Louis Guilloux, écrivain

Publié le mercredi 9 décembre 2009 par OKK2010 , mis a jour le samedi 28 novembre 2009
Louis Guilloux né et mort à St Brieuc (1899-1980)

D’origine modeste, son père est
cordonnier, Louis Guilloux passe sa
jeunesse à St Brieuc dans l’ambiance
des luttes ouvrières. Il est aussi marqué
par le spectacle des nombreux blessés
de la 1ère guerre mondiale transportés
dans cette ville éloignée du front pour
y être soignés.

De santé fragile, il réussit cependant
à poursuivre des études au lycée et
obtient un poste de surveillant qui lui
procure une certaine indépendance
financière. Il fait alors la connaissance
de Jean Grenier et du philosophe
George Palante qui lui inspirera le
personnage pathétique de « Cripure »
dans son roman « Le Sang Noir ».

En 1918, il part pour Paris, où il vit
de petits boulots précaires dont le
journalisme. Il exerce plus durablement
le métier de traducteur de journaux
anglais et plus tard de littérature
anglaise et américaine.

Il fréquente à Paris le milieu littéraire
(Max Jacob, André Chamson, Jean
Guéhenno, André Gide, plus tard André
Malraux) et décide de se consacrer à
la littérature. Il publie « La Maison du
Peuple » en 1927, oeuvre où il décrit
la vie et les espoirs du prolétariat de
Saint Brieuc (traduit en espéranto en
1999 :« La domo de la popolo »).

En 1928 il part à Angers où sa femme
est nommée professeur de français.

A partir des années 1930, devant
la montée du fascisme, il s’engage
davantage dans les activités politiques
et sociales. Après son retour à St Brieuc,
il prend part aux luttes paysannes des
années 33-34 contre les ventes saisies
des fermes et soutient activement les
mouvements en faveur des chômeurs.

En tant qu’intellectuel antifasciste,
il devient le secrétaire du Congrès
International des Ecrivains. Il s’engage
ensuite dans l’organisation du Secours
Rouge International qui vient en aide
aux personnes fuyant les régimes
fascistes et nazis.

Son chef-d’oeuvre « Le Sang Noir » paraît
en 1935.

En 1936, il accompagne André Gide
en URSS ; il refuse de prendre position
contre Gide pour ses critiques du
régime soviétique, malgré les pressions
du Parti Communiste.

Au sein du Secours Populaire de Saint-
Brieuc il organise, dès 1937, l’aide aux
réfugiés espagnols évacués suite à
l’avancée des troupes franquistes.

Pendant l’occupation allemande, il
réside à St Brieuc et tout en rédigeant
« Le Pain des rêves » il est en contact
avec les réseaux locaux de résistance.

(Sa maison est perquisitionnée et une
jeune résistante communiste y est
arrêtée par la milice française.)

A la libération il est désigné comme
interprète auprès de l’armée
américaine : il assiste ainsi à des procès
militaires et perçoit le racisme qui y
règne (thème du livre « O.K. Joe ! » publié
en 1975). Il fait la connaissance d’Albert
Camus avec lequel il sympathise.

En 1949 paraît « Le jeu de patience » qui
reçoit le prix Renaudot.

Les années suivantes, il continue à
écrire et à publier, adapte des textes
pour le théâtre et la télévision.

Pendant les événements de mai 68,
il reste fidèle à ses engagements
en soutenant les manifestations
des étudiants ainsi que les ouvriers
grévistes du « Joint français ».

« Les Carnets » tome 1 paraît en 1978,
le tome 2 ne sera publié qu’après sa
mort.

Pour en savoir plus :
 http://www.louisguilloux.com/index....
 http://increvablesanarchistes.org/a...

Actualités :
 Parution en 2007 chez Gallimard
de « L’interprète » de l’historienne
américaine Alice Kaplan sous-titré : Dans
les traces d’une cour martiale américaine

(Bretagne 1944).
 Parution le 24/09/09 chez Gallimard
d’un important recueil intitulé : D’une
guerre l’autre
contenant :

  • La Maison du peuple (Préface d’Albert
    Camus)
  • Compagnons (Préface d’Albert Camus)
  • Le Sang noir (Préface d’André Malraux)
  • Douze balles montées en breloques
  • O.K Joe !
  • Labyrinthe
  • L’Herbe d’oubli

 DVD « Louis Guilloux, l’insoumis »
septembre 2009.
Documentaire réalisé par Rolland
Savidan et Florence Mahé
(http://www.rsproductions.fr/)

Amapola et Rolande