Ouest-France - 4 août 2008

Kiun linguon [1] vi parolas ? L’espéranto !

Une trentaine de familles se sont réunies, pendant une semaine, à Baugé pour chanter et parler en espéranto.

Une trentaine de familles se sont réunies, pendant une semaine, à Baugé pour chanter et parler en espéranto.

Traduction : quelle langue parles-tu ? L’espéranto répondent les passionnés de cette langue. Ils étaient réunis la semaine dernière à Baugé.

Quel point commun peut-il y avoir entre des Belges, des Polonais, des Hongrois, des Russes ou des Espagnols ? L’espéranto ! Pendant sept jours, une trentaine de familles venues de douze pays se sont retrouvées à Baugé pour pratiquer cette langue créée il y a 120 ans.

L’an dernier, les amoureux de l’espéranto s’étaient donné rendez-vous dans le nord-est de la Hongrie. Pour leur trentième rencontre, ils ont choisi le château de Grésillon, à Baugé, rebaptisé « Maison culturelle de l’espéranto » en 1951.

Parmi les espérantophones, beaucoup de couples binationaux qui utilisent l’espéranto dans leur vie quotidienne, comme Mario Belisle, né au Québec et qui réside en Suisse :

« Nous parlons espéranto à la maison avec les enfants. Comme la plupart des enfants rassemblés ici, nos garçons ont appris la langue en la pratiquant avec leurs parents, en totale immersion ».

Des parties de scrabble en espéranto

Dans ces familles où les deux parents sont de nationalités différentes, le choix de l’espéranto se révèle une solution « équitable » :

« L’espéranto n’a vraiment pas pour but de remplacer une langue. C’est un pont qui permet de découvrir la culture de l’autre », défend Mario Belisle.

« Li pravas », renchérit son fils Romain, 10 ans, pour lui signifier qu’il a raison. Pour l’écolier, l’apprentissage de la langue a été un jeu d’enfant. « Ça s’écrit comme ça se dit donc il n’ y a pas de problèmes pour lire ou écrire. Sauf avec les accents, où je me fais parfois piéger ». Réputée facile à apprendre, l’espéranto est régi par 16 règles de grammaire qui n’ont aucune exception. Une partie de plaisir comparé aux complexités du français !

Si l’espéranto reste une langue confidentielle - parlée par trois à dix millions de personnes dans le monde-, ces locuteurs forment une communauté active. Sites internet, blogs et méthodes d’apprentissage sont facilement disponibles. Mais la « bible » des espérantophones, c’est le « Pasporta servo ». Ce recueil d’adresses recense les coordonnées de plus d’un millier d’espérantophones prêts à offrir un hébergement gratuit. Seule condition ? Parler espéranto !

La famille Belisle a ainsi accueilli un jeune Norvégien une semaine, avant de se rendre à Baugé. Pendant l’année, Romain a trouvé une parade : il joue au scrabble sur internet, avec ses copains espérantophones !

Pauline FROISSART.