Au nom du Pèze, et du Fric et du Saint Grisbi

Publié le samedi 8 février 2003 par admin_sat , mis a jour le mardi 30 octobre 2007

Pauvre Lincoln !

Le pays qui prétend avoir la mission d’inculquer sa façon de penser au monde par le biais de sa langue est précisément celui dont les gouvernements successifs ont conduit une politique débouchant inexorablement sur de telles dérives. Le soutien dont le régime corrompu de Batista bénéficia auprès des États-Unis, qui firent de Cuba leur lupanar, ne pouvait avoir d’autre issue qu’une révolution. En plaçant l’Iran dans leur orbite par le Schah interposé, les États-Unis préparèrent ce pays au rejet violent d’une politique dans laquelle le peuple ne se reconnaissait plus. La plus abominable image que les Chinois aient pu conserver de l’Occident, et en particulier de la Grande-Bretagne, est en premier lieu celle des trois Guerres de l’Opium qui commencèrent à partir de 1838. La France y fut impliquée elle aussi, comme les États-Unis. Les puissances occidentales avaient ainsi cherché à pousser le peuple chinois à la déchéance en “libéralisant” en quelque sorte la consommation de l’opium, et en tirant de ce commerce de la honte des gigantesques profits. Toute guerre ou révolution est l’aboutissement d’un processus dans lequel interviennent, sous un ordre qui se prétend “moral”, corruption, mensonge, cynisme, hypocrisie, lâcheté, trahisons, spoliations, absence de scrupules, injustice, etc..

Un très sérieux décalage existe entre l’attitude de ce président ubuesque des États-Unis, dont l’élection a été sans doute la plus caricaturale et la plus contestable de toute l’histoire de ce pays, et ce qu’avait exprimé le président Harry Truman (1884-1973) dans son premier discours au Congrès, le 16 avril 1945 : “Le devoir des grands États est de servir et non de dominer le monde.”
Lorsque le président Abraham Lincoln avait dit : “Vous pouvez tromper tout le monde un certain temps ; vous pouvez tromper quelques personnes tout le temps ; mais vous ne pouvez tromper tout le monde tout le temps”, il n’avait pas imaginé que, par un conditionnement poussé à l’extrême, le mensonge deviendrait un principe de gouvernement de son pays.

Xénophobie

Il existe en Chine, comme partout dans le monde, des gens éminemment agréables et dignes de confiance. Comme partout ailleurs, l’opposé de ce portait existe aussi. A quoi tient donc le qualificatif de “xénophobes” porté parfois à l’encontre des Chinois ? Les invasions (Huns, Turcs, Mandchous, Japonais...), ou les guerres de l’opium lancées par l’Occident, pouvaient-elles mener à une attitude d’ouverture confiante ? Nous trouvons précisément ce souhait d’ouverture à travers la pensée de Sun Yat-sen, le père de la Chine moderne, et de son ministre de l’éducation Tsaï Yuan-pei qui avait été le premier ministre de l’éducation nationale au monde à vouloir introduire l’espéranto dans l’enseignement. Sun Yat-sen avait écrit dans son testament : “L’expérience que j’ai accumulée en ces quarante années me convainc profondément du fait que, pour accomplir ce dessein [garantir la liberté et l’égalité en Chine], il est absolument nécessaire de réveiller la multitude populaire, comme de nous unir avec ces races du monde qui nous traitent en égaux, pour concerter nos efforts.” (“La Chine”, Claude Estier. Cercle européen du Livre, Paris. 1966. p. 126)

Souvenez-vous ! [1]

Alors que le secrétaire d’État à la défense des États-Unis Donald Rumsfeld vient juste de prêcher en Italie pour la guerre en Irak, se moquant en même temps des "vieux pays" (France et Allemagne), souvenons-nous qu’en 1998, à Cavalese, un avion de chasse de l’US Air Force avait rompu un câble de téléphérique. Les pilotes avaient l’habitude de s’amuser à voler aussi près que possible des câbles jusqu’au jour où la catastrophe eut lieu. Sur le sort des familles des 20 morts, nul ne sait quoi que ce soit ; mais sur le sort du pilote, oui, certes : il a été disculpé !

Le 13 juin 2002, un char de l’US Army a écrasé deux jeunes filles, Sin Hyo-sun et Sim Mi-son, toutes deux collégiennes de 14 ans de Yangju, province de Kyonggi (Corée du Sud). L’impunité des coupables fut la même. De grandes manifestations eurent lieu contre la présence de l’armée étasunienne qui, maintenant, partout dans le monde, se conduit en conquérante, avec arrogance et en s’accordant tous les droits en tout.

Céder maintenant, c’est commencer à céder sans cesse. Les États-Unis prendront tour à tour des "alliés" de circonstance ou continueront de fabriquer des Ben Laden et des Talibans pour anéantir leurs ennemis comme ils ont renforcé le pouvoir de Saddam Hussein pour anéantir l’Iran.

La démarche juste accomplie par Rumsfeld en Italie a tous les traits d’une tentative de dislocation de l’Union européenne, de semer la discorde. Le côté foncièrement ridicule des "preuves" de Blair par rapport à la politique d’armement de l’Irak montre une complicité Bush-Blair dans l’effort de lancer une guerre dont les buts n’ont aucune relation avec la démocratie, la liberté, la sécurité, les Droits de l’Homme et vont même à l’opposé de tout ça.

N’oublions pas non plus que les pressions colossales en cours en faveur de l’anglais comme langue internationale vont dans le même sens : formater la manière de penser pour l’acceptation sans résistance de tout, y compris de ce qui est le plus vil.

Les peuples du monde entier doivent retirer leur confiance aux États-Unis sous le règne d’un président dont l’élection a été la plus ridicule, la plus folklorique et la plus contestable de toute l’histoire du pays. Soutenons les forces démocratiques partout dans le monde, y compris aux États-Unis.