Bruxelles-Rome à vélo

Publié le samedi 12 mars 2005 par admin_sat

Il a fallu deux mois et demi à André Demarque, parti en août 2005, pour atteindre Rome à vélo. Il lui a fallu deux fois plus de temps pour en faire un récit équivalent à
un livre de 160 pages de 15x21 cm. Mais le coût l’a contraint à adopter une autre solution : un cédérom dont le contenu est imprimable en format (modifiable) 15x21 cm, sans droit d’auteur.

Maintenant installé en section “Initiatives” de <www.esperanto-sat.info> ; (PDF), ce livre est téléchargeable et librement imprimable. André Demarque participera au congrès du centenaire à Boulogne-sur-Mer, avec son
vélo, comme il se doit !

Après avoir enseigné pendant près de 30 ans le latin, le grec, l’histoire, la géographie, les sciences humaines et l’informatique, il a voulu, au rythme de son vélo, découvrir un petit morceau de notre planète : la Belgique, le Luxembourg, l’Allemagne, la France, la Suisse, l’Italie.
Témoignage Un mot sur l’Espéranto. Plusieurs quand même. Car cette langue me passionne tellement que j’en parlerais des heures, mais je me limiterai à une page ou un peu plus.

Pourquoi apprendre l’Espéranto ? C’est la question que se posent et me posent la plupart des gens. Pourquoi apprendre une langue que personne ne parle ? Scepticisme quand ce n’est pas une franche opposition vis-à-vis d’une langue
qui n’en serait pas une, qui ne reposerait sur aucune culture. Car si je disais que j’apprenais le russe, l’arabe ou le chinois, j’aurais droit sans doute à un étonnement admiratif. Mais apprendre l’espéranto, il faut être original ou un peu demeuré !

Réponses :

D’abord, j’ai appris cette langue par idéologie : langue qui n’appartient à personne donc à tout le monde (comparer avec Linux). Être espérantiste, c’est être citoyen du monde, pour qui devient obsolète toute différence de
religion, de nationalité, de culture, de couleur de peau.

L’espéranto est une langue d’une grande facilité : la grammaire tient en deux pages, comporte 16 règles qui ne connaissent aucune exception.

Ensuite, j’ai découvert une langue passionnante. C’est la 11e langue que j’étudie et elle cumule toutes les possibilités des autres langues que je connais (ou ai connues puis oubliées). D’abord langue de communication simple, elle est aussi d’une extrême richesse, d’une souplesse incroyable et permet une infinité de nuances : c’est la langue des poètes, des philosophes, des scientifiques.

Enfin, j’ai ensuite découvert tout un monde derelations où tout est gratuit : cours par Internet avec Daniel Luez, habitant de Laon, qui m’a offert le dernier livre de Simenon qu’il a traduit en espéranto, cours de conversation avec Hélène Falk (Bruxelles) à la culture générale impressionnante, accueil chez les Espérantistes
qui, dans le monde entier, laissent leur adresse pour accueillir quiconque voyage, à la seule condition de parler espéranto.

L’espéranto n’est pas un but, c’est un moyen, un outil de communication. On y défend la diversité culturelle, l’espéranto ne voulant jamais prendre que la deuxième place. Cette langue neutre et internationale est le véhicule de valeurs universelles comme la paix, la compréhension entre les peuples, le respect des différences.

L’anglais ne peut remplir ce rôle, car c’est une langue nationale, c’est la langue de la nation qui domine le monde. Avant d’être un outil de communication, c’est un outil de domination.

Et je m’étonne d’entendre des gens dénoncer la domination politique, économique et militaire d’un pays dont ils acceptent servilement la domination culturelle (la plus grave à mon sens).

On peut rêver : l’espéranto est une utopie.

Mais l’Histoire des hommes est remplie d’utopies qui se sont réalisées un jour. Ainsi, dans mon voyage Bruxelles à Rome, j’ai pu loger, comme prévu, chez une douzaine
d’Espérantistes. Pour moi, l’Espéranto aura été cent fois (je n’exagère pas) plus utile que l’anglais que je n’ai parlé que très occasionnellement.

André Demarque