La Nouvelle République - 11 mars 2012 - Un témoignage en espéranto du Japon vers le Vendômois

Paru dans la rubrique "Vendômois" de l’édition Loir-et-Cher

Hori Jasuo, 70 ans, est professeur d’anglais retraité. Espérantiste de longue date, dès la catastrophe, il a communiqué avec ses amis de par le monde. Parmi ceux-ci, Marc Noulin, président d’Espéranto en Vendômois créée en 1994 à Lunay.

En 2010, ce Vendômois militant de l’espéranto, langue internationale, avait reçu Hori Jasuo lors d’un séjour en France. Régulièrement, il lui écrit. Un an après la catastrophe de Fukushima, le Japonais s’est confié à son ami vendômois.

« J’habite la province de Gunma, sous Fukushima, où le nuage nucléaire s’est dirigé et a pollué le secteur nord. Les habitants se sont inquiétés, mais ont accepté leur sort. Selon les autorités, le degré de radioactivité n’a pas été supérieur à la normale, donc nous pouvons continuer à vivre ici. Dans d’autres endroits, sauf au sud dans l’île de Okinawa, la radioactivité est plus ou moins élevée, on ne peut pas lui échapper complètement…

« Après la catastrophe, j’ai réfléchi à ce que je pourrais faire… Chaque jour, à partir du 11 mars pendant un mois et ensuite deux jours par semaine, j’ai rédigé des rapports pour les adresser à mes amis du monde entier… Je ne sais pas dans quelles proportions ils ont été propagés, mais je suis convaincu qu’ils ont aidé dans le monde à en savoir plus et, indirectement, ont certainement apporté de l’aide aux sinistrés…

« Suivant les recommandations officielles de continuer à faire des achats pour soutenir l’économie déclinante, j’ai perdu mon intérêt pour l’épargne et effectué plus d’achats qu’à l’ordinaire. Beaucoup de jeunes gens ont décidé de se marier. Les liens familiaux se sont resserrés…

« Nous avons " approuvé " la construction de centrales nucléaires, donc nous devons en accepter les conséquences ! Étant déjà âgé, je me nourris sans considérer les lieux de production des aliments, mais beaucoup de mères sont inquiètes et essaient d’éviter de consommer des légumes en provenance de régions polluées… »

Source : La Nouvelle République