Dolchamar et Inicialoj DC, aux antipodes

Créé en 1999 et avec quatre albums à
son actif, Dolchamar est déjà un groupe « ancien » au pays de l’espéranto,
avec une remarquable stabilité. « Trajn’
nenien » est une étape supplémentaire
sur leur parcours. Petite déception à
l’écoute : musique très propre, bien
jouée, professionnelle, mais rock trop
sage, trop homogène, qui semble rester dans la nostalgie de leurs premiers
congrès, guitares électriques en bandoulière. Un peu trop mécanique, sans
jamais aucun débordement, comme
si la composition du groupe suffisait
à garantir un esprit rebelle déjà rangé
depuis longtemps, dans la douceur
d’une amicale reconnaissance. Cette
monotonie est au dépens du texte, et
mes enfants ados se sont ennuyés en
l’écoutant. Dommage, avec des instruments comme ceux-là on aurait aimé
quelques solos. Sans doute en concert
le groupe dégage-t-il une autre énergie, tandis que le CD lui-même évoque
davantage la chanson de variété, avec
des textes faciles à retenir et à chanter,
un peu doux-amers, à l’image de Dolchamar.

Plus onirique, l’album d’Eric Languillat,
alias Inicialoj DC, qui décline sa poésie
sur une musique à la fois électronique
et plus planante. La démarche est tout
autre sur le plan musical, axée sur un
travail en studio où le musicien, guitariste, élabore seul les effets avec une
vraie recherche sonore. Ponctués de
petites surprises musicales savamment dosées, les textes mélancoliques, un peu à la dérive, sont de vrais
poèmes. L’ensemble dégage une ambiance tout à fait particulière, qui semble la marque de ce chanteur singulier.
Agréable, intéressant, à suivre.
Dolchamar : Trajn’ nenien 2010
Inicialoj DC : Urbano 2010

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