L’Humanité - 24 mai 1932

UNE NOUVELLE UNITE
SUR LE FRONT ROUGE CULTUREL

La Fédération Espérantiste Ouvrière Section de l’Internationale des Espérantistes Prolétariens

Le 12è congrès régulier de toute la Fédération Espérantiste Ouvrière des régions de langue française a eu lieu les
dimanche et lundi 15 et 16 mai à la
Bourse du Travail de Grenoble.
L’ancienne direction de la F.E.O., par
son caractère de secte hors des masses
révolutionnaires, n’avait pas donné an
mouvement le caractère qu’il devait
avoir.

L’espéranto, langue internationale, n’est
pas un but en lui-même, c’est un instrument, un moyen technique au service
de qui sait l’utiliser ; l’esperanto sert aux
commerçants internationaux, aux touristes bourgeois, aux policiers, aux religions,
bref la bourgeoisie, sous le voile de la
neutralité, l’utilise pour ses buts de classe. Le prolétariat, les masses travailleuses, doivent utiliser l’espéranto ouvertement pour leurs buts propres, pour la
liaison internationale entre entreprises,
usines, syndicats, écoles, organisations
diverses, pour la correspondance internationale individuelle et surtout collective,
pour les échanges de matériel de propagande, pour l’aide technique de l’étranger à la construction du socialisme, pour
les services de presse ; le militant espérantiste prolétarien doit avoir une conception claire du rôle social de l ’espéranto et se garder de notions que la bourgeoisie a intérêt à entretenir ; ce n’est
pas l’espéranto qui abattra les frontières
internationales, c’est la lutte de classe
internationale du prolétariat.

Contre la direction traître de la F.E.O.
se dressa une opposition révolutionnaire ;
elle grandit rapidement et conquit la majorité de l’association. Alors la direction, s’accrochant à son poste, prétendit rejeter l’opposition hors de l’organisation,
mais l’opposition refusa de partir.
La direction convoqua à Bruxelles, à
Pâques, le 12° congrès, refusant d’y admettre ceux qu’elle avait rejetés. Ceux-ci
s’y firent représenter le soi-disant congrès refusa de reconnaître et même de contrôler, leurs mandats — 530 voix. La
direction, affirme avoir obtenu à cette
réunion, 433 voix par mandats ; ce chiffre, d’ailleurs inférieur à celui de l’opposition, est très discutable.

Mis devant cette situation, le Comité
d’Unité (Opposition) de la F.E.O. et le
Groupe de Grenelle convoquèrent à Grenoble le Congrès normal qui vient d’avoir lieu.

Le Congrès, congrès de redressement,
a été l’objet de l’attention internationale
des travailleurs espérantistes.

La discussion fut bonne, les orateurs
nombreux.

Ont été discutés le rapport moral de
l’Opposition, adopté à vote secret par
l’unanimité des congressistes (d’après la
Commission des mandats élue par le
Congrès, 600 voix environ se prononcèrent par mandats, pour lui et contre le
rapport moral de l’ancienne direction),
l’unité internationale du mouvement espérantiste ouvrier (l’adhésion à l’Internationale des espérantistes prolétariens a
été adoptée par l’unanimité des congressistes), les statuts, l’utilisation pratiqua
de l’espéranto au service des masses, les
méthodes d’enseignement de l’espéranto.
Le nom de l’association (Fédération
Espérantiste Ouvrière) a été modifié en
« FEDERATION ESPERANTISTE OUVRIERE (SECTION DE L’INTERNATIONALE DES ESPERANTISTES PROLETARIENS) ».

Cette Internationale s’oppose à « Sennacieca Asocio Tutmonda » (S. A. T.), organisation à structure non-révolutionnaire.

Les camarades et les organisations révolutionnaires sont mis en garde contre
les associations s’intitulant « Fédération Espérantiste Ouvrière (F.E.O.) et
« Sennacieca Asocio Tutmonda » (S.
A. T.), dont les dirigeants usurpateurs
sont des contre-révolutionnaires antisoviêtiques.

Il ne faut faire confiance qu’à la « Fédération : Espérantiste Ouvrière (Section de l’Internationale des Espérantistes Prolétariens) », dont le siège est actuellement
à Nîmes, à ses Groupes et à son Internationale.

Cours d’espéranto par correspondance

Cours élémentaires pour la région parisienne, s’adresser à Pierre Malfère,
12, rue Hautefeuille, Paris (6è, et pour le
reste de la France, à Marcel Boubou,
83, rue de Vaucouleurs, Orléans (Loiret).
Cours supérieur s’adresser à Boubou.

Sources : Archives de l’Humanité