Élisée Reclus, le Progrès, l’ Esperanto

Publié le mercredi 21 avril 2021

Élisée Reclus (1830-1905) était un géographe, connu pour ses idées progressistes. Comme son frère Élie il participa activement à la Commune de 1871. Dans ces pages extraites de son dernier ouvrage L’ Homme et la Terre on peut lire quelques unes des idées nouvelles qui fleurissaient vers 1900 : le vœu de l’information et de l’éducation pour tous, d’un échange généralisé des idées au moyen d’une langue internationale, l’espéranto.
Il a semblé intéressant de reproduire ici dans son intégralité le texte des pages 460 à 470, et pas seulement les quelques passages où est cité l’espéranto ; Élisée Reclus y emploie un ton hugolien.
Plus de 100 ans après nous voyons que c’est internet que préfigurait la presse de 1900, avec ses bons et ses mauvais aspects ; les universités populaires sont une idée toujours d’actualité, que Wikipédia a renouvelée ; l’espéranto n’est pas enseigné à La Sorbonne, mais elle fut cependant un lieu de rendez-vous des espérantistes parisiens pendant plusieurs décennies ; nous sommes frappés de lire que « l’ensemble de l’humanité » constitue « un immense individu » ; nous voyons que l’actuel "globish" commençait déjà à se constituer vers 1900 ; et le texte continue sur l’éducation à l’hygiène pour lutter contre les maladies infectieuses et les contagions mondiales…

Élisée Reclus
L’ Homme et la Terre
tome sixième, éd. 1905-1908, pp. 460-470
https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k61520f/f471.item

(…)
Il ne suffit donc pas d’être savant pour devenir utile à l’humanité, ou, du moins, le savant dévoyé ne fait œuvre bonne que d’une manière indirecte, par la transmission de la science parmi les hommes. Mais quelle source intarissable jaillit de la roche aride à l’endroit favorable qu’a su deviner la verge évocatrice. L’homme heureux qui a la chance d’apprendre, ou mieux encore de découvrir, celui-là c’est vraiment un père ; des multitudes de jeunes naîtront autour de lui, et l’immense famille s’accroît indéfiniment sans que même il connaisse une faible part de ceux qu’il a fait surgir à l’existence intellectuelle. Combien grande est la génération d’un Bacon et d’un Descartes, d’un Aristote et d’un Humboldt ! Tous les hommes qui étudient reçoivent de ces ancêtres l’aliment nourricier et, à leur tour, le transmettent à une descendance innombrable. Nulle part la solidarité ne se montre plus triomphante que dans le monde de l’esprit, à travers l’espace et l’infini des âges.
Mais, en un siècle où l’on proclame l’égalité virtuelle de tous les citoyens, il convient que les joies de l’étude et du savoir ne soient pas le privilège de quelques élus ; il n’est pas rare que les hommes vraiment supérieurs par les connaissances, et surtout par cet art merveilleux de la parole et du style qui donne tant de prix à la pensée, se laissent aller à constituer avec leurs pareils une sorte d’aristocratie délicate où l’on goûte égoïstement de fines jouissances intellectuelles qui resteraient incomprises de la foule méprisée ; tous ces petits cénacles disparaîtront aussi, car la science n’est plus forcément ésotérique comme à l’époque des persécutions et des martyres : elle peut se répandre librement au dehors et, par sa nature même, cherche à s’épancher de toutes parts. Quoi que dise le proverbe conseillant de ne « point jeter de perles devant les pourceaux », cette parole qui s’applique très justement au devoir de dignité que le porteur de la connaissance doit à son trésor, les vérités qu’il a le bonheur de posséder n’en sont pas moins un patrimoine commun dont il a simplement l’usufruit et dont il jouira d’autant plus qu’il aura le bonheur de le partager avec d’autres. Même seul, il faut qu’il le crie aux oiseaux de l’espace, aux astres, à la nature entière.
