Communisme, science et politique - mars 2009

Une alternative à la langue anglo-saxonne : l’Espéranto

Regard d’un citoyen

Il existe environ 6 000 langues parlées sur terre et l’Union Européenne
compte aujourd’hui 23 langues officielles.

L’une de ces langues - l’anglais, faut-il le dire - est devenue
aujourd’hui extrêmement dominante, tant dans les échanges commerciaux
et scientifiques que dans les échanges culturels.

Ceux qui sont anglophones de naissance sont souvent considérés
comme favorisés... Le sont-ils vraiment ? On constate plusieurs effets
pervers de cette domination.

Tout d’abord, l’apprentissage des langues étrangères est en perte
de vitesse dans les pays anglophones : en effet, pourquoi apprendre
une langue étrangère quand on parle déjà la langue dominante
 ? Une conséquence regrettable est la difficulté de plus en plus
grande des jeunes anglophones à voyager et ceci se ressent dans
les échanges estudiantins.

Ensuite, le fait que l’anglais soit parlé par nécessité par nombre
de non-anglophones entraîne un appauvrissement de la langue anglaise
catastrophique du point de vue de la culture. L’anglais de
communication usuel est de plus en rudimentaire, sa grammaire et
son vocabulaire se réduisent à un sabir basique juste suffisant pour
les besoins alimentaires.

L’hégémonie américaine est d’autant plus importante qu’elle entraîne
une uniformisation culturelle. Par exemple, l’invasion des chanteurs
de langue anglaise (même si ce n’est pas leur langue), celle
des séries télévisées qui font que les prix s’énoncent en dollars,
que le lieux de villégiature standards deviennent Hawaï, Malibu,
Miami... formate les esprits au point que nos concitoyens croient
que les instances judiciaires de notre pays ressemblent à celles
des États-Unis et que les universités sont de grands parcs où une
jeunesse dorée déambule au soleil en réfléchissant aux problèmes
de coeur de « Shirley » !

Reste l’aspect économique : les travaux de traduction entre ces
langues sont coûteux en temps et en argent.

L’idée d’une langue internationale dont personne ne pourrait se
vanter d’être dépositaire a déjà été développée par Zamenhof à la
fin du 19ème siècle. Il s’agit d’une langue totalement régulière, l’espéranto,
conçue pour être facile à manier, facile à apprendre : les
statistiques montrent qu’en deux ans d’apprentissage la plupart des
apprenants arrivent à une maîtrise comparable à celle obtenue en
cinq ans d’apprentissage de l’anglais... quelle économie de temps
et d’argent ! Quel temps libéré pour faire autre chose !

Aujourd’hui, il y a dans le monde environ 5 millions d’espérantophones,
ce n’est pas rien et cela mérite un peu d’attention. Tout
particulièrement dans le domaine scientifique où on sait bien que
la communication, les échanges sont une source de progrès, cette
idée de l’espéranto demande réflexion.

Aujourd’hui, l’espéranto n’est pas enseigné officiellement. S’il était
ne serait-ce que toléré comme un enseignement de seconde langue
quel serait le nombre d’espérantistes d’ici quelques années ?
Quelle serait la répercussion sur les échanges, scientifiques et
culturels ?

On ne peut pas balayer d’un revers de main cette idée qui fait
aujourd’hui la preuve de son intérêt par sa vitalité : l’Europe a peut-être
besoin de l’Espéranto !

NB : Communisme, science et politique est une publication des communistes PCF
du Centre universitaire d’Orsay,
des Laboratoires CNRS-Gif,
du Centre d’études de Saclay et de l’UEC