La Voix du Nord - 04 décembre 2009 - Espérantiste, Richard Valet s’est mis à l’écriture et a publié son premier roman, « La Boucle »

La Voix du Nord publie le 04 décembre un article intitulé Espérantiste, Richard Valet s’est mis à l’écriture et a publié son premier roman, « La Boucle ».

Espérantiste, Richard Valet s’est mis à l’écriture et a publié son premier roman, « La Boucle »

Directeur d’école retraité, Richard Valet, de Bersée, vient de publier son premier roman « La Boucle », ...
mais pas son premier livre... « Vive le Québec libre ! » La phrase gaullienne résonne encore aux oreilles de Richard Valet. De retour d’Algérie où il venait de faire son service militaire, l’enseignant avait la bougeotte. Pourquoi pas le Canada ? « L’affaire avait bien progressé, il était temps d’acheter nos billets », se souvient, en souriant, le septuagénaire. Et puis, il y a eu « la » phrase. « Les autorités canadiennes ont mal réagi, je ne suis jamais parti ! » Ce pays pourtant, lui qui travaillait à Mouvaux, il l’a imaginé au travers des livres.

Avec un atlas sous les yeux, il a commencé à écrire La Boucle. « J’avais la trame en tête le reste est venu au fil des jours. Mon souci quand j’écris, c’est que ma main ne va pas assez vite ! » Car le retraité reste fidèle à l’écriture manuscrite .C’est sa femme, France, qui a tapé le récit sur l’ordinateur et les copains qui sont venus donner un coup de main. On doit à sa fille, Virginie, maquettiste et peintre à ses moments perdus, les croquis qui illustrent l’ouvrage.

« Je n’ai pas eu envie de me prendre la tête, insiste, modeste, le Berséen d’adoption. Juste de raconter une histoire, de donner au lecteur l’envie de continuer pour savoir ce qui va se passer. » Pari gagné pour l’amateur érudit qui nous fait voyager dans le temps, depuis l’épisode sanglant de la Commune de Paris jusqu’à un siècle plus tard. Mais aussi de pays en pays.

Au Canada bien sûr, ce qui permet à Richard Valet de dire son admiration pour le peuple amérindien. En Algérie aussi et là, on sent poindre les souvenirs des 28 mois qu’il y a passés : « J’ai eu de la chance de faire autre chose que de perdre mon temps. Je faisais l’école pour les enfants j’organisais aussi des séances de cinéma pour les gars. J’ai découvert ce pays au contact des gamins. »

La fibre romanesque

Engagé, Richard Valet l’est au sens noble du terme. Conseiller municipal, ce qu’il cherchait, il l’a trouvé à Bersée : la campagne mais aussi « une vie associative intense ». Club photo, comité de lecture de la médiathèque et, surtout, le club d’espéranto où il a appris la langue créée à la fin du XIXe par Zamenhof pour faciliter la communication entre les personnes à travers le monde. « C’est la clef qui nous a permis d’entrer en contact avec des tas de gens, de visiter plein de pays », explique celui qui « se balade pas mal avec sa caravane ». De l’Europe de l’est à la Finlande en passant par l’Afrique, le Mexique et le Japon, les Valet ont multiplié les rencontres et les échanges de correspondance. « En apprenant l’espéranto, je me suis aperçu que je faisais rapidement des progrès et je me suis mis à écrire des petits textes jusqu’au jour où je me suis dis "Pourquoi pas en français ?" » D’abord un « petit bouquin » sur ses souvenirs d’Algérie. Puis un autre plus romancé, Le Foulard bleu, suivi par l’histoire de son père, L’Indomptable. L’écrivain ne pouvait s’arrêter en si bon chemin, relatant ensuite les souvenirs de son grand-père et d’un oncle pendant la Grande Guerre. Aujourd’hui, la fibre romanesque l’a emporté. « La Boucle ce sont des événements similaires qui se reproduisent à des époques et dans un contexte différent », précise-t-il. Mais l’écrivain a une autre idée qui lui trotte dans la tête : « De l’aventure toujours, mais au temps de Louis XIV et dans les Ardennes, une région où on va en vacances depuis toujours... » •
JEAN BISCHOFF

Source : http://www.lavoixdunord.fr/Locales/...