Des “choix ouverts”... sur la fermeture

Publié le vendredi 1er juin 2007 , mis a jour le mercredi 30 mai 2007


Il est connu que bon nombre de classes d’allemand sont fermées, toujours au profit du seul anglais. Et les rapports Legendre (1995-1996, puis 2003-2004) et Herbillon (2003) sont éloquents sur la débâcle des langues face à “l’hégémonie écrasante de l’anglais” dont il est question dans le second rapport Legendre. Il parlait aussi de “pari manqué de la diversification des langues”, et signalait ”une régression des grandes langues européennes de proximité et une disparition progressive des langues dites rares qui sont pourtant utilisées par des populations considérables de la planète”...

Le rapport Herbillon s’est contenté de signaler l’existence de l’espéranto sans aller plus loin, alors qu’il aurait dû être pris en considération au moins par le fait de sa neutralité (avantage qu’avait le latin), de sa facilité (avantage que n’a pas le latin), de sa valeur propédeutique et civique : orientation, préparation à l’apprentissage des autres langues, ouverture à l’idée d’un civisme européen, et même planétaire, etc.. Visiblement, les ministres ne prennent jamais des nouveaux faits en considération, notamment le rapport Grin, qui date d’octobre 2005. Leur vision est statique. En fait, la motivation du refus reste pratiquement inchangée depuis des décennies. On y retrouve des arguments de Léon Bérard, ministre de l’Instruction publique au début des années 1920, antisémite, devenu ambassadeur du gouvernement de Vichy auprès du Vatican.

En somme : la référence !

C’est sous le règne de Jospin au n° 127 de la rue de Grenelle (1988-1992) que l’expérience concluante du Collège de Villefranche-sur-Saône a été torpillée.
Lorsque le député Arnaud de Montebourg (PS, Saône-et-Loire) a demandé au ministre de l’Éducation nationale Gilles de Robien ce qu’il avait l’intention de faire pour encourager l’enseignement de l’espéranto, il a appuyé sa demande sur le rapport Grin à propos de "L’enseignement des langues étrangères comme politique publique" et aussi sur le fait que l’espéranto jouit d’un tel soutien dans quelques pays membres de l’UE, parmi lesquels la Hongrie. Pour l’instant, le pays où les conditions sont les plus favorables au monde à l’enseignement officiel de l’espéranto est celui d’où le président Sarkozy a ses racines...