Le Dauphiné Libéré - 09 mai 2011 - L’espéranto, une langue-miracle ?

Fontaine

L’association Espéranto 38, qui organise cette année le congrès régional, propose également des cours, des rendez-vous d’échanges conviviaux, ou la réception d’étrangers espérantistes… Montage Le DL/Christophe AGOSTINIS

Depuis plus d’un siècle qu’il existe, l’espéranto n’a cessé d’étonner ceux qui s’y sont initiés. « Facile à apprendre » (en quelque 150 heures, contre 2000 pour l’allemand par exemple), « socialement équitable » (aucun état ne revendique cette langue, qui de fait devient celle “de tout le monde”), « tolérante » (les néophytes sont accueillis et soutenus par un véritable réseau d’espérantistes), c’est presque trop beau pour être vrai…. Et de fait, il y a un hic : à vocation universelle, l’espéranto reste quasi confidentiel. Un à deux millions de locuteurs, c’est peu en comparaison des 2,1 milliards de personnes pour lesquelles l’anglais est considéré comme la langue officielle.

Qu’à cela ne tienne : les espérantistes ne baissent pas les bras, et tentent de convertir le plus grand nombre. Car les atouts de ce langage sont nombreux. « L’espéranto prend le meilleur de beaucoup de langues, en éliminant toutes les exceptions » résume Bernard Vuillot, membre de l’association “Espéranto 38”, et récent pratiquant. « L’apprentissage est plus aisé que pour les autres langues, mais l’espéranto est tout de même plus précis que l’anglais ou le français » soutient Claude Gerlat, auteur d’une grammaire espérantiste, et enseignant. « On peut fabriquer soi-même des termes justes, compréhensibles par tous ». Surtout, « on se sent vite à l’aise, ça donne confiance et peut même aider dans l’apprentissage, ensuite, d’autres langues » estime Martine Freydier, présidente d’Espéranto 38. L’association iséroise organise, cette année, le Congrès régional annuel Rhône-Alpes, ces vendredi 13 et samedi 14 mai. Un rendez-vous entre initiés – des conférences et des ateliers entièrement en espéranto sont prévus -, qui veut toutefois s’ouvrir aux profanes. « Nous souhaitons que les gens viennent découvrir l’espéranto, car pour nous, c’est une langue utile à l’homme » résume Martine Freydier. Pour s’initier en douceur, une projection/débat est prévue vendredi, et un concert bilingue samedi. Deux occasions de découverte d’une langue, mais aussi d’une culture. Car les espérantistes se déclarent militants, et partisans d’une institutionnalisation de ce langage. « En Europe aujourd’hui, nous avons 23 langues. C’est délicat : si l’on adoptait l’espéranto, le rapport Grin a montré que les institutions économiseraient 25 milliards d’euros ! » ajoute Claude Gerlat. Motivés depuis le développement d’internet, qui leur permet de communiquer dans le monde entier, les espérantistes ne veulent toutefois plus se contenter de communication virtuelle…

Les rendez-vous publics lors du congrès

Deux soirées sont ouvertes au public : vendredi 13 mai, à 20h30, salle Edmond-Vigne, à Fontaine, projection du film “Espéranto”, de Dominique Gautier, et débat sur “L’espéranto, pour qui ?? pourquoi ??”. Samedi 14, à 20h, salle Edmond-Vigne, concert de Jacques Yvart (disciple de Brassens) et Famo, en français et espéranto. Entrée libre.

Source : Le Dauphiné Libéré - Isère sud
par la rédaction du DL le 09/05/2011 à 05:00