La fête était pourtant belle

Publié le vendredo 1a oktobro 2004 par admin_sat , mis a jour le ĵaŭdo 30a septembro 2004

Cynisme, mensonge et hypocrisie continuent de régner comme principes de gouvernement.
Le carnage dans une école d’Ossétie du Nord était hélas prévisible, compte-tenu de la mentalité “KGB” qui subsiste au Kremlin.

Comme ces enfants, leurs enseignants et leurs parents, les sacrifiés du 11 septembre ont servi de justification à des comportements politiques extrêments trompeurs conduisant à l’escalade dans l’horreur. Des États générateurs du terrorisme lancent la chasse au terrorisme.

Les personnes qui ont été amenées à choisir de se jeter des étages du World Trade Center dans le vide ont peut-être eu une dernière pensée pour les êtres qui leur étaient chers, pour leurs enfants. Ils n’ont sans doute pas pensé au sort, non moins abominable que le leur, de
dizaines de milliers d’enfants qui meurent chaque jour à travers le monde du fait d’une politique économique de pillage et de dilapidation des ressources qui jette des populations dans le vide de la détresse et du désespoir. C’est précisément dans ces situations que l’extrémisme et le terrorisme qui en découle trouvent un terrain fertile. C’est par millions que des personnes vivent au quotidien l’angoisse de ne pas trouver du travail, de ne pas manger à leur faim pendant que d’autres crèvent de trop manger.

Pas moins que la détresse et le désespoir, plus que l’alcool et la drogue, la religion en surdose peut pousser à la démence.

Si les textes religieux disent que l’homme est une créature de Dieu, les faits et les pratiques poussent à penser que ce sont des hommes sérieusement dérangés qui, à l’image de leur propre état mental, ont inventé un monstre auquel ils ont donné, suivant les contrées, le nom de Dieu, d’Allah, de Yahvé, etc..

Même Sharon, le chef d’État extrémiste d’Israël, est débordé par l’extrême-droite religieuse qui le menace de mort. Zamenhof, qui s’était détourné du sionisme, avait sans doute pressenti cette dérive sanguinaire.

Et la femme dans tout ça ?

La contribution de la femme à la bonne marche de la société, à son équilibre, est indéniable, primordiale. C’est vrai aussi dans les associations.

Les société dans lesquelles la femme est traitée avec mépris sont des sociétés arriérées et bancales. France 2 a diffusé récemment un reportage sur des pratiques consistant à défigurer des femmes ayant “fauté”, entre autres au Bengladesh.

En 1997, sous le titre “flura, vualo de l’silento” (Djoura, le voile du silence), SAT a édité la traduction en espéranto du témoignage de Djoura, une jeune Kabyle condamnée à mort par sa famille en 1987 pour avoir franchi des règles de vie ancestrales, pour avoir choisi de vivre avec un Français avec qui elle avait eu
un enfant.

Dernièrement, le congrès de SAT, à Bratislava (Slovaquie), a donné lieu à la présentation d’un autre témoignage traduit et publié aussi par SAT en espéranto.
C’est celui de Souad, une jeune Palestinienne.
Vivbruligita” (Brûlée vive) est le récit de ce qu’a enduré cette jeune paysanne de 17 ans pour avoir “fauté” hors mariage. Un complot familial aboutit à la sentence de mort exécutée par son beau-frère. Aspergée d’essence,
brûlée vive, Souad est malgré tout transportée à temps à l’hôpital. Là encore, elle échappe à une tentative d’empoisonnement par sa mère avant d’être finalement secourue puis emmenée en Europe.

Chez nous, dit Souad, naître fille est une tare
(...) J’ai vu ma mère étouffer à la naissance deux de mes soeurs (...) L’homme décide du sort de la femme, de son esclavage ou de sa mort.

L’axiome “Science sans consience n’est que ruine de l’âme” ne pourrait-il s’appliquer aussi à la religion lorsqu’elle trouve son assise sur une foi aveugle ? Le décervelage par la religion existe encore, y compris dans les pays développés (voir G. W. Bush !). Le poids des superstitions et des traditions, souvent même dans ce qu’elles ont de plus imbécile, est tel que des gens, même très instruits, conditionnés par leur milieu ou leurs fréquentations, sont dépourvus d’esprit critique.

L’obligation de porter le voile ou, pire, la burka, les obstacles à l’accès à l’enseignement, ou, pire encore, les mutilations sexuelles, sont des manifestations de la lâcheté de l’homme, l’expression du mépris envers la femme.

De telles monstruosités sont apparues dans l’histoire des religions dont le nom signifie pourtant “relier”, “rassembler”, non seulement au sein de sectes, mais aussi de religions dites grandes, autrement dit des sectes qui ont réussi en se compromettant avec les puissants.

Malgré tout, l’esprit religieux a aussi porté
des valeurs humanistes. Ainsi, Jan Amos Komensky (1592-1670 ; nom latin : Comenius), précurseur de la pédagogie moderne et de l’idée de langue internationale
qui préfigurait déjà l’espéranto, préconisait la fondation d’une sorte d’institut de recherche international, l’accès à l’enseignement aussi bien aux pauvres qu’aux riches, aux filles comme aux garçons (voir en page 2).