L’Humanité - 13 octobre 2011 - L’espéranto promeut paix et universalisme

Article de Julia Druelle, vingt et un ans, Calais (Pas-de-Calais) dans la rubrique "Jeunes correspondants".

 La Fédération espérantiste du travail était présente à la Fête de l’Humanité, aux abords du village du monde. Sur la table, des manuels de grammaire et des brochures explicatives démontrant la simplicité de la langue dite artificielle à l’aide d’exemples bien choisis. Mais pourquoi l’espéranto ?

Cette langue a été créée en 1887 à Bielostok par le docteur Zamenhof. Dans cette ville de Pologne, russe à l’époque, cohabitaient difficilement des communautés russe, polonaise, allemande et juive parlant yiddish. Un terrain d’expérience idéal pour l’espéranto, créé dans un but « humanitaire » et « pacifiste ». Cet aspect a d’ailleurs séduit un courant idéologique peu connu, l’anationalisme, qui cherche abolir tous les clivages nationaux.

Pacifisme donc, mais pas seulement. Pour ses amateurs, l’espéranto serait également porté par la nécessité d’une langue universelle. Quid de l’anglais, me direz-vous ? L’espéranto serait plus facile d’apprentissage et charrierait un concept égalitaire, aucun peuple n’étant favorisé par l’adoption de sa langue comme langue mondiale. Cet universalisme voulu a logiquement favorisé son adoption par certaines assemblées à visées extra-nationales. Ainsi trouve-t-on dès 1908 l’Association végétarienne espérantiste mondiale, fondée par Zamenhof et l’écrivain russe Tolstoï (l’association existe toujours).

Il faut ajouter que si cette langue est artificielle, elle n’est cependant pas marginale puisqu’on estimait en 2009 son nombre de locuteurs à entre 160 000 et 300 000. Ce jeu de langue rassemble des milliers de personnes à travers le monde lors de rencontres internationales espérantophones.

Julia Druelle

Source : L’Humanité, 13 octobre 2011