Incroyable mais frais !

Publié le dimanĉo 16a julio 2000 par admin_sat , mis a jour le dimanĉo 8a aŭgusto 2004

Né à Varsovie le 26 juillet 1887, l’espéranto joue à saute-mouton par dessus les frontières, folâtre sur Internet et contemple le pitoyable spectacle de Babel à une époque où la technique abolit les distances.
Certains ont annoncé sa mort ou l’ont voulue, et ce sont eux qui ont trépassé les uns après les autres. . . Ainsi va la vie !

Toujours frais, toujours prêt

Bien que la transparence sur les questions de communication linguistique mondiale soit la même que celle qui concerne le nucléaire, les transports (route et rail) ou les finances de Monaco, les initiatives se développent autour de cette langue qu’Internet permet de connaître mieux que n’importe quel autre média. Chacun peut y chercher, y découvrir par soi-même où sont le vrai et le faux, et ne pas se contenter d’une information prémâchée, vidée de l’essentiel.

Tout est mis en oeuvre pour faire croire que tout le monde parle l’anglais ou le parlera d’ici peu, or on est très loin du compte. "It’s a long way to. . .!"(il y a loin d’ici à. . .), comme dit la célèbre chanson. Il ressort en effet d’une statistique du TOEIC [1] effectuée en 1999 en France, que sur 85 000 candidats à l’embauche de niveau bac + 4, donc une petite frange de la population d’un pays où le niveau d’enseignement est parmi les plus élevés, seulement 4% parlaient couramment une langue étrangère et 35% correctement.

C’est à partir du vécu qu’Amanda Lynn Higley a pu se faire un avis sur l’espéranto. Cette étudiante californienne de 24 ans a en effet voyagé à travers l’Europe en utilisant cette langue. Elle a l’intention de faire des conférences sur ce sujet dans les écoles et universités des Etats-Unis. Lors de son passage au Grand-Quévilly, près de Rouen, elle a déclaré au journaliste du "Paris-Normandie" (22.02.2000) : "Le système scolaire anglo-saxon n’est pas du tout adapté à l’apprentissage des langues étrangères et les élèves eux-mêmes ne s’efforcent pas d’en apprendre de nouvelles, se reposant volontiers sur leur propre langue, élue langue internationale. Je n’aime pas cet impérialisme linguistique qui renferme les américains sur eux-mêmes et leur culture".

Rachel et David

Pour ce jeune couple d’enseignants, le départ pour un voyage de deux ans autour du monde, qui les conduira dans 43 pays, se fera depuis le très symbolique Rond-point du Dr Zamenhof [2], à La Roche-sur-Yon, le samedi 15 juillet à 15h.
Avec Espéranto-Vendée, leur association "Le monde au bout du pouce" organise un pique-nique ouvert à tous à cette occasion. On attend entre autres la participation de Paul Hewitt qui a diverses responsabilités au sein du mouvement britannique pour l’espéranto, et son épouse Veronica.

Ensuite, direction Toulouse puis envol vers Tel-Aviv où se tiendra le congrès mondial d’espéranto et où de nombreuses possibilités de contacts s’offriront à eux : plus de 1 100 participants d’au moins 54 pays.

Rachel Prual et David Cholet ont en effet ajouté l’espéranto aux langues qu’ils connaissent (français, anglais, espagnol et latin) comme l’avaient fait Maryvonne et Bruno Robineau <bruno.robineau@worldonline.fr> pour un voyage autour du monde de 8 ans au contact des milieux agricoles, et comme le font actuellement Gudule Le Pichon et Laurent Cuenot [3] dans leur tour d’Europe de quatre ans en roulotte.

Gudule et Laurent

Partis du Poiroux (Vendée) le 5 mai 1997, Gudule et Laurent sont actuellement en Slovaquie après être passés par la Belgique, les Pays-Bas, l’Allemagne, le Danemark, la Suède, la Pologne et la Tchéquie où l’idée leur a pris de se marier. Comme çà !

Et leur fille Lola, qui avait six mois le jour du départ, s’adapte rapidement à la langue de chaque pays traversé. Comme Maryvonne et Bruno, ils ont trouvé dans l’espéranto un atout particulièrement apprécié, car ceux qui l’apprennent ont une idée avant tout conviviale et humaine, et non affairiste ou exclusivement utilitaire, de la qualité des échanges. On les retient partout, si bien que leur voyage pourrait même durer 5 ans !

L’idée fait donc son chemin.

Le premier au monde à avoir voyagé dans d’autres pays en s’aidant de l’espéranto, peu après sa parution (1887) et avant 1896, fut le journaliste polonais Jozef Wasniewski (1859-1897). Il fut suivi en cela par deux étudiants suédois, Valdemar Langlet et Eric Etzel qui parcoururent la Russie. Bien d’autres se sont illustrés depuis et mériteraient des biographies tant leur parcours est sorti de l’ordinaire : l’Hindou (Bengali) Lakshmiswar Sinha qui donna des cours d’espéranto et des conférences en Suède et en Pologne ; le russe aveugle Vassili Erochenko qui parcourut l’Asie, fonda un institut pour aveugles au Siam et enseigna l’espéranto à l’université de Pékin ; le Français Lucien Péraire, qui voyagea sur les rails du Transsibérien avec un vélo équipé d’une roue latérale et visita l’Extrême-Orient ; l’explorateur yougoslave (croate) Tibor Sekelj qui fut parmi les premiers à découvrir le Népal et qui planta le drapeau de l’espéranto sur l’Aconcagua (6959 m) sur la chaîne des Andes ; etc..

Et maintenant, à qui le tour (du monde) avec l’espéranto ?