Gandhi et l’anglais

Publié le dimanĉo 8a junio 2003 par admin_sat , mis a jour le dimanĉo 8a aŭgusto 2004

“La tyrannie de l’anglais s’étendait si loin qu’il fallait passer par cette langue et non par la nôtre pour apprendre le sanskrit ou le persan. Si un élève s’exprimait dans sa propre langue, le gujarati, on le punissait. II n’importait nullement au professeur que l’enfant parlât mal l’anglais et qu’il fût incapable de le prononcer correctement ou de le comprendre parfaitement. Pourquoi le maître aurait-il dû s’en inquiéter ? Lui-même parlait un anglais qui était loin d’être parfait. Il ne pouvait pas en être autrement. L’anglais était une langue étrangère aussi bien pour lui que pour ses élèves. Le résultat était catastrophique. On nous donnait à apprendre par coeur beaucoup de choses que nous étions loin de toujours comprendre parfaitement et qu’il nous arrivait même souvent de ne pas comprendre du tout. La tête me tournait quand le professeur s’escrimait à nous faire comprendre ses démonstrations de géométrie.”

(Gandhi : “Tous les hommes sont frères”. Gallimard/NRF (coll. Idées). 1969 ; p. 259)
Aujourd’hui, malgré près de trois siècles et demi de domination britannique auxquels s’ajoute plus d’un demi-siècle de matraquage par l’anglais, il n’y a qu’un pour cent de la population de l’Inde qui maîtrise l’anglais à l’égal de natifs anglophones britanniques ou étasuniens. Est-ce tellement plus brillant en France, pays en voie de colonisation ?
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