Info-Chalon.com - 08 février 2011 - L’espéranto, poule aux œufs d’or de Jocelyne Monneret

Info-Chalon.com publie le 08 février un article intitulé L’espéranto, poule aux œufs d’or de Jocelyne Monneret.

CHALON : L’espéranto, poule aux œufs d’or de Jocelyne Monneret

Structurée mondialement autour de deux grandes associations (dans notre pays c’est Espéranto-France qui se distingue), dont la plus grande a pignon sur rue aux Pays-Bas, à Rotterdam, la langue espéranto ne jouit pas d’un crédit de chaque instant chez les masses populaires, ni a fortiori, du côté de l’intelligentsia. Gros plan sur une langue pas comme les autres avec la San-Rémoise, Jocelyne Monneret.

Elle a été forgée de toutes pièces en 1887 par le Polonais Louis-Lazare Zamenhof, en l’honneur de qui s’est déroulée en décembre 2009 au siège de l’UNESCO à Paris, la cérémonie officielle du 150ème anniversaire de la naissance. Ancienne institutrice spécialisée pour enfants en difficulté, la San-Rémoise Jocelyne Monneret, qui a roulé sa bosse, professionnellement parlant, à La Clayette, Chalon-sur-Saône, dans la région parisienne, et enfin à Châteauroux, ne perçoit pas la langue annexe –l’une des six mille langues parlées dans le monde entier- comme une fin en soi dans le domaine du libre-échange verbal, mais comme un atout autorisant de traiter d’égal à égal avec des citoyens de toutes les couches sociales. Pour les lecteurs d’infos-chalon elle dit pourquoi elle s’est entichée à perpétuité. Cette façon de s’épancher, minoritaire, est estimée pour l’année 2010 entre un à deux millions de locuteurs à travers le monde.

Une langue dont la propriété première est d’être universelle

Ce n’est que sur le tard, en 1997, que la révélation a eu lieu, et depuis elle n’a eu de cesse d’en brandir l’étendard pour tenter de secouer selon ses humbles moyens le joug de, dans le meilleur des cas, l’indifférence et de la froide passivité. L’adhérente de « SAT-Amikaro », association fondée en 1921 [1], tient toutefois à relativiser. « C’est une langue pour communiquer en plus de sa langue maternelle, qu’elle ne veut pas remplacer », modère-t-elle. Cette langue auxiliaire qui englobe spécifiquement vocabulaire, grammaire, orthographe, prononciation, spécifiques, a trouvé en Jocelyne un « porte-parole » à des années-lumière de déposer les armes du savoir et du baroud contre des moulins. « C’est une langue universelle, elle est équitable. Il y a les adhérents, mais il y a des tas de gens qui l’utilisent. » Quel est son niveau de vie ? Jocelyne en fait l’apologie, en des termes parfois dithyrambiques. « C’est une langue qui progresse. Si elle ne s’est pas éteinte, c’est qu’elle est très bien faite. Ses racines, de langues européennes pour la plupart, se composent pour plus de 60% de racines latines, ainsi que germaniques (plus de 30%), et un peu de slaves. »

Pas un jeu d’enfant, mais pas loin

La compréhension tombe-t-elle sous le sens, ou a contrario s’agit-il du parcours du combattant pour en acquérir les rudiments, et davantage si affinités ? « C’est d’une logique implacable. Cette langue est très facile à apprendre. Elle fonctionne comme un Lego, avec des racines, des préfixes, des suffixes. C’est très méthodique, systématique, on a moins besoin de mémoire que pour les autres langues. A âge égal, et à nombre d’heures hebdomadaires égal, les apprentis espérantistes obtiennent en six mois une capacité de communiquer qu’ils auraient en anglais au bout de six ans ! » Si vous disposez d’un « petit » plus que l’on pourrait assimiler à une ouverture d’esprit avérée, le tour est joué ! « L’espéranto permet de communiquer sur tous les plans, d’aller dans tous les pays et de parler avec tous les gens. Elle amène à une certaine conception du monde. Ce sont des personnes qui s’intéressent aux problèmes internationaux, à l’avenir de la planète, la solidarité internationale, la promotion de la paix. C’est un outil qui veut promouvoir un idéal, la rencontre avec des gens de niveau social très différent. Le Brésil et la Chine sont des pays très ouverts, les Etats-Unis et l’Angleterre aussi, à un degré moindre« , s’enthousiasme la défenseure d’une certaine idée de la fraternité. Autodidacte (cours par correspondance, stages dans un centre espérantiste), Mme Monneret sait que le viatique de l’espéranto ne pèse pas aussi lourd qu’ailleurs. Indirectement cependant, il y a moyen de biaiser. « Il n’existe pas une littérature aussi importante qu’une langue nationale, mais on est amené à toucher une part de la culture en discutant avec des gens d’autres pays. »

Qu’elle soit prise en considération dans les écoles

Et si une bonne fée avait le pouvoir d’accéder à son voeu le plus cher ? »Je pense que si c’était possible de l’enseigner dans les écoles, au même titre qu’une autre langue, ce serait très bien. » A l’image des deux grosses associations mondiales, Jocelyne suit le mouvement et opine du chef au sujet de l’option « espéranto » au bac. « Comme en Hongrie, le seul pays d’Europe où elle est en option dans plusieurs examens », précise-t-elle. En attendant l’espérantiste va continuer d’entretenir les relations déjà établies avec ses quatre très réguliers correspondants, originaires de Cuba, Pologne, Slovaquie, du Japon. Et vraisemblablement rêver à des jours meilleurs.

Pour contacter le cas échéant Jocelyne Monneret : 03.85.93.47.73, ou jocelyne.monneretCHEZdbmail.com

Michel Poiriault

Source : http://www.infos-chalon.com/article...