Retour de l’espoir dans les Balkans

Publié le mercredi 15 novembre 2000 par admin_sat , mis a jour le samedi 22 juillet 2006

SAT avait déjà tenu des congrès à Belgrade (1956), Novi Sad (1969) et Rijeka (1980), et celui-ci aurait pu être un autre moyen de mieux diffuser le message à travers le monde.

C’est précisément à Sarajevo que, par de grandes manifestations, la population rejeta et condamna le plus énergiquement les incitations à la haine interethnique.

Publiées dans "Sennaciulo", des informations d’adhérents de SAT dans les pays de l’ex-Yougoslavie avaient déjà exposé les menaces que faisaient peser le nationalisme et l’ethnisme en surdose dans les Balkans.

Des enfants et des mères
En octobre 1991, à l’occasion de la semaine internationale de l’enfance, des écoliers de Zagreb avaient envoyé un appel aux adultes en leur demandant d’appliquer la "Déclaration des droits des enfants". Leur message se concluait ainsi : "L’idée de l’espéranto nous enseigne que nous devons espérer. C’est pourquoi, nous, les plus jeunes espérantistes de Zagreb, espérons que la sagesse l’emportera et que nous vivrons comme une grande famille : le monde de la Paix".

Par ailleurs, un article intitulé "Les mères et la guerre" (décembre 1991), faisait état de la la résistance des mères des pays des Balkans. Réponse d’une mère aux autorités : "Où sont les ennemis extérieurs ? Nous n’avons pas d’agresseurs, nous avons des bandits. Nous ne permettons pas que vous manipuliez nos enfants ! Les mères de toute la Serbie exigent que vous renvoyiez tout de suite nos enfants."

Sennaciulo", de mai 1993 comportait un long article sur Sarajevo signé par Senad oli , un habitant espérantiste : "... Effectivement, les locaux de la ELBH et ses potentiels humain et matériel ont été, durant cinq mois très difficiles et importants dans un rôle de lutte pour l’humanité, un centre de résistance intellectuelle sur le plan des droits de l’homme tourné vers les institutions dirigeantes inter-étatiques et le public mondial, un centre que visitaient des dizaines de collaborateurs, personnalités publiques et journalistes".
Hélas, des espérantistes périrent. Les locaux furent en grande partie détruits avec leur contenu. Durant le siège, Radio Sarajevo utilisa aussi l’espéranto pour diffuser des informations publiées par la suite dans le livre "Spite al io Bosnio" (La Bosnie en dépit de tout) édité à Sarajevo par la ELBH.

Poursuite des activités

Malgré les circonstances extrêmement difficiles, les espérantistes ont poursuivi la tâche aussi bien en Serbie qu’en Croatie, en Slovénie, en Bosnie-Herzégovine et en Albanie en participant à des actions pédagogiques (projet d’éducation interculturelle "Interkulturo"), à la rédaction et à l’édition d’ouvrages d’étude, de dictionnaires, d’oeuvres littéraires.

Bloquer la machine de guerre d’un individu qui avait pour principe de trahir systématiquement ses engagements ne pouvait pas se faire sans casse. Le peuple serbe s’est enfin libéré du plus grand fléau de son histoire.

Une approche des Balkans
Durant ces derniers mois, SAT", a reçu des adhésions de divers pays : Allemagne, Australie, Belgique, Espagne, France, Grande-Bretagne, Grèce, Italie, Japon, Pologne, Russie, Slovaquie, Suède, Tchéquie, Ukraine, et aussi de Bosnie-Herzégovine (Sarajevo) et de Yougoslavie (Serbie)...

Son 74ème congrès se tiendra du 14 au 20 juillet 2001 à Nagykanizsa, non loin du lac Balaton et de la frontière croate [1].

Le congrès mondial d’espéranto aura lieu la semaine suivante environ 100 km de là, à Zagreb, capitale de la Croatie, et il devrait jouir d’un soutien officiel inhabituel.

Des possibilités s’offrent donc de voir un autre visage des peuples balkaniques occulté par des pousse-au-crime de tous bords et d’oeuvrer pour la cicatrisation d’une blessure très profonde.