L’euro, une monnaie sortie de l’utopie

Publié le jeudi 15 août 2002 par admin_sat , mis a jour le dimanche 8 août 2004

Ce qui paraisssait inimaginable voici encore peu de temps est maintenant une réalité déjà bien acceptée.
Et il apparaît que parmi les pionniers de l’idée de monnaie unique se trouvaient des hommes qui préconisaient aussi l’espéranto dans le rôle de langue commune. Voir : Pionniers de la monnaie européenne
Alphonse de LAMARTINE : Les utopies ne sont souvent que des vérités prématurées.

Anatole FRANCE : Des rêves généreux sortent des réalités bienfaisantes.

Les utopies

Dans "Aventuroj de Pioniro" (p. 123 et 124), Edmond Privat livra ainsi son avis sur les "utopies", sur la myopie intellectuelle de certains intellectuels et politiques, de ceux qui, d’une manière générale, font ou influencent l’opinion publique :
(...) Si je regarde maintenant un demi-siècle d’action publique et d’écrits, je constate ce qui suit : durant toute la vie, il fut nécessaire et il est encore nécessaire de lutter contre les préjugés. Des choses que l’on jugeait utopiques sont maintenant devenues des réalités.

"Jamais des hommes de divers pays ne se comprendront entre eux avec l’espéranto à cause des différences de prononciation" disaient mes professeurs au lycée. Nos congrès ont prouvé le contraire.

"Jamais les hommes ne voleront dans l’air car c’est une utopie" disaient-ils. Eh bien, je voyage aux congrès par voie aérienne.

"Jamais les femmes ne voteront. C’est une utopie". Elles votent maintenant presque partout dans le monde.

"Jamais les Polonais ne retrouveront leur propre État. C’est une utopie" écrivaient les journaux quand je plaidais et écrivais pour cette résurrection. En 1918, la Pologne devint un État.

"Jamais les Anglais ne quitteront l’Inde. C’est une utopie" écrivaient les mêmes journaux lorsque je tentais d’expliquer le but de Gandhi. Maintenant, ils rapportent tous les jours sur l’Inde et Nehru.

"Jamais vous ne réussirez à ce que les hommes s’abonnent à l’écoute de la radio. Ils ont déjà des gramophones" disaient les banquiers que je visitais pour fonder Radio-Genève. Maintenant, ils regrettent qu’une société coopérative, pas eux, nous ait procuré l’argent, et le budget atteint des millions, heureusement sans profit privé. (...)