Un Pentagone pour la Paix

Publié le mercredi 21 mai 2003 par admin_sat , mis a jour le samedi 21 août 2004

Ville fondée en 1804 sur décision de Napoléon 1er, la Roche-sur-Yon accueillera le 59ème congrès de SAT-Amikaro, du 10 au 12 avril 2004, dans le cadre des festivités de son bi-centenaire. Ce n’ est pas le personnage que nous fêterons.

Le Cap d’Agde, ce fut bien !

C’est un village de vacances "Azureva" (l’un des 40 de France - il en existe un à Longeville-sur-Mer) qui, au Cap d’Agde (Hérault) a servi de cadre au 58ème congrès de SAT-Amikaro. Les organisateurs pensaient que ce serait une réussite s’il réunissait 150 à 160 personnes. Eh bien, il y a eu 202 adhésions, pour la plupart de France, mais aussi de Belgique, de Catalogne, d’Espagne, d’Italie, d’Allemagne... Avec Luce et Pierre Babin, nous étions trois Vendéens.

La municipalité d’Agde a accordé non seulement la possibilité d’afficher la conférence publique en franˆßais de l’auteur de "Langues sans frontières", Georges Kersaudy, sur "La communication dans l’Europe élargie", mais aussi la mise àdisposition gracieuse de la plus belle grande salle de son Palais des Congrès. Le public non espérantiste était malheureusement minoritaire. Le directeur d’Azureva y a aussi participé. De vives critiques contre l’espéranto ont cependant été émises par un participant qui, avant, ne savait rien de cette langue. Mais patience !

Les espérantistes qui ont participé pour la première fois à un congrès de SAT-Amikaro ont été très surpris de voir une grande quantité d’ouvrages et d’articles sur trente mètres de tables. Le nouveau livre de Raymond Gueguen, édité par SAT-Amikaro (et imprimé à Moutiers-les-Mauxfaits) sous le titre "La langue internationale ou la recherche d’une langue commune", s’est bien vendu. Le stand de Vinilkosmo proposait un grand nombre de CD de chansons en espéranto.
Il n’est guère facile de résumer le programme des conférences et réunions qui occupe trois pages du guide pratique du congrès.

En ce qui concerne l’efficacité de l’information extérieure et auprès des médias, outre les affiches, un bon article est paru dans le quotidien "Midi-Libre" (le record avait été de 14 articles lors du congrès d’ Avignon). Agréablement surpris par l’ intérêt de la langue, le directeur d’ Azureva Cap d’ Agde a proposé que l’on planifie pour son centre un stage d’une semaine d’espéranto qui sera annoncé dans la prochaine édition du beau catalogue général de 150 pages d’Azureva.

L’un des moments les plus appréciés a été la présentation de chansons en plusieurs langues chantées avec entrain, espièglerie et gaîté par JoMo (Jean-Marc Leclerc) en russe, ukrainien, italien, espagnol, yiddish, arabe, japonais, tzigane, polonais... avec présentation en espéranto. A noter que JoMo a été inscrit dans l’édition de l’année 2000 du « Livre Guinness des records » pour avoir chanté en 22 langues. Il était déjà venu chanter à La Roche-sur-Yon pour Fuzz’ yon. Ce spectacle a eu lui aussi un effet extérieur positif puisque la personne qui avait vivement contesté la valeur de l’espéranto lors de la conférence de Georges Kersaudy a reconnu s’ être trompée et que l’espéranto est bel et bien une langue vivante.
Certains ont exprimé le souhait de revoir JoMo dans la ville du prochain congrès de SAT-Amikaro. Et c’est... La Roche-sur-Yon !

Mais à La Roche-sur-Yon ?...

Oui, c’ est notre tour. Il nous reste à faire au moins aussi bien, ce qui ne sera pas facile, vu que les structures d’ accueil sont moins adaptées. Il s’ agit d’ une première en Vendée puisque ce département n’ a jamais encore accueilli de congrès d’espéranto. Et celui-ci a été admis dans le cadre des festivités liées au bicentenaire d’ une ville qui s’est donnée en flamme postale le slogan « 1804-2004 - La Roche-sur-Yon, Ville toujours nouvelle ». En effet, les Yonnais regardent l’ avenir plutôt que le passé. Ils se sont approprié la ville fondée par un personnage qui a fait école auprès de gens tels que l’ empereur Bokassa ou Pinochet et qui n’ est pas notre idole.

Nous avons de meilleures fréquentations.

Pourquoi ne pas en faire un Pentagone de la Paix ? En tout cas, ce congrès va dans le sens d’ un type de relations entre les peuples reconnu trop tardivement par Napoléon, c’ est-à -dire le triomphe de l’ esprit : "Savez-vous ce que j’admire le plus au monde ? C’est l’impuissance de la force à fonder quelque chose. Il n’y a que deux puissances au monde : le sabre et l’esprit. A la longue, le sabre est toujours vaincu par l’esprit."

Il avait tenu ces propos auprès de l’écrivain Louis de Fontanes (1757-1821) qu’il avait nommé grand maître de l’Université à partir de 1808. Cette reconnaissance venait un peu tard : les guerres napoléoniennes ont fait plus d’ un million de morts, exacerbé les nationalismes et attiré l’hostilité de toutes les nations d’Europe contre la France.
Nous, nous travaillons pour des relations constructives, pour l’amitié, plutôt que pour détruire, pas pour des fausses gloires.

Henri MASSON