Le Dauphiné libéré - 13 mai 2012 - L’Espéranto fête cette année ses 125 ans

Le Dauphiné libéré publie le 13 mai un article intitulé L’Espéranto fête cette année ses 125 ans.

L’Espéranto fête cette année ses 125 ans

Claude Gerlat, expert linguistique, et Martine Freydier, présidente de l’association Espéranto 38, militent pour la reconnaissance et le développement de cette langue « équitable qui facilite la communication internationale dans le travail, les voyages, les rencontres. Une langue qui s’apprend vite et bien ». Photo DL/M. B.

C’est ce que disent tous les espérantistes : « L’espéranto est une langue facile à apprendre et à comprendre. C’est donc une langue équitable », paroles de Martine Freydier, présidente de l’association Espéranto 38.

On pensait qu’elle était tombée un peu dans les oubliettes de l’histoire, cette langue qui a germé voilà 125 ans dans la tête de Ludwik Lejzer Zamenhof, un jeune polonais qui voulait faciliter la communication entre les personnes de langue maternelle différente. Et bien “ne”.

L’espéranto ressuscité grâce à Internet

Si les nombreux clubs et associations de villages qui avaient relancé l’espéranto après-guerre ont, au fil des années, fermé leurs portes, Internet a, quant à lui, fait ressusciter la langue. « L’espéranto vit sur la Toile, explique Claude Gerlat, expert linguistique. Depuis les années 2000, les sites foisonnent (150 millions de sites recensés, NDLR). Des méthodes d’apprentissage en ligne, souvent gratuites, sont apparues et de nouveaux usages se sont développés au travers des réseaux sociaux. »

En Isère, il est une minorité agissante qui milite pour la reconnaissance et le développement de l’espéranto. Les “militants” des associations Espéranto Grenoble, fondée en 1920, et Espéranto 38, créée en 2004, sont mobilisés et unissent leurs savoirs et leur passion.

Ils profitent du 125 e anniversaire de leur “lingvo justa” pour la promouvoir et organiser différentes manifestations (lire en Repères). « Une langue indépendante de tout pouvoir politique ou économique »

« Langue vivante, l’espéranto est parlé par des millions de personnes, argumente Martine Freydier. Elle n’est pas une menace aux langues maternelles mais une alternative aux langues dominantes, au “tout-à-l’anglais”, par exemple, langue hégémonique, coûteuse et inéquitable. L’espéranto s’apprend, lui, dix fois plus vite que l’anglais. Il est indépendant de tout pouvoir politique ou économique. L’espéranto appartient à tous et place tout le monde sur un même pied d’égalité dans les échanges internationaux. »

L’utilisation de l’espéranto dans un contexte professionnel reste toutefois relativement limitée. “Kial ?”, that is the question !

par Monique BLANCHET

Source : http://www.ledauphine.com/isere-sud...