Le vocabulaire chevalin

Publié le dimanche 13 octobre 2002 par admin_sat , mis a jour le samedi 21 août 2004

Le vocabulaire chevalin est sans doute le plus frappant pour montrer l’un des traits de génie de l’espéranto — sa structure — et la richesse de ses possibilités, même pour des non Européens.

Comme dans la langue la plus parlée du monde — le chinois - tout élément de l’espéranto est invariable. Il n’y a donc pas de déformation méconnaissable des racines comme en français ou en anglais. Comme dans les langues dites "agglutinantes" (japonais, coréen, finnois, hongrois, turc...), le vocabulaire se forme par combinaison des radicaux avec des affixes (préfixes ou/et suffixes) ou entre eux. Malgré ces traits "asiatiques", l’origine essentiellement indo-européenne de ses racines, en grande partie reconnaissables, permet aux Européens d’y retrouver leur compte. Une petite provision d’éléments — mémorisables dès les premières leçons et une fois pour toutes — permet ainsi de créer un vocabulaire très étendu sans avoir à apprendre un mot différent pour chaque concept. Ces caractéristiques en font une langue très fonctionnelle. Ainsi, incapables de désigner le féminin du sanglier, du lièvre, du porc ou leurs petits, bon nombre de francophones savent le faire en espéranto pour tout le règne animal dès que le radical leur est connu : "apr", "lepor", "pork", par l’application d’une règle sans exception, apprise une fois pour toutes en quelques minutes. L’erreur et l’hésitation sont impossibles.

L’espéranto est l’une des premières langues apprises dans sa jeunesse par Georges Kersaudy.

Sa carrière de fonctionnaire international l’a amené à parcourir le monde au point d’avoir des appartements dans divers pays puisque, en tant qu’expert, il était demandé, parfois d’urgence, d’un continent à l’autre. Dans un ouvrage remarquable paru sous le titre "Langues sans frontières" (éd. Autrement), il décrit 39 langues d’Europe, dont l’espéranto. Ce livre permet de mieux comprendre ce qu’est l’espéranto, sa raison d’être et ce qu’il peut apporter, même pour un érudit qui comme lui, parle, écrit et traduit 51 langues d’Europe et d’Asie, sans compter la connaissance passive de quelques autres.