Le choix de l’irrationnel a un coût

Publié le dimanĉo 28a julio 2002 par admin_sat , mis a jour le dimanĉo 8a aŭgusto 2004

Pour le président de Nissan, Carlos Ghosn, "l’anglais est un outil, un logiciel, que les personnels de Nissan et Renault doivent apprendre pour pouvoir se comprendre". Mais les logiciels ne sont pas tous bien conçus et bien adaptés aux besoins des usagers. L’anglais est l’un des pires. Il oblige à installer et à entretenir dans le cerveau des milliers et des milliers de réflexes conditionnés qui, loin de faciliter la communication, l’entravent.

Son système phonétique comprend de nombreux sons qui n’existent ni en français ni en japonais, mais il n’utilise pas les voyelles pures (comme le /a/ de "Yama" ou de "Paris") qui sont les plus fréquentes dans ces deux langues. Il est plein d’irrégularités. Si l’on dit "he liked", "he used", pourquoi n’a-t-on pas le droit de dire "he knowed", "he finded" ? Dix ans d’anglais à raison de cinq heures par semaine n’amènent pas à un niveau suffisamment élevé pour pouvoir procéder à des négociations délicates ou discuter de questions techniques pointues. Si une langue est un logiciel, il en existe une où le rendement de l’effort est bien supérieur : l’espéranto. Au bout de six mois agréables, je m’exprimais bien mieux en espéranto qu’en anglais au terme de six années pénibles. Apprendre l’anglais est frustrant : les progrès sont lents et on n’a jamais l’impression de maîtriser la langue. Les pièges sont si nombreux que, dans la langue de Shakespeare, l’étranger moyen a l’air moins intelligent qu’il n’est, ce qui le défavorise injustement. Apprendre l’espéranto, en revanche, est très satisfaisant : comme c’est une langue parfaitement régulière, chaque seconde est utile et le rythme des progrès étonnant. En outre, tous les usagers sont sur un pied d’égalité. Si Nissan veut que son personnel puisse communiquer par delà les barrières linguistiques, il ferait bien d’organiser l’enseignement de l’espéranto. Au bout de deux ans tous les employés japonais et étrangers communiqueront avec une aisance et une précision qu’ils n’atteindront jamais en anglais. Je peux en témoigner. J’ai parlé l’espéranto au Brésil et au Japon, en Italie et en Ouzbékistan, en Finlande et en Chine et dans bien d’autres endroits encore.