Il importe que la « science du bien et du mal » ainsi que celle vrai et du faux, objet de la première malédiction religieuse, se répandent par toute la terre et soient départies à tous les hommes dans la mesure de leur bon vouloir et de leur puissance d’adaptation. Sans doute, la réalisation actuelle reste de beaucoup au-dessous de l’idéal proposé ; de même que l’enseignement intégral, offert à beaucoup, ne suscite cependant qu’un petit nombre relatif de passionnés se dévouant avec succès à l’étude, de même la diffusion universelle du savoir ne pénétrera que par degrés dans les profondeurs ataviques des populations barbares qui s’accommodent péniblement à un milieu nouveau, non sans y laisser des victimes en foule. Néanmoins le nouvel outillage est là, fonctionnant de jour en jour plus actif et plus efficace : cours d’adultes, techniques et professionnels, conférences du jour et du soir, exercices et démonstrations, soirées théâtrales, enfin universités populaires, nées çà et là en Angleterre, en Amérique, en France, essayant, même de pointer comme la fine tige de gazon dans la sombre Russie. Quelques doctrinaires de la science antique, des traditionalistes effarés de toute jeune audace peuvent affecter de ne voir dans ces écoles naissantes que des essais informes, condamnés à périr ou du moins à végéter misérablement parce que les études rudimentaires, c’est-à-dire le point d’appui indispensable de toute connaissance ultérieure, manquent aux élèves de ces institutions ; mais il en est parmi eux qui travaillent avec une volonté têtue de savoir réellement, de construire leur édifice à partir des fondations et qui réussissent triomphalement dans leur œuvre acharnée. Déjà les preuves se présentent en foule. Combien d’autodidactes peuvent se placer fièrement à côté des bons élèves dressés à l’étude scientifique pendant toute leur jeunesse et comparer leurs œuvres. On peut même se demander si les universités populaires n’oseront pas tenter des voies inexplorées où les universités de l’aristocratie du savoir hésiteraient à se risquer. La Sorbonne ne se sentirait-elle pas humiliée si tel de ses professeurs s’abaissait à donner des cours d’espéranto ?
Toutefois, si importantes que soient ou que puissent devenir les universités populaires, leur influence est presqu’insignifiante en comparaison de celle que possède la presse, c’est à dire la voix même de l’humanité. La découverte prodigieuse de l’imprimerie eut pendant le cours du dix-neuvième siècle des conséquences étonnantes que nul n’avait prévues : ces « nouvelles du jour » dont quelques esprits aventureux avaient eu l’idée dès l’époque de la Renaissance et tenté çà et là, en Italie, en Allemagne, en Hollande, la modeste réalisation, se publient maintenant par millions et millions d’exemplaires dans les rues de toutes les cités, dans les carrefours de tous les villages. Les journaux, alimentés de nouvelles par les fils télégraphiques tendus en mailles infinies à travers les terres et dans les profondeurs des mers, en apportent la connaissance à qui veut les apprendre ; dans les hameaux les plus reculés, là où les humains de la génération précédente se contentaient de végéter, enfermés égoïstement dans le cercle étroit des occupations journalières, apparaît le porteur de journaux, devenu presqu’aussi nécessaire que le porteur de pain ; le fermier, la domestique l’attendent sur le pas de la porte, à la croisée des chemins, et c’est l’heure gaie de leur jour que celle où ils reçoivent la feuille qui renferme le roman commencé et les faits curieux de l’histoire des nations. Certes, la nourriture intellectuelle dont les millions de lecteurs ont besoin de par le monde n’est pas d’un goût très relevé ni riche en substance, mais à toute chose il faut un commencement. L’impression juste est celle de Zola auquel des amis faisaient part de la campagne organisée contre lui dans toute la France par les journaux les plus répandus, et qui se réjouissait pourtant, heureux de ce que les ignorants d’hier se passionnent aujourd’hui pour la lecture ; si la feuille qu’on lit en ce moment propage le mensonge, celle de demain dira la vérité.
Tout d’abord, que l’on apprenne à lire, et, de tout le chaos des phrases entremêlées, la critique finira par extraire ce qu’il est bon de savoir et de conserver en sa mémoire pour la conduite de la vie. Et d’ailleurs, en cet immense déluge d’imprimés qui se déverse incessamment sur le monde, combien y a-t-il d’œuvres qui sont vraiment bonnes, apportant avec elles soit un enseignement spécial dans le métier ou la profession, soit l’écho de quelque chose de grand, constituant un élément de progrès et jaillissant d’un point quelconque du globe vers l’individu qu’il rattache au reste de l’humanité pensante ?
L’influence absolument prépondérante de la presse et de tous les arts qui l’accompagnent, gravures, photographies, reproductions de toute espèce, est le résultat de changements trop récents en date pour qu’on puisse se faire une idée des modifications correspondantes qu’elle introduira dans la vie politique et sociale des nations. Mais quels que soient la vulgarité, la banalité, le désir de scandale, le patriotisme hypocrite de la plupart des feuilles quotidiennes et des revues périodiques, il est de toute certitude qu’elles élargiront l’espace intellectuel autour des lecteurs : elles l’arracheront à l’étroite commune, aux murs de la cité primitive, et graduellement se produira le travail d’élimination par lequel le public, désireux d’une nourriture de plus en plus substantielle, plus en rapport avec les intérêts généraux, écartera de la presse les futilités qui suffisaient à son enfance. Évidemment l’invasion de cette mer de connaissances communes à tous les peuples se fera comme l’irruption d’un nouveau déluge, de manière à remplir tout d’abord les régions basses en laissant çà et là des îles et des îlots, mais la marée montante finira par tout couvrir ; bien que le véritable enseignement se fasse par l’action directe d’individu à individu, l’ensemble de la transformation intellectuelle, vu de haut, semblera s’être accompli par grandes masses, par nationalités entières.
On se demande si la toute-puissance de la presse ne fera pas encore beaucoup plus, si elle n’amènera pas, sans le vouloir et sans le savoir, tous les peuples à parler une langue commune. Déjà, elle a fait dans cette direction une grande part du chemin. Les télégrammes incessamment échangés entre tous les pays du monde sont rédigés en un style concis, rapide, logique, facile à comprendre de tous, suivant un répertoire de mots convenus d’avance. Les articles qui développent ces dépêche brèves en subissent forcément l’influence et d’ailleurs ne sont point rédigés pour la plupart avec le grand souci de la beauté littéraire : ce ne sont d’ordinaire que de pures amplifications dont l’écriture s’éloigne fort peu des clichés habituels. Les mots originaux de la langue en sont volontiers écartés et l’on emploie de plus en plus des termes diplomatiques et parlementaires appartenant à la collection des expressions banales usitées dans les salons cosmopolites. Bien qu’un Français ne puisse comprendre l’espagnol, l’italien, le portugais, le roumain dans leurs prosateurs et leurs poètes qu’après une sérieuse étude, il peut lire couramment leurs journaux, retrouvant les mêmes mots avec des terminaisons différentes et les mêmes tournures avec quelques termes du crû, que l’on devine par l’ensemble de la phrase. Déjà dans tout le monde latin, la langue universelle est en voie de se former, et les parlers des nations slaves, germaniques, anglo-saxonnes s’assouplissent parallèlement pour se rapprocher par la construction générale de la moyenne universellement acceptée. Dans les congrès scientifiques internationaux, il est désormais entendu que tous les auditeurs prennent les principales langues occidentales.
Pour celui qui aime sa langue maternelle et répugne à tous les jargons bâtards qui envahissent de toutes parts, non, il est vrai, le temple littéraire des nations, mais le parvis banal de la politique et du commerce, l’avènement d’une langue vraiment commune peut être considéré comme un véritable bienfait. Ce serait là du moins une franche révolution qui, plaçant deux idiomes à la disposition de chacun, celui d’usage international et le parler des jeunes années, permettrait de défendre celui-ci contre l’envahissement des mots étrangers – non par haine, mais par respect – et contre des tournures qui ne correspondent pas à son génie.
Que cette langue commune ne puisse être une langue morte comme le sanscrit, le grec ou le latin, cela est de toute évidence, malgré les pieux dépositaires des si beaux parlers d’autrefois, car ces anciens langages appartenaient à une civilisation que celle de nos jours a depuis longtemps dépassée : à de nouveaux pensers il faut un instrument nouveau. Nulle langue moderne ne convient non plus au rôle de véhicule universel de l’intelligence humaine. Quoique le français et l’anglais aient pu ambitionner cette situation prépondérante, les rivalités nationales ne permettent pas que pareille conciliation se fasse paisiblement entre les hommes, et, d’ailleurs, il n’est pas une des langues actuellement parlées qui ne soit très difficile à bien connaître soit dans l’ensemble de son vocabulaire, soit dans la variété de ses tournures et de ses nuances, soit dans les difficultés de sa syntaxe, soit enfin dans les écueils de sa prononciation ; toutes représentent dans leur formation des éléments multiples, fort différents les uns des autres, et la diversité des règles provenant des contradictions initiales, oblige les élèves à des études très approfondies. Aussi la plupart de ceux qui, à l’étranger, étudient une de ces langues européennes seraient-ils fort embarrassés pour l’utiliser à fond comme idiome universel ; ils se bornent à charger leur mémoire d’un certain nombre de mots et de phrases qui leur facilitent les opérations les plus usuelles de la vie et les conversations banales. Ce sont des jargons, comme le sabir méditerranéen et comme le pidgeon english des mers Pacifiques, ce ne sont pas des langues.
Telles sont les raisons pour lesquelles des chercheurs ont essayé de confectionner de toutes pièces des parlers artificiels qui ne comporteraient point d’exceptions dans le maniement des règles. De nombreuses tentatives ont été faites dans ce sens et plusieurs ont même pris assez d’importance pour faire naître une véritable littérature. Parmi toutes ces créations, celle que son auteur, Zamenhof, a qualifiée d’esperanto, terme dont le sens est facile à deviner, paraît réunir bien des avantages comme langue artificielle. Les radicaux du vocabulaire n’ont pas été choisis par caprice individuel, ils se sont imposés naturellement comme appartenant par l’usage aux principales langues d’Europe et d’Amérique, soit par le fonds latin, le plus important de tous, soit par les parlers germaniques. En possession de ce trésor primitif de mots, aussi rapproché que possible de l’ensemble des langues européennes appartenant aux nations les plus civilisées, l’étudiant du nouvel idiome les modifie et les combine par des formes faciles à apprendre pour leur donner les nuances nécessaires, et se guide par des règles infrangibles pour indiquer les genres, les nombres, les temps, les modes. Ces quelques dizaines de règles, que l’on peut maîtriser en un jour, suffisent pour que l’espérantiste manipulant son dictionnaire écrive et comprenne la langue universelle : il peut se mettre en rapport avec tous les correspondants qui se sont procuré la même clé de commune entente. Déjà le nombre des adeptes qui sont entrés dans la voie de la réalisation pratique est assez notable pour avoir modifié quelque peu la statistique postale : dix années seulement après la naissance de l’espéranto, ceux qui l’utilisent dans leurs échanges de lettres dépasseraient 120 000. Combien de langues originales en Afrique, en Asie, en Amérique, et même en Europe, embrassent un nombre de personnes beaucoup plus modeste ! Les progrès de l’espéranto sont rapides, et l’idiome pénètre peut-être plus dans les masses populaires que parmi les classes supérieures, dites intelligentes. C’est, d’un côté, que le sentiment de fraternité internationale a sa part dans le désir d’employer une langue commune, sentiment qui se rencontre surtout chez les travailleurs socialistes, hostiles à toute idée de guerre, et, de l’autre, que l’esperanto, plus facile à apprendre que n’importe quelle autre langue, s’offre de prime abord aux travailleurs ayant peu de loisirs pour leurs études. On remarque pourtant que la plupart des intellectuels chez les petites nations de l’Europe sud-occidentale, élevés à l’usage d’un langage très peu répandu, forcés de se tourner vers l’Europe du centre et de l’ouest, cherchent à adopter l’esperanto, quoiqu’il soit encore bien pauvre en bagage scientifique, frappés qu’ils sont des remarquables avantages qu’il leur fournirait pour entrer immédiatement en rapport avec la civilisation occidentale.
Chose curieuse, cette langue nouvelle est amplement utilisée déjà, elle fonctionne comme un organe de la pensée humaine, tandis que ses critiques et adversaires répètent encore comme une vérité évidente que les langues ne furent jamais des créations artificielles et doivent naître de la vie même des peuples, de leur génie intime. Ce qui est vrai, c’est que les racines de tout langage sont extraites en effet du fonds primitif, et l’esperanto en est, par tout son vocabulaire, un nouvel et incontestable exemple, mais que ces radicaux peuvent être nuancés ingénieusement de la manière la plus directe, comme on l’a fait pour tous les arts et toutes les sciences ; à cet égard, il n’y a point d’exception : tous les spécialistes ont leur langage technique particulier. L’inventeur de l’esperanto et ceux qui, dans tous les pays du monde, lui ont donné un énergique appui ne professent nullement l’ambition de remplacer les langues actuelles, avec leur long et si beau passé de littérature et de philosophie ; ils proposent leur appareil d’entente commune entre les nations comme un simple auxiliaire des parlers nationaux. Toutefois, on peut se demander si nos langues policées, si nobles dans la bouche des génies qui les ont le mieux interprétées et en ont fait un merveilleux organisme de force, de souplesse et de charme, on peut se demander si, par l’effet de la loi du moindre effort, il n’y aura pas tendance de la part de ceux que l’école aura rendus maîtres des deux langues, l’une apprise de la mère, l’autre acquise dans le dictionnaire, à se laisser aller à l’emploi permanent de l’idiome le plus facile, le plus régulier, le plus logique. Quoi qu’il en soit, une révolution aussi capitale que le serait l’adoption d’une langue universelle ne pourrait s’accomplir sans avoir dans la vie des nations les conséquences les plus importantes en faveur de la paix et d’un accord conscient.
Encore plus riche en résultats sera la révolution de l’hygiène qui s’opère maintenant dans tous les pays policés du monde, et même en certaines contrées barbares, notamment dans les régions marécageuses d’où l’on chasse le moustique anophèle, et sur les grandes routes des communes où l’on arrête les contagions mondiales telles que le choléra, la fièvre jaune et la peste. Ces changements sont de tout premier ordre parce qu’ils s’appliquent directement à l’ensemble de l’humanité comme si elle constituait un immense individu. Le grand souci de l’hygiène universelle se fait maintenant en dépit des frontières, des séparations officielles entre les hommes. Au point de vue de la répression des épidémies, la science ne distingue point l’indigène de l’étranger. Elle ne répète point le précepte de Moïse : « Ne mangez pas des bêtes mortes mais donnez ou vendez-les à des étrangers ». Elle sait désormais que l’humanité est solidaire et que les maladies se propagent par contagion d’un individu à l’autre individu, de ville en ville et de peuple à peuple. Elle sait qu’il importe de traiter chaque cité, même le monde entier comme un véritable organisme et que la santé des Japonais, des Africains, des Eskimaux, même celle des poules, des rats, des vaches importe à celle de tous les hommes. (…)