Concert : Jacques Yvart

Publié le samedi 13 décembre 2008 par admin_sat

De ce côté de l’Atlantique, on a souvent eu tendance à ne voir en lui que le "chantre de la mer". C’est faire peu de cas de la variété de ses chansons, souvent composées en collaboration avec des poètes qui n’avaient pas tous - loin s’en faut - l’humeur océane : voir Aragon, Barjavel... et d’avoir mis Norge en musique séduira Brassens qui enregistrera d’ailleurs Jehan l’Advenu.

Cinquante ans de chansons !Sa première expérience de cabaret date, en effet, de l’été 58. Et puis, c’est le trio des Bab’s, né en Algérie, durant le service militaire. Le groupe se taille de jolis succès dans la variété de qualité et enregistre six 45 tours (de 1964 à 1966).
Mais bientôt Yvart vole de ses propres ailes, collaborant notamment avec le poète dunkerquois André Devynck mais écrivant aussi ses propres textes, en ACI dont la réputation ne tarde pas à s’affirmer et qui parvient jusqu’aux oreilles de Brassens auprès duquel il fait les premières parties de plusieurs Bobino aujourd’hui entrés dans la légende.

"Chantre de la mer" ? L’océan (et ses marins) a longtemps constitué, il est vrai, un thème majeur d’inspiration pour Jacques Yvart, au point que quelques unes de ses "marines" (Le Cabaret des Minteux, Le fils du Capitaine Achab , Ohé, ohé du bateau !) font maintenant partie de ces titres que les gens de mer recueillent épisodiquement dans leurs filets, enrichissant leur tradition au gré des couplets qui méritent de durer.
Un des albums qui ont marqué l’abondante discographie de Jacques Yvart s’intitule Citoyen du monde (1985) : il est emblématique de la démarche de l’artiste qui ne se contente pas de revendiquer cette étiquette mais écrit bon nombre de chansons en s’y référant, allant même jusqu’à enregistrer plusieurs chansons en espéranto : c’est le cas de son récent CD : Invito por vojago (2008).

Une présentation de Jacques Yvart, même succincte, se doit de mentionner son travail dans le domaine de la chanson pour enfants. Ses deux réalisations majeures, saluées par la critique et honorées par plusieurs Prix : L’Echelle Beaufort (1985) et Cache cachalot (1989) ne doivent d’ailleurs pas occulter les nombreuses chansons écrites avec des enfants même si, par nature, elles sont forcément confidentielles car réalisées dans le cadre d’ateliers scolaires.
Yvart, ouvert au monde, sait se mettre à son écoute, fut-ce celui de ceux communiquant difficilement (ou différemment) : témoin un CD produit en étroite collaboration avec les autistes de l’Association du Papotin (Moi, j’aime Le Papotin, 2005).

Ajoutons un mot de sa contribution à la réémergence des chants de marins traditionnels de sa Flandre natale : plusieurs disques avec le groupe Bootland.
Notons enfin que sa relation privilégiée avec Brassens a finit par convaincre Yvart de témoigner de leurs souvenirs communs : c’est l’objet de son dernier spectacle (disponible en DVD) : Mon Brassens à moi, c’est toi…

Bien entendu,à ce "dernier spectacle", il convient d’ajouter "à ce jour" !

Et vogue le bateau !

Jacques, qui est venu à l’espéranto à la suite de son engagement au sein de "Citoyens du Monde", vient de publier, toujours chez Vinilkosmo, un second album d’adaptations superbes de chansons de Johnny Cash, Moustaki, d’Yvart, en passant par...Georges Brassens