Mark Starr

Publié le lundi 21 janvier 2008

Ouvrier dès l’âge de 13 ans, puis mineur, Mark Starr devint objecteur de conscience durant la première Guerre mondiale. Emprisonné pour cette raison à Wormwood Scrubs en 1918, c’est là, par une version en espéranto du “Nouveau Testament” donnée par une de ses soeurs, qu’il découvrit la Langue Internationale et s’y intéressa. Il n’en prit pas moins ses distances par rapport à la religion.

Dès ses premières années d’études, à Londres, Mark Starr s’intéressa à la façon par laquelle les entraves à la solidarité internationale dans la classe ouvrière étaient renforcées par les systèmes nationaux d’éducation. Interprétations chauvinistes de l’histoire, glorifications impérialistes et stéréotypes raciaux remplissaient les manuels dans le monde entier. En étudiant le mouvement ouvrier international, entre autres par le biais de SAT et de l’espéranto, il acquit de nombreux contacts, qui lui montrèrent que les préjugés nationaux, raciaux, religieux et linguistiques constituaient toujours de fortes entraves à la mise en place d’un solidarité internationale ouvrière. Par ses contacts dans le mouvement espérantiste et à la Ligue des Enseignants Ouvriers (Teachers’ Labour League), il en accumula des preuves et les utilisa pour rédiger “Mensogoj kaj malamo en Edukado” (Mensonges et haine dans l’éducation. 1929), considéré comme son ouvrage le plus important.

Il émigra au milieu de 1928 aux États-Unis où, de 1935 à 1960, il occupa un poste de directeur éducatif pour le syndicat international des travailleurs de la confection féminine (ILGWU). Il s’intéressa à l’éducation permanente des adultes et des travailleurs. Réformateur indépendant, il milita au parti travailliste américain (American Labor Party) jusqu’à son éclatement en 1944, puis aux Américains pour l’action démocratique (Americans for Democratic Action), à la Ligue pour la Démocratie Industrielle (League for Industrial Democracy), et au Parti Libéral (Liberal Party, à gauche du Parti Démocrate).

Marxiste jusqu’à la fin de ses jours, il avait quitté le Parti Communiste de Grande-Bretagne après avoir été amené à douter du régime soviétique lorsque, en 1926, à Léningrad, il participa au sixième congrès de SAT.
En 1945, il fut membre de la délégation des États-Unis à la première Conférence générale de l’Unesco qui se tint à Londres et, de 1958 à 1961, l’un des dirigeants du Centre National Américain de Radio et Télévision Éducative (American National Educational TV and Radio Center). En 1960, alors en retraite, il voyagea à Singapour (1960-61) et en Afrique orientale (1961-1963) afin d’étudier et enseigner pour le Bureau International du Travail. Il fut aussi délégué de l’Association Universelle d’Espéranto (UEA) et responsable du Centre d’Information d’espéranto de New York entre 1965 et 1972. Il continua à écrire des articles pour “Sennaciulo” et “Sennacieca Revuo”, deux publications de SAT. Il donna des cours d’espéranto à New York jusquà ce qu’une opération du coeur l’obligea, à 88 ans, à réduire ses activités. Sa vie fut consacrée à l’éducation et à l’espéranto dont il apprécia la valeur éducative.

Henri Masson

Remarque : Dans “La Praktiko” (juillet-août 1966) Mark Starr a utilisé une expression autre que celle de la page I à propos des États-Unis qui finançaient alors 30% du budget de l’Onu et de ses agences : “Celui qui paie le flutiste choisit l’air linguistique”.

Photo publiée dans “Sennaciulo”.

Sources :

En anglais

En espéranto