L’Humanité - 31 août 1905 - Deux anecdotes sur l’Espéranto

Pour l’Espéranto

Deux anecdotes sur l’Esperanto.

Un jour, on apporte à l’hôpital de Lyon un
ouvrier italien blessé. Il entre dans le service
du docteur Lépine, qui est un des premiers espérantistes lyonnais. Le docteur ne sait pas l’italien et l’ouvrier ne sait pas le français. Mais
l’ouvrier connaissant un peu l’espéranto, il peut
faire des réponses utiles aux questions que lui
pose le docteur sur l’accident dont il a été victime.

Un Russe, nommé Ostrovski, fut récemment
arrêté à Boulogne-sur-Mer sous un prétexte quelconque il ne savait pas un traître mot de français. Les avocats de Boulogne, et d’ailleurs sans
doute, ne savent pas le russe. L’un d’eux, pourtant, M. Michaux, président du groupe esperantiste boulonnais et organisateur dévoué du récent Congrès, demanda et obtint non sans bien
des difficultés administratives, la permission de
communiquer à son client un dictionnaire russe-
esperanto. Notez que le Russe ignorait jusque-là l’espéranto. L’avocat put ainsi correspondre
avec Ostrovski, expliquer au juge son cas et, finalement, obtenir sa mise en liberté.

Vive l’espéranto, n’est-ce pas ?