinlibro". Royan, France : Bulletin de la Société Botanique du Centre-Ouest, Nouvelle Série, Numéro Spécial 7. 1985. 893 pp.
    38.
    Irak in translation — De l'art de faire la guerre sans parler la langue de son adversaire“. Mathieu Guidère. Paris : Ed. Jacob-Duvernet. Okt. 2008. 192 p. ISBN.978-2-84724-211-9 . (EO) Vd  Traduttore, traditore (Tradukisto, perfidulo)
    39.
    I don't speak a foreign language. It's embarrassing!" CBS News, Maria Gavriloviĉ, 11 juillet 2008.
    40. (FR) D'après la journaliste Catherine Nay, Sarkozy est sorti sans diplôme de l'École des Sciences politiques ("Science Po") en raison d'une note éliminatoire en anglais (
    "Un pouvoir nommé désir", Paris : Grasset & Fasquelle, 2007 (ISBN 2246680018). Vidéo : http://www.dailymotion.com/video/x1x63e_sarkozy-parle-anglais-enfin-essaye_politics
    41. (FR) Voir "
    Le défi des langues — du gâchis au bon sens". Claude Piron. Paris : L'Harmattan. 1994. ISBN : 2-7384-2432-5. Ĉap. 2, "Aspects économiques“ (Ekonomiaj aspektoj), p. 37-52.
    42. (FR)  http://www.ladocumentationfrancaise.fr/rapports-publics/054000678/index.shtmlhttp://www.unige.ch/eti/ecole/organisation/departements/dfr/dfr-corps-enseignant/pages-personnelles/francois-grin.html
    (EO) Eltiraĵoj el la raporto Grin en Esperanto-traduko.
    43. (FR) Discrimination linguistique à la Commission européenne (English mother tongue only).
    44. La discrimination linguistique par des organisations européennes.
    45. Wanted! English mothertongue teachers of English
    46.
    Read, repris par Charles-Xavier Durand dans About English language“. D'après  "Images of English : A cultural History of the Language" (The university of Michigan Press, 1991).
    47.“
    Our Country: Its Possible Future and Its Present Crisis“. New-York : The American Home Missionary Society. 1885
    48. “
    The Anglo-Saxon and the World's Future (1890)“ (PDF). Josiah Strong. Jurgen Herbst  : Cambridge.  “Evidently it is chiefly to the English and American peoples that we must look for the evangelization of the world“.

    49. Rodrigue Tremblay :  The myth of Manifest Destiny, Take Two avec traduction en français à la même adresse : "Le mythe du « Destin manifeste », rebelote".
    50. “
    Theodore Roosevelt and the Idea of Race“, Thomas G. Dyer.  Baton Rouge (LA) : LSU Press (Louisiana State University Press), 1992, p. 106. (EN :  “I entirely agree with you that as a race and in the mass they [the Blacks] are altogether inferior to whites.“ ... D'autres de ses citations racistes peuvent être trouvées sur Wikiquote.
    51.  Cité par Nikolaï-Klaus von Kreitor dans "De la Théologie politique américaine“. Texte original sur “ALBERT J. BEVERIDGE : In Support of an American Empire“ : “
    God has not been preparing the English-speaking and Teutonic peoples for a thousand years for nothing but vain and idle self-contemplation and self-admiration. No! He has made us the master organizers of the world to establish system where chaos reigns. He has given us the spirit of progress to overwhelm the forces of reaction throughout the earth. He has made us adepts in government that we may administer government among savage and senile peoples.
    52. Cité par Jacques Leclerc dans "
    Histoire sociolinguistique des États-Unis" — (6) L'Amérique eurocentrique (1865-1960) : “We have but one flag. We must also learn one language and that language is English.
    53. The Theodor Roosevelt Centennial : “
    We have room for but one language here, and that is the English language, for we intend to see that the crucible turns our people out as Americans, of American nationality, and not as dwellers in a polyglot boarding-house.“
    54. Theodore Roosevelt. Theodore Roosevelt's Letter to the Government Printing Office : “
    to make our spelling a little less foolish and fantastic.
    55. 1906 - Teddy Roosevelt Simplifies Spelling
    56. Advocates push for simpler 'spelling'. À propos des problèmes de difficulté de l'anglais, du handicap qui en résulte et du coût financier pour la société, voir : http://www.spellingsociety.org/index.php
    57. Charle-Xavier Durand dans "
    La mise en place des monopoles du savoir“. Parizo : L'Harmattan. 2001 (réédition en préparation). p. 25.
    58.
    Besançon: des archives compromettantes pour un ancien « résistant » ?

    59. “War is a racket“, édition originale : New York : Round Table Press, Inc. 1935. Vidéos (EN) “War is a Racket by Smedley Butler", Photos et texte “Meet Maj General Smedley Butler“. The Smedley Butler Society.
    60. William Blum :  
    Killing Hope: US Military and CIA Interventions Since World War II“  (L'armée étasunienne et les interventions de la CIA après la Seconde Guerre mondiale, édition révisée. Monroe : Common Courage Press). 2003. ISBN 1-56751-252-. Traduction en français : “Les Guerres scélérates — Les interventions de l'armée américaine et de la CIA depuis 1945“. Lyon : Parangon. 2004. 544p..  “Rogue State : A Guide to the World's Only Superpower“. Monroe : Common Courage Press. 2000. ISBN 1-56751-194-5. Traduction en français : “L’État voyou — Un guide de la seule superpuissance mondiale“. Lyon : Parangon. 2002. 384 p..
    61. Lord Acton (1834-1902)
    : “And remember, where you have a concentration of power in a few hands, all too frequently men with the mentality of gangsters get control.
    62. Le Monde selon Monsanto (extrait de 5 mn du film de 1h 49 mn).
    ARTE.

63. “We are grateful to The Washington Post, The New York Times, Time Magazine, and other great publications whose directors have attended our meetings and respected their promises of discretion for almost forty years. It would have been impossible for us to develop our plan for the world if we had been subject to the lights of publicity during those years. But, the world is now more sophisticated and prepared to march towards a world government. The supranational sovereignty of an intellectual elite and world bankers is surely preferable to the national auto-determination [read as 'democracy'] practiced in past centuries.“ à l'occasion du meeting Bilderberg à Baden Baden, Allemagne (auquel a participé Bill Clinton, alors gouverneur). Sources : A Chronological History of the New World Order, D.L. Cuddy, arrangé et édité par John Loeffler;  The Council on Foreign Relations and the Trilateral Commission, AMPP. 

  1. Cité par Ulrich Lins dans “La danĝera lingvo“, p. 98.
    65. (EO) : Usona sencerbigo
          (EN) : Dumbing down, American-style
          (FR) : "Décervelage à l'américaine"
    66. “
    Histoire des Indiens d'Amérique du Nord“, Arlène Hirschfelder. Parizo : Eld. France Loisirs. 2002. p. 37. Autres versions : (EN) (FR)
    67. Discours du Dr Zamenhof lors du 6ème Congrès Universel d'Espéranto à Washington, 1910)
    68. "
    Les crimes de Dieu", titre de conférences de Sébastien Faure, Pariis, imprimerie La Ruche (1914), 32 p.. Une traduction en espéranto de Luis Carlos et F. Buokin a été éditée par la librairie "Paco-Libereco" (Pais-Liberté), à Paris, en 1911 sous le titre "La krimoj de Dio". 32 p.. Réédition en 1976 : Laroque-Timbaut : La Juna Penso. En 1999 : Beauville : SAT-Broŝurservo. Sur Internet :
    http://raforum.apinc.org/bibliolib/HTML/Faure-Crimesdieu.html
    http://rleb07.free.fr/satiric/religion.html
    69. "Language in India“, M. S. Thirumalai : “
    English has no place in home rule“.
    70 “
    The Times“, 28an de marto 2009. : George Soros, the man who broke the Bank, sees a global meltdown
    71. "
    The Audacity of Hope". New York : Crown Publishers. 375 p.. 2006.  Édition en français : "L'audace d'espérer : une nouvelle conception de la politique américaine" (Paris : Presses de la Cité. Octobre 2007. ISBN : 978-2-258-07451-4 . Sur Vikipedio : http://eo.wikipedia.org/wiki/The_Audacity_of_Hope.
    72. “
    I will open the doors of government and ask you to be involved in your own democracy again.
    73. “
    I don't speak a foreign language. It's embarrassing!CBSNews.
    74. http://www.modernhistoryproject.org/mhp/ArticleDisplay.php?Article=McFadden1932
    Mr. Chairman, we have in this country one of the most corrupt institutions the world has ever known. I refer to the Federal Reserve Board and the Federal Reserve Banks. The Federal Reserve Board, a Government board, has cheated the Government of the United States and the people of the United States out of enough money to pay the national debt. The depredations and iniquities of the Federal Reserve Board has cost this country enough money to pay the national debt several times over. This evil institution has impoverished and ruined the people of the United States, has bankrupted itself, and has practically bankrupted our Government. It has done this through the defects of the law under which it operates, through the maladministration of that law by the Federal Reserve Board, and through the corrupt practices of the moneyed vultures who control it.“ La suite mérite aussi d'être lue, et ele est édifiante.
    75. Dwight Eisenhower : “The Chance for Peace“ : “Every gun that is made, every warship launched, every rocket fired signifies, in the final sense, a theft from those who hunger and are not fed, those who are cold and are not clothed.
    http://usa.usembassy.de/etexts/speeches/rhetoric/ikechanc.htm
    76. “
    habit has made the wrong appear as right“ (Education)
    77. change.org :
    Study Esperanto 10 minutes a day and become a World Citizen
    Translate change.org into other languages!
    Adopti lernanton / Take an apprentice
    Il en est résulté un blog sous le titre Esperanto as a Foreign Language Choice (L'espéranto comme matière de langue étrangère dans les écoles).

    78. Mario Pei, dans “One Language for the World1958, Biblio-Moser, ISBN 0819602183
    79. “
    If we spend only half the effort we do in learning English in the learning of Indian languages, there will be born a new atmosphere in the country and a good measure of progress will be achieved.“ (Gandhi, 1909, cité dans "Language in India“, M. S. Thirumalai).
    80. "
    Konturoj de la lingvonormigo en la tekniko" (Contours de la standardisation linguistique dans les techniques). Eugen Wüster. Åbyhoj (DK) : Dansk Esperanto-Forlag. Réimpression en 1975. 130 p.. ISBN : 87 85020 842

    81. “Encyclopaedia of Social Sciences“. 1950, volume IX, page 168.
    82. Paris : éd. L'Harmattan. http://www.esperanto-sat.info/article1010.html