Face au choix d’une première langue étrangère

Publié le merkredo 28a aŭgusto 2002 par admin_sat , mis a jour le dimanĉo 8a aŭgusto 2004

Les langues sont pourtant de plus en plus enseignées, depuis déjà longtemps, sans véritable attention aux conséquences qui résulteront de cet enseignement. Curieusement, plus il est question díenseignement des langues (au pluriel), plus les programmes ne dirigent que vers une seule. Il en résulte une forte tendance à la monopolisation du savoir avec contrôle des flux d’échanges, líorganisation de la fuite des cerveaux et la discrimination de 92% de l’humanité par une langue non étrangère à 8% .

Dans une telle situation, l’avis exprimé dès 1976 dans la revue "Horizonto" (avril-mai) par le professeur Max Mangold, sous le titre "Considérations scientifiques et linguistiques de la facilité d’apprentissage de l’espéranto", mérite d’être pris en considération. Linguiste renommé, Max Mangold a enseigné la phonétique et la phonologie durant 30 années à l’université de Sarrebrück. Il avait commencé à apprendre l’espéranto à 15 ans. Parmi ses plus grands mérites figure l’élaboration d’une écriture pour les langues africaines seulement parlées auparavant : "Le danger d’échouer aujourd’hui dans l’apprentissage d’une langue étrangère, en raison de la moins forte persévérance des jeunes, est beaucoup plus grand qu’il y a 40 ans. C’est pourquoi il semble aujourd’hui préférable de commencer par une langue facile exigeant moins de temps que le grec et le latin. Voilà que s’impose en quelque sorte une langue facile dans tous les cas. Le danger d’échouer dès le début est le plus réduit. Les quatre aptitudes (parler, comprendre à l’écoute, écrire, lire en comprenant) sont les plus rapides à acquérir, avant tout l’aptitude à lire, ce qui signifie déjà le premier succès. Un accès plus facile aux langues romanes et au latin, en fin de compte aux éléments latins de l’anglais, peut s’ouvrir à partir de l’espéranto. Alors qu’aujourd’hui des langues comme le latin et le grec comme première langue en effraient beaucoup de l’apprentissage des autres langues étrangères, l’espéranto comme langue de début en encouragerait beaucoup à risquer l’accès aux autres langues étrangères. Finalement, on pourrait établir et suivre le principe : plutôt bien apprendre une langue facile que d’en apprendre mal une difficile."

Une même constatation et un même avis ont été exprimés entre autres en Allemagne par le professeur Helmar Frank, directeur de l’Institut de Cybernétique de Paderborn, qui a expérimenté un enseignement comparatif sous contrôle scientifique ; en France par Georges Kersaudy, l’auteur de "Langues sans frontières" (éd. Autrement, Paris), qui a appris l’espéranto dans sa jeunesse et qui a atteint l’aptitude à parler, écrire et traduire 51 langues d’Europe et d’Asie sans compter la connaissance passive de quelques autres ; aux États-Unis par Mario Pei, pédagogue, linguiste et auteur qui, le 15 juillet 1973, avait écrit au président de l’Université de Fort Lauderdale (Floride) : "Les étudiants unilingues soumis à un cours relativement bref d’espéranto, poursuivant ensuite l’étude de langues étrangères ethniques, sont bien meilleurs dans les dernières que ceux qui ont affronté des langues sans préparation. Ainsi, des cours d’espéranto, comme élément régulier du cursus, sont pleinement justifiés au présent comme au futur, avec le mérite supplémentaire que, du fait que l’espéranto est actuellement pleinement opérant comme langue parlée et littéraire, avec plusieurs millions de locuteurs partout sur le globe, et inspiré par une véritable idéologie mondiale donnant toute aide possible et aisance à l’étranger espérantophone, il est la langue d’une utilité pratique actuelle considérable